Mordorés (3)
Puisque vous êtes désormais familiers avec la peste d’or, telle que l’ont appelée ceux qui en ont souffert, je vais pouvoir focaliser mon récit sur son véritable protagoniste. En effet, il va nous falloir laisser Akrytias et le Roi Anacresse au Palais, pour nous focaliser sur le sort des Trimonopatiens.
À la suite des nouvelles portées par le messager, le Roi décida de mettre la ville sous siège, de peur que la maladie ne se répande dans tout le pays Anacressois. Son armée était chargée de catapulter régulièrement des vivres par-dessus les murs, et, bien qu’il arrivât que les officiers se servent dedans, les Trimonopatiens assez solides pour tenir face au mal ne souffrirent presque pas de la faim.
Deux mois passèrent ainsi, durant lesquels les cadavres, devenus trop nombreux, étaient entassés les uns sur les autres par la population désemparée au milieu des rues. L’odeur métallique emplissait l’air, se répandait dans les maisons, étouffait femmes, maris et enfants sans distinction.
L’une de ces maisons, située en partie basse de la ville, était celle où vivaient Photophoros, un paysan contraint de cesser son activité lors de la mise sous siège, sa mère, Sofia, frappée par la maladie et confinée dans sa chambre, Liotha, l’élue de son cœur depuis qu’il était en âge de se raser la barbe, et puis, leur petite fille, Dorothoura, quant à elle isolée dans une chambre à l’étage.
Ce foyer, semblable en tous points à ceux des autres Trimonopatiens, faisait pourtant partie des rares endroits où subsistait une poche d’espoir. Ce que je veux dire, c’est que depuis la génération du grand-père de Photophoros, l’étude des arts occultes occupait une part importante des soirées à la lumière de la bougie. Dans la cave, et, cela va de soi, sans que les autorités en aient la moindre connaissance, s’était accumulée une solide bibliothèque contenant une trentaine d’ouvrages allant de traités sur la polymorphie minérale, animale et végétale, la conjuromancie, c’est-à-dire l’art d’appeler les esprits pour voir ce qui ne se voit à l’œil nu, un gros grimoire contenant des recettes de décoctions capables de “libérer la conscience de celui qui les boit”, le manuel de lecture et d’emploi de la psyché composé par le Premier Qalam, quelque temps avant la tragédie du Wafrat.
Parmi tous ces ouvrages, celui qui nous intéresse le plus est le grimoire, le “Liwer Poczium Spiritualem ë Apereniensis”, c’est-à-dire, dans la langue qui donnera plus tard le Litanois et l’Abrezzano, “Le Livre des Boissons Spirituelles et qui Ouvrent l’Esprit”. L’ouvrage avait été composé par une sorte de mage, Parwaceras, à la tête d’une secte écrasée par la Confédération qui dominait l’Ouest, un millénaire auparavant.
Officiellement, bien que l’ouvrage eût disparu en même temps que la secte, les collectionneurs occultistes, organisés en quasi-confrérie, avaient réussi, au moment de la mort de Parwaceras et des siens, à en conserver un exemplaire qu’ils avaient ensuite fait recopier puis diffuser dans les cercles des métropoles de Mitéraghi.
Ni Photophoros, ni son père, Mnimatés, ne savaient comment leur prédécesseur en avait acquis une copie. Cela ne les avait pas empêchés de lire et relire l’ouvrage à d’innombrables reprises, si bien que, en dépit des détails à foison qui y étaient consignés, les deux hommes avaient fini par en retenir une bonne partie par cœur.
Ils ne s’étaient pas privés d’essayer certaines décoctions, et avaient ainsi goûté à plusieurs reprises aux plaisirs du Monde des Étoiles, revenant complètement changés de leurs transes.
L’ouvrage, vous le comprenez désormais, occupait une place particulière au sein de la famille de Photophoros. Ainsi, lorsqu’avait commencé l’épidémie, c’est tout naturellement qu’ils s’étaient replongés dans sa lecture, et avaient fini par tomber sur un article en particulier.
C’était tout d’abord l’image, au-dessus du texte, qui avait attiré leur œil. En bon style antique, c’est-à-dire aux proportions plus qu’approximatives, mais au choix de couleurs parfait, on pouvait apercevoir la figure d’une sorte d’homme-bouc, dressé sur ses deux pattes arrière et dont les bras avant se concluaient par des mains velues, cerné d’une auréole platinée.
À ses pieds, roulé en boule, un Roi traversé de traces métalliques, baignait dans une flaque dorée.
Le style de Parvaceras étant ce qu’il était, l’article, à l’instar de beaucoup d’autres, était rédigé en vers au style sibyllin. Ce texte, tel que les conteurs ambulants l’ont rapporté, se présentait ainsi :
Trois jours et trois nuits écoulées
L’argent a vaincu le puissant
Gommé la déférence
Vaincu la folle arrogance
Les Dieux satisfaits
De ma corne et de mon sang
Extrairont l’abondance
Feront reculer les flots
Verdir les prairies
Et rougeoyer le Soleil
Trois jours et trois nuits passeront
De l’argent jaillira la vie
Brûlera la mécréance
Périra l’impuissant
De ma corne et de mon sang seuls
Les Dieux seront satisfaits
C’est ainsi qu’après avoir lu cet ouvrage, le père de Photophoros se rappela l’existence attestée dans les vieilles légendes des Caprins, un peuple d’hommes-bouc dont le foyer se situerait sur une île aux falaises hautes et inhospitalières quoiqu'épargnées de tout temps par la glace, au milieu de l’Océan Bleu.
Même si, à l’époque, le Refroidissement Général était bien moins prononcé que de nos jours, les régions à partir de quatre unités nautiques au nord de Mitéraghi étaient déjà recouvertes d’une épaisse couche, agglomérée au Nord en une espèce de muraille infranchissable où aucune forme de vie, à l’exception des phoques et oiseaux les plus désespérés, n’osait s’aventurer.
On débattit longtemps à propos d’une expédition ; tantôt, c’était Photophoros qui souhaitait s’y rendre, incapable de se résoudre à l’idée que son père aille très probablement mourir de froid, tantôt c’était ce dernier qui affirmait, d’un coup de poing sur la table, qu’il était hors de question que son fils sacrifie sa vie à un tel projet.
Finalement, le jeune homme céda et participa à la préparation de l’expédition, un mois durant. Il fallait bien sûr trouver une route sûre pour fuir la ville, accumuler suffisamment de ressources pour que le quinquagénaire tienne jusqu’au mur de glace, l’équiper en cas d’attaque.
Au terme des préparatifs, son père l’embrassa longuement, lui fit jurer de prendre soin de sa femme et de sa mère autant, si ce n’est plus, que de sa propre vie. C’est la larme à l’œil que toute la famille observa sa silhouette disparaître dans la chaleur de la nuit d’été.
Depuis, on n’avait cessé de prier tout le panthéon, tous les ancêtres, esprits et autres énergies capables d’apporter leur soutien à Trimonopatia la maudite, sans pour autant que la peste d’or ne se montre plus clémente. En vérité, le nombre de décès finit bien par baisser, mais c’était uniquement à cause du fait que la majorité de cette ville qui faisait autrefois la fierté de ses dirigeants avait été terrassée par le mal.
La saison poursuivit péniblement son cours, sans qu’une journée ne passe sans cris ni pleurs. Chez Photophoros et Liotha, on attendait avec impatience le retour du père. Le premier mois, on avait su garder espoir, le deuxième, prendre son mal en patience, mais à partir du troisième, le doute avait surgi dans les cœurs. Alors que la saison chaude touchait à son terme, on se résolut à accepter le fait que Mnimatés avait dû périr comme Photophoros le craignait, lors de leurs longs débats, alors que le reste de la ville était endormi.
Sofia, sa mère, avait fini par périr dans son sommeil un mois auparavant, et il craignait que chaque minute qui passât sans remède ne rapproche sa femme et sa fille du même sort. Il s’empressa d’inhumer son père à la lumière de la Lune dans son potager et se prépara à quitter le foyer à son tour.
Sa pauvre Liotha, désemparée, ne tenta pas de le retenir, et l’aida simplement à mettre toutes les chances de son côté. Photophoros recopia sur un carnet le poème concernant les Caprins, quelques recettes pour des remèdes et cataplasmes, enfila un épais manteau légué par son grand-père, entassa autant de vivres et d’équipements que possibles dans une sorte de grosse hotte refermable à placer sur son dos.
Lui et sa femme prièrent longuement, s’embrassèrent comme si cette nuit était leur dernière, puis Photophoros quitta le domicile. Il traversa sans encombre la ville, évitant soigneusement les quelques allées éclairées et atteignit le trou creusé par son père quelques mois plus tôt.
Il se faufila à travers, jeta un œil aux étoiles et prit la direction du nord. Sa marche fut éreintante, et, au petit matin, il se sentit tomber de fatigue. Il trouva un endroit à l’abri et dormit jusqu’au crépuscule, après lequel il poursuivit sa route.
Ainsi, Photophoros traversa toute la partie septentrionale du Royaume d’Anacresse, jusqu’à la ville de Téloghis, c’est-à-dire “la-fin-de-la-terre”, en langue afahrie. Téloghis faisait partie de la “gemme du Roi”, soit toute cette région qui borde l’Océan Bleu, extrêmement riche en poissons et en phoques. Malgré la prééminence des aristocrates au sang le plus pur du Royaume (pur, chez les Anacressois signifiait surtout “proche de celui de leurs ancêtres Afahris”), c’était bien une classe de bourgeois pêcheurs qui dominait la ville : leurs marchandises pouvaient parfois traverser tout le continent, jusqu’à se retrouver à la table des seigneurs peaux-vertes qui occupaient l’endroit où nous nous trouvons actuellement.
En vérité, Téloghis était la seule métropole de tout le Royaume en mesure de rivaliser avec la capitale. Ses trésors architecturaux, fruits de la formidable ingéniosité de ses habitants, émerveillaient quiconque faisait accoster son navire dans l’immense marina - village flottant à part entière -, et sont encore visibles aujourd’hui, quoique la ville se soit largement dépeuplée depuis cette époque.
Photophoros, une fois arrivé à Téloghis, relâcha sa garde : en effet, il paraissait inconcevable de croiser un rescapé de Trimonopatia dans ses rues. À vrai dire, ni dans le ton des vendeurs à la criée, ni les rires des enfants, ni l’empressement avec lequel une gigantesque classe laborieuse dévalisait les caissons entassés dans les cales des bateaux, n’indiquait que les sujets du Royaume soient au courant des derniers événements.
Après une saison de silence, l’incroyable effusion de vie qui s’écoulait autour du jeune paysan lui fit l’effet d’un soleil qu’on retrouve après un hiver interminable. Comme s’il avait oublié ce qu’étaient les éclats de rire, les chamailleries bruyantes, l’odeur des denrées alignées sur les étals, Photophoros se tint là, au milieu de la Place de l’Amiral Nedromikas, se laissant porter par la vie autour de lui comme les feuilles du chêne le sont par le vent.
Avec une micro-drachme, il acheta une brochette de poissons capturés le matin même, vendus à la sauvette par un commerçant installé devant la marina. Les animaux étaient si frais que Photophoros crut que se dessinaient sur leurs branchies des tentatives misérables de capturer une dernière bouffée d’air.
Il dévora les carcasses grillées avant de jeter le bâtonnet dans cette eau froide où abondaient des poissons intéressés à l’idée de grappiller quelques miettes, avant d’arpenter la marina à la recherche de passeurs.
Ce fut au prix de nombreux refus, tant un trajet vers l'île aux Cristaux - on l’avait appelée ainsi à cause de la fine couche de poudreuse qui recouvrait ses côtes sud, lui conférant l’apparence d’un immense bijou - représentait une entreprise stupide aux yeux de tout capitaine raisonnable.
Il finit néanmoins par en trouver un susceptible d’accepter son projet : de toute évidence, il s’agissait d’un vilain ; cela se remarquait immédiatement au désordre qui régnait sur le pont de son navire, ses manières rustres, et surtout l’absence de budget pour entretenir la coque de son rafiot, grignotée par des tarets.
Le capitaine, dès qu’il avait vu la bourse de Photophoros pendre à la bretelle de sa hotte, accepta de le conduire jusqu’à la côte de l’île aux Cristaux, pour une somme qui aurait scandalisé n’importe quel homme raisonnable.
Le pauvre paysan accepta de lui céder toutes ses économies, pensant qu’il trouverait bien un moyen de faire le trajet inverse une fois en possession des cornes et du sang des Caprins.
Le capitaine, gaillard à la peau et la barbe d’albâtre, demanda néanmoins à Photophoros “C’qui peut bien y vouloir faire, là-haut”, ce à quoi le paysan répondit qu’un de ses proches s’était lancé à la recherche de nouvelles routes commerciales par le nord, et que, n’étant pas revenu depuis une saison déjà, il lui fallait se lancer à sa rencontre.
Le capitaine ne répondit pas, se contenta de palper du bout des doigts les gravures sur les pièces. Photophoros craignit que d’une manière ou d’une autre, l’homme soit au courant du siège de Trimonopatia, mais la question qu’il lui posa le rasséréna :
“C’écrit quoi là ? Je connais pas ces pièces.
- Ici ? Eh bien, c’est le nom du Tyran Goréas, en charge de la province d’Adamine.”, mentit Photophoros.
Le jeune homme n’avait jamais été bon en subterfuge, mais le vilain, trop occupé à faire rouler sur la pièce les reflets blanchâtres du soleil nordique, ne prêta aucune attention à son expression. Ce que Photophoros ne savait pas - et comment pouvait-il le savoir ?- était que la peste d’or avait aussi frappé la région d’Adamine, située à moins de deux unités cavalières de son bon vieux Ftérotos Krynos.
Le capitaine l’invita à s’installer sur le pont, à se servir un peu de wodka dans la cale, et lui affirma qu’on partirait en début d’après-midi, le temps que le croquant s’atténue. Photophoros se trouva un coin protégé du vent, et refusa la bouteille qu’un matelot plus jeune que lui, mais dont le visage, déjà rongé par l’alcool de pommes de terre, lui tendit.
Chose surprenante, le vilain tint parole, et on leva les voiles au moment où le croquant fut remplacée par un vent doux et sec poussant du sud vers le nord. Sur le pont, Photophoros observa Téloghis, paradis des plus prodigues, disparaître derrière une chape de brume après une vingtaine de minutes.
On poursuivit ainsi la navigation tout l’après-midi, à une dizaine de nœuds en moyenne. De toutes parts, les marins oisifs pressèrent Photophoros de questions, face auxquelles le jeune homme improvisa tant qu’il pouvait.
Incapable de mentir plus que de raison, il leur expliqua qu’il croyait un passage possible à travers le mur de glace ; les uns le prirent pour fous, les autres, pour une opportunité incroyable. Le capitaine, qui, derrière la barre, n’avait rien raté de ces conversations, lui demanda alors, forçant sur ses lèvres pour qu’elles se libèrent de l’emprise du froid :
“Une fois qu’z’aurez trouhé l’passage, comment z’allez rehenir ?
- Je ne sais pas, je ne pensais pas que la traversée me coûterait toute ma bourse.
- Ha ! Haha ! Jeune homme, c’que hous m’demandez, pas tout l’monde qui heut ben l’faire !
- C’est vrai, et je vous en remercie.
- Cap’taine ! s’écria un des matelots les plus futés, dont Photophoros craignait d’ailleurs qu’il sut lire, et qu’il se rendit compte, au moment où le Capitaine lui verserait sa part, de son mensonge.
- Qu’est-ç’y a, Skylaki ?
- Je m’disais, y’a peut-être des villages sur l’île aux Cristaux. Qu’est-ce que vous dites qu’on aille chiper trois gonzesses et quelques bières avant de rentrer à la maison ?
- C’que j’dis, Skylaki, c’est que celle qui t’a craché d’son entrejambe devait être bien futfut ! C’est entendu, on va utiliser ce p’tit magot pour passer une bonne soirée !”
Ainsi, les marins se répandirent en conversations graveleuses, admirent à demi-mot que les “gonzesses” feraient mieux de ne pas se montrer trop farouches, parce qu'à des chics types comme eux, on ne refuse pas la chaleur d’une couette.
Bien qu’il eut envie de vomir, Photophoros s’efforçait de conserver un sourire de façade, de peur que des hommes dominés à ce point par leurs bas instincts ne décident de le jeter à l’eau froide s’il lui venait l’idée de leur faire un sermon.
On accosta peu de temps après que le Soleil commençât à décliner sur une plage de sable gris. Le capitaine flanqua une tape dans le dos de Photophoros : le pauvre paysan eut l’impression, à cet instant, que son cœur allait exploser. Pourtant, le vilain lui lança simplement un clin d’œil, et, tandis que ses hommes gambadaient sur la plage à la recherche d’une trace de vie, il s’adressa à lui.
“‘Coutez, si hous houlez, hous attend à hot’retour ?”
Sa réplique fut accompagnée d’une odeur de wodka mêlée à celle d’un poisson pas frais. Le fait qu'elle se fraye un chemin à travers le froid poussa Photophoros à se demander quel genre de puanteur le vilain devait dégager lors de la saison chaude.
“C’est… c’est gentil, mais comme je vous l’ai dit, je n’ai plus une drachme en poche.
- Z’êtes con ou quoi ? Je sais, ça. Ce que j’heux dire, c’est qu’on hous attend pasque le ch’min du nord, si hous l’trouhez, c’est une auhaine. Z’imaginez ? Hais enbin pouhoir changer eus’radeau d’mes deux, bin payer mes gars pasqui sont bons.
- Mais… si… si je ne trouve rien ?
- ‘Lors on mettra ça sur eul’compte d’la maison. Z’avez bin hu qu’j’ai pas grand-chose à moi, et comme ma mère disait : y’a pas pu bord qu’eul lion qu’a pu à manger !
- Plus fort, vous voulez dire ?
- C’ça, scusez mais avec eus’fffroid du Malicieux, j’arrive même pas à bin parler.”
Photophoros trouva que la phrase comprenait une certaine sagesse. Le vilain, les yeux pétillants - le paysan voulut croire que c’était à mettre sur le compte d’une quelconque émotion, bien que la morsure du gel put également produire le même effet -, lui tendit une flasque quasi pleine d’un alcool couleur caramel à l’odeur d’orge maltée.
“C’du fiskhy, ç’vient d’Réehébée, ça haut pas un fffeu, mais ça réheille.
- Je… merci, mais pourquoi ?
- Pasqui baut qu’ça réussise, ton afffaire ! Bon, ç’pas tout, les gars z’attendent.”
Ainsi, le capitaine s’engagea sur un monticule recouvert de paillettes cristallines, et disparut après un instant.
Photophoros dégaina sa boussole, marcha en direction du nord jusqu’à la tombée de la nuit. Alors, il employa une sorte de lampe mécanique, un bijou technologique rapporté d’Afahir par son père après son Cheminement, et se mit en quête d’un endroit où poser sa couette. Là, il alluma un feu timide avant de s’enfoncer dans la douceur de la laine de rhinocéros.
Il dormit évidemment mal, constamment réveillé par les sifflements du vent dans les branches des sapins assez fous pour s’enraciner sur cette terre maudite, et quitta son campement dès l’arrivée de l’aube.
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