15. Connivence

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Pendant que Mathilde lui racontait ses anecdotes quotidiennes, ses petites histoires de travail, de collègues et de petites victoires, Arthur l'écoutait. Ce n'était pas qu'il ne pouvait plus répondre, c'était qu'il n’y avait plus aucune obligation à le faire. Parler n'était plus nécessaire pour percevoir, pour partager. Tout ce qu'elle disait se suffisait à lui-même, flottant dans l’air comme une mélodie douce et complète, sans qu’il ait à y ajouter quoi que ce soit.

Le silence n’était plus gênant, mais porteur d'une compréhension profonde. Loin d’être une entrave, il se révélait riche et parlant. Arthur, libéré du mutisme, écoutait mieux que jamais.

Il observait Mathilde avec une attention nouvelle, remarquant des détails qu’il avait autrefois négligés : les petites rides au coin de ses yeux quand elle souriait, la manière dont ses mains dansaient dans l’air pour accompagner ses récits, et la douceur de sa voix riche d’une tendresse particulière. Ses gestes, fluides et expressifs, donnaient vie à ses anecdotes. Ses yeux, brillants d’enthousiasme, reflétaient une joie sincère et simple. Arthur se surprenait à savourer non seulement ses paroles, mais aussi tout ce qui se trouvait autour – ses pauses, ses soupirs, ses sourires.

Mathilde, dans sa spontanéité et sa simplicité, incarnait la richesse des mots dans leur forme la plus pure. Sa voix, douce et mélodieuse, semblait danser dans l’air, les syllabes vibrant d’une clarté nouvelle. Arthur n’avait jamais si bien perçu les émotions cachées, les petites victoires et les moments de bonheur qu’elle partageait.

Il se rendit compte que, sans bruit, il découvrait une profondeur jusque-là inconnue dans leur relation. Le silence, loin d’être une barrière, était devenu un lien imperceptible entre eux, qui les unissait plus que jamais. Leur pause, leur respiration, tout semblait dorénavant chargé de sens et racontait une histoire.

Arthur se sentait plus proche d’elle que jamais, capable de ressentir non seulement ce qu’elle disait, mais aussi ce qu’elle ne disait pas. Le silence, riche et éloquent, devenait un langage à part entière, un espace où leurs âmes se rencontraient sans devoir de paroles. Sans parler, ils avaient une conversation intime, profonde et sincère.

Ils rentrèrent après cette longue escapade, le cœur en apesanteur, liés par une complicité muette, plus épris que jamais.

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