Un soir, alors qu’ils étaient allongés côte à côte, Mathilde prit doucement la main d’Arthur. Elle observa son visage, cherchant dans ses yeux la moindre étincelle de ce qu’il ressentait. La lumière tamisée de la lampe de chevet projetait des ombres douces sur ses traits, révélant une sérénité qu’elle ne lui avait jamais vue auparavant. Après un moment, elle lui demanda, d’une voix douce et hésitante :

- Tu as peur ?

Arthur, les yeux plongés dans les siens, hocha lentement la tête. Il semblait vouloir lui transmettre, sans parler, tout le poids de ses émotions. Il répondit, avec un effort visible, mais une simplicité pleine de vérité :

- Non.

C’était vrai. Paradoxalement, il se sentait plus calme que jamais. La peur, il l’avait laissée derrière lui, non pas dans l’absence des mots, mais dans la vérité même de leur disparition.

Arthur éprouvait une quiétude inédite. Le poids des mots s’était estompé, laissant son esprit s’apaiser. Son cœur battait plus légèrement, affranchi du besoin incessant de s’expliquer. Le silence était devenu une harmonie, une évidence où il pouvait simplement exister.

Mathilde, ressentant la sincérité de sa réponse, serra doucement sa main. Elle voyait dans ses yeux une clarté, une acceptation sereine qui la rassurait. Elle savait qu’ils pourraient créer une connexion plus profonde, une compréhension mutuelle qui transcenderait les paroles.

Ils restèrent là, main dans la main, leurs regards enlacés, goûtant à la douce évidence de leur complicité.

Le silence était devenu une présence riche et significative, un langage à part entière. Dans cet abri intime, ils avaient trouvé une harmonie rare, celle de se comprendre et de s’aimer simplement, sans chaînes.