Chapitre II : L'arrivée à Ducul
Quand ils débarquèrent dans la petite ville qui clignotait depuis deux heures sur leurs écrans radars portatifs, le groupe aux dimensions relativement restreintes poussa une série de protestations sans vergogne. L'endroit était infesté de Pue-La-Mort, ces espèces de petits monstres uniquement pourvus d'une bouche qui leur servait aussi de trou de balle. Alors que Soulaud en faisait une description détaillée avec toutes ses fonctionnalités à sa camarade écœurée, Chouchoubaka tenta d'attraper une des bestioles pour y goûter et se retrouva face à une femelle aux lèvres très pulpeuses. Voyant le danger arriver, Soulaud envoya un coup de pied à son compatriote et lui ordonna de rester tranquille.
_ Whraaaaaah, rugit le géant poilu en se tenant le vaisseau, les yeux brillants de larmes. Whraaaaaaah Whraah
_ C'est pas une raison ! Garde ton énergie pour trouver nos pièces manquantes : on n'est pas là pour ça.
Le Wook protesta mais n'en fit pas tout un plat.
Mis à part la vermine rôdant dans les rues, il y avait quelques échoppes tenues par des créatures hasardeuses. Chouchoubaka lança un regard obscur à Soulaud qui le traînait par le bras et ils s’engouffrèrent dans "Le trou". La décoration du bar était très rudimentaire mais Maya dénicha trois chaises-hautes avec pose-biberon pour leur troupe.
Chacun s'assit et commanda un lait alcoolisé.
_ Je propose qu'on commence par boire et APRES on parle.
_ Soulaud
_ Ouais ma princesse ?
_ La ferme. Tu portes bien ton nom.
_ Tu sais, princesse, chez moi tout n'est que perfection.
_ Whraaaaaah
_ Même Chouchou dit que j'ai de la force dans mes muscles !
_ Whraaaaaah Whraaaah
_ Ah oui ? Et là, il dit quoi ?
_ Ça, beauté, c'est pas pour les petites filles.
Levant les yeux au ciel, Maya s'empara de sa tétine et commença à engloutir sa boisson, sous le regard pénétrant de ses deux comparses. Apparemment, il y avait peu de femmes dans cette galaxie...
Lorsque les biberons furent goulûment vidés, Soulaud s'essuya la bouche d'un revers de main et énonça son plan.
_ Bon écoutez : j'ai aperçu un entrepôt au fond de la ruelle de droite. Il s'agit probablement d'un hangar. Je propose que Maya et moi, on aille voir de quoi il en retourne. Toi Chouchou, tu gardes les clés de la caisse et tu files acheter deux bidons de Vodka. Une panne peut vite arriver ... Et tu prendras aussi une bouteille de fioul spatial.
_ Whraaaah
_ Oui, bah c'est moi qui fait les équipes donc pas de protestation qui tienne.
Soulaud lança un regard en biais à Maya et dissimula un sourire.
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Pendant ce temps-là, dans les bureaux privés du Seigneur Vapeur :
_ Pouêt pouêt
_ Caporal, arrêtez ! Ça me chatouille !
_ Hahaha, dites "Camion" !?
_ Bah ... "Camion"
_ Pouêt pouêt
_ Nom d'une Etoile Noire, je déconne pas ! Je m'étouffe avec mon masque ! De l'air, de l'air !
_ Maitre Vapeur ?
_ Shhhhhrhooooooosshhhhhhrooooo ... Ouais ?
_ Tirez sur mon doigt ...
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Pendant ce temps, dans les bureaux de l'Empire :
_ Mais qu'est-ce qui foutent ces cons ?
_ Votre Majesté, ils ... ils ont dû laisser le micro allumé par erreur ...
_ Ouais ouais, ils ont surtout un peu trop abusé du biberon là ! Où est ma tétine ?
_ Tout de suite, votre Majesté ...
_ Bande de gamins.
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(retour à nos héros)
La gifle atterrit violemment sur la joue mal rasée de Soulaud.
_ Vous n'êtes qu'un sale pervers !
_ Calmez-vous, vierge effarouchée, je ne vous veux aucun mal !
_ Taisez-vous ! Vous êtes répugnant.
_ Ma douce.
_ Restez loin de moi.
Alors que le jeune Rebelle se frottait la joue d'un air bougon, Maya raflait quelques outils et pièces de rechange pour les glisser discrètement dans son volumineux soutien-gorge.
_ Faites comme moi, au lieu de jacasser, glapit-elle en glissant une clé contre son sein droit.
_ Je me disais aussi ... Ils étaient un peu durs.
_ Pardon ?
_ Non rien ...
Soulaud s'apprêta à mettre un rouage dans son pantalon, sous les yeux moqueurs de sa compagne de voyage, quand il vit du mouvement au fond du magasin. Apparemment, le vendeur n'était plus très endormi et il devait avoir deviné ce qui se tramait.
_ On se tire, vite !
Alarmée à son tour, Maya releva ses jupes et se dandina vers la sortie.
_ Magnez-vous là ! On a pas toute la journée !
_ C'est lourd ces trucs là, protesta-t-elle en désignant son décolleté plus imposant que d'habitude.
_ C'est pas nouveau ça, railla Soulaud en saisissant son pistolet à eau. Il va y avoir du grabuge !
Quand ils réussirent à sortir de la boutique/entrepôt, une milice désordonnée encerclait le bâtiment.
_ Par la barbe d'Obiwan, nous sommes faits ! Mimez la femme enceinte !
_ Non, mais t'es un grand malade toi ! Courrons !
Les tirs fusèrent de partout. Trempés jusqu'à la moelle, les deux voleurs ripostèrent à grands coups de pistolets mais les munitions allaient bientôt manquer et pas de fontaine en vue ! Que faisait Chouchoubaka ?
Très vite, Soulaud et Maya furent encerclés et contraints de lâcher leurs armes de destruction massive. Mêmes les bombes à eau cachées dans la coiffure intergalactique de la jeune femme n'arrêtèrent pas leurs assaillants : ils étaient capturés.
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