Petite mise en garde
« Tu trembles carcasse, mais tu tremblerais bien davantage si tu savais où je vais te mener »
Ce célèbre mot de Turenne (repris par Nietzsche) s’applique à l’étrange voyage que je vous propose.
Si ce monde vous convient, si vous ne souhaitez surtout pas changer ni de vie, ni de vision du monde, lecteur ou lectrice, alors je vous conseille de passer votre chemin.
C’est votre droit le plus strict et ce que je vais vous dire va soit vous exaspérer, soit vous déplaire.
Dans le cas contraire, si vous rêvez d’explorer l’univers, si vous n’avez pas peur du vertige ni de la perte de tous les repères : je vous souhaite la bienvenue.
De quoi est-il question ?
Des multivers et du bouleversement complet de ma vie, de votre vie, si vous envisagez sérieusement leur existence.
Je ne suis pas un gourou, je ne travaille pas pour, ni ne sponsorise aucun parti, aucune secte, aucune église et je récuse tout complotisme. Ajoutons que, même si ce que je vais vous dire est absolument fascinant et déroutant, je reste dans le domaine de la science et de la philosophie, sans croyance, ni mysticisme.
Dans le cadre actuel de la physique théorique actuelle, l’hypothèse des multivers est banale.
Il existe une multitude de multivers , et ils peuvent s’emboîter, à la façon des poupées russes, à l’infini.
Potentiellement notre univers ne serait qu’un infinitésimal échantillon parmi des milliards de milliards d’univers.
C’est troublant et fascinant, et nous reviendrons, longuement, sur cette idée déconcertante, mais ce n’est pas l’objet de notre déambulation, aujourd’hui.
Restons dans le cadre de l’hypothèse la plus probable, celle qui fait consensus parmi les physiciens, et qui a une très forte probabilité d’être la stricte réalité.
Acceptons de ne vivre que dans un seul univers, le nôtre, celui qui nous est commun, dans lequel nous échangeons en ce moment.
C’est un cadre très (trop?) raisonnable qui peut constituer une bonne base de réflexion.
Cet univers est soit fini, soit infini.
La plupart des physiciens penchent pour l’hypothèse de l’infini et cela sera notre point de départ.
Un univers infini est, notons-le, une idée étrange si nous acceptons l’hypothèse, totalement consensuelle, du big bang.
Car si notre univers (que nous considérons , provisoirement, comme étant le seul et unique univers) est né avec le big bang, alors il est né d’une singularité infinie.
Je vous rassure, les physiciens sont, eux aussi, perdus face à ce paradoxe.
Cet Univers ne cesse de s’étendre depuis plus de treize milliards d’années et cette dilatation , loin de diminuer, s’accélère.
Allons droit au but, notre horizon cosmique ne dépasse pas le temps mis par la lumière pour nous parvenir depuis le big bang. Cet horizon n’est pas un cercle de treize milliards d’années-lumière, mais de plus quarante milliards d’années, car notre univers est en expansion.
Il est donc certain que j’existe, que nous existons à l’infini et que nous sommes immortels.
Si ce que je vous dis vous semble trop délirant, arrêtons ici, sinon je poursuis à la page suivante.
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