Immortalité : 3 questions & 3 réponses
Q : Rencontrerons-nous un jour nos autres moi ?
R : Première réponse : jamais !
Aucun multivers n’est directement accessible, pour le multivers cosmologique l’obstacle majeur c’est la distance.
Si un autre moi existe, il est loin, très loin, très, très loin d’ici, bien au-delà de l’horizon cosmologique. Barrau dans Conversation sur les multivers (page 109) estime que notre premier moi se trouve à (10 puissance10) puissance 29 mètres de nous !
Deuxième réponse : à chaque instant !
Tous ces moi c’est moi ! Si je me regarde dans le miroir, je me regarde moi et mes milliards de moi, si je me parle dans ma tête, je me parle à moi et aux.milliards de moi.
Plus gênant : si je fais l’amour, mes milliards de moi jouissent avec moi !
Troisième réponse : nos autres moi nous rencontrent à chaque instant !
C’est, sans l’ombre d’un doute, le point le plus troublant de l’hypothèse des multivers cosmiques.
Tous les moi, les milliards de moi, rêvent eux aussi de me rencontrer, de me toucher, de me voir, y compris quand je fais l’amour.
Bon : désirez-vous vraiment rencontrer tous ces moi ?
Q : Si j'ai eu une vie de merde, je n'ai droit qu'à ça à l'infini ?
R : Hélas oui !
C’est tout le problème de l’éternel retour.
Savoir que ces milliards de moi existent, savoir que ces milliards de moi mèneront exactement la même vie que moi ne change strictement rien à ma vie.
Oui, si j'ai eu une vie de merde, je n'ai droit qu'à ça à l'infini.
Mais, je le redis, il existe aussi des milliards de moi légèrement ou totalement différents de moi qui mènent une vie sensiblement ou totalement différente de la mienne, parfois pire et aussi, heureusement, meilleure.
Enfin, nous verrons avec le multivers quantique de Hugh Everett, qu’à chaque instant, des milliards de vie différentes se créent, créant un labyrinthe infini de vies possibles !
Q : Crois-tu vraiment à tout ça ?
R : Oui, et de plus en plus !
En fait, au départ, c’était un peu un jeu de l’esprit, un défi logique, dans la lignée que se passerait-il si ?
En réfléchissant, en écrivant, l’existence de milliards de moi, l’immortalité qui en découle ont pris plus de consistance, j’ai cependant longtemps douté de la réalité de ces moi.
Mais le point de bascule est surprenant. J’ai lu l’ouvrage cité plus haut : Conversation sur les multivers et j’ai été terriblement déçu.
Arrivé aux multivers cosmologiques, tous les participants ont botté en touche et esquivé le débat !
J’ai fini par comprendre : accepter l’idée que leur conversation s’était déroulée ou se déroulerait des milliards de fois, leur était tout simplement insupportable !
Pour les autres multivers, la question de leur réalité était centrale, mais le multivers cosmologique était hélas bien trop réel !
Depuis, oui, je crois vraiment à tout ça !
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