Mais qui a gagné : Dieu ou l’Infini ?

Vous me direz : c’est la même chose, c’est faux.

Vous me direz : ce n’est pas du tout la même chose, c’est tout aussi faux.

Pour Spinoza, Dieu est une substance infiniment infinie.

Ajoutons que pour le monothéisme, un Dieu fini est absurde.

Pourtant l’infini ne se réduit pas à Dieu

Sauf erreur de ma part, personne n’introduit Dieu dans un calcul mathématique.

J’ai eu la chance de faire partie de la génération des « mathématiques modernes ».

Dès le plus jeune âge, on m’a parlé de l’infini mathématique, comme si la notion allait de soi.

Honnêtement, c’était la même chose pour Dieu, nous en reparlerons.

Mais l’infini est central dans notre hypothèse « raisonnable ».

Pourtant, dès que les physiciens voient apparaître l’infini dans leurs calculs c’est pour eux un signal d’alarme. Cela signifie qu’ils sont dans l’erreur et cela peut aussi nous faire comprendre pourquoi ils se montrent aussi prudents avec cette hypothèse d’un univers infini.

Car l’infini n’est pas le plus grand nombre ou le nombre indéfini, il est ce qui, par définition, ne peut avoir de fin.

Prenez l’infini, soustrayez l’infini et vous retrouvez l’infini.

Lectrice, lecteur, vous comprenez pourquoi un concept aussi étrange ne peut que conduire à d’insondables paradoxes.

Dans cet univers infini, ce multivers cosmologique, je deviens immortel et des milliards de moi existent.

En fait, je peux enfin finir de vous décontenancer, lectrice et lecteur.

Il y a, en réalité, un nombre infini de moi.

Mais cet infini est moins infini que l’infini du multivers, tout en restant un infini.

Je sais tout cela est complexe et déroutant, mais nous restons dans le domaine de sciences et de mathématiques assez classique.

Car science et mathématiques s’effondrent quand nous nous rapprochons du moment zéro du big bang.

Car nous trouvons alors une singularité infinie, dans un volume infiniment petit, infiniment dense, et de courbure infiniment grande.

Je vous rassure, pour les scientifiques c’est tout aussi impensable et incalculable et des milliards de moi, c’est peu de choses à côté !

Mais alors Dieu serait là dans ce temps zéro ?

Dieu, sérieusement ?

Voyons lectrice, lecteur , nous tombons de Charybde en Scylla !