Troisième étape : une authentique immortalité ou un simple éternel retour ?

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Mais cette immortalité est-elle réelle ?

Tout dépend de ce que vous entendez par « réel ».

Si vous pensez que le moi qui existe ici et maintenant ne va jamais mourir, c’est non.

Nous savons que c’est (pour le moment ?) totalement impossible.

Ici Platon ne vous propose que deux solutions : avoir des enfants ou créer des œuvres d’art ou de philosophie.

Mais nous mourrons. Or comme le dit Woody Allen : « Je ne souhaite pas atteindre l'immortalité grâce à mon œuvre. Je veux l'atteindre en ne mourant pas. »

Mais il serait faux et injuste de limiter notre moi et notre vie à cette vie et ce moi dans notre univers local. Il ne faut pas négliger et oublier l’infini, et alors oui notre mort sera bien réelle, mais notre vie et notre moi se dupliqueront à l’infini.

Donc je ne mourrai jamais ou, plus troublant, je suis déjà mort et j’ai la chance de revivre dans cet univers, avant de passer le relais à un autre moi.
Ce qui nous inquiète le plus dans la mort, c’est ce sentiment de finitude et d’insignifiance, et là vous pouvez lui dire adieu.

Pour citer Spinoza : « Nous savons et nous expérimentons que nous sommes éternels. »

Admettons, mais cela signifie que l’éternel retour de Nietzsche est bien réel.

C’est une pensée terrifiante et certains préféreraient ne jamais être nés plutôt que revivre, pour l’éternité, cette même vie.

Ils ont bien compris Nietzsche, car pour lui l’éternel retour n’est pas une récompense, mais l’épreuve ultime et l’ultime parade au christianisme.

Donc oui Nietzsche peut faire peur, voire désespérer.

Mais l’immortalité cosmologique n’est pas l’éternel retour de Nietzsche.

Elle n’est ni un choix, ni une épreuve mais une simple conséquence logique d’une hypothèse et absolument rien d’autre. Ce n’est pas une valeur, mais un fait fort probable.

Ajoutons que les variantes de ce monde et de ma vie sont infinies et que tout ce qui me déplaît (ou me plaît) dans cette vie peut en tout, ou en partie, disparaître ou se transformer dans un autre univers local.

Le multivers cosmologique n’est pas l’éternel retour, il est bien moins cruel et pessimiste, il pose cependant les questions du bonheur et de la morale.

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