Chapitre 2 - 5 novembre 2013
Ma vie était parfaite, avant hier soir : je vivais depuis peu à la campagne dans une jolie maison, dans un bel endroit calme. J’avais une femme merveilleuse avec laquelle j’allais avoir des jumeaux - mon rêve inavoué – et ma mutation se passait très bien. À Paris, j’avais trop de pression, trop de responsabilités. Là, j’avais une équipe de quatre personnes à gérer, et les enjeux étaient moindres. On attendait moins de productivité… Bref, tout ce dont j’avais besoin. Et je sentais que Norah aussi en avait besoin. Il nous fallait plus de sérénité, moins de stress, et plus d’espace pour les enfants. Les élever à Paris aurait été l’enfer. On se serait entassés à quatre dans quarante mètres carrés, avec seulement le petit balcon comme espace extérieur. Et encore nous étions chanceux d’en avoir un… La vie à Paris était chère, dangereuse, angoissante, et allait beaucoup trop vite. Je sentais bien qu’ici on allait rencontrer vraiment les gens, nouer des liens avec eux, se reconnaître dans la rue, prendre le temps de vivre… et cette idée était vraiment rassurante ! On avait plein de rêves, d’espoir, d’amour à donner, et on n’était pas loin d’y arriver. Mais, on a pourtant échoué. À présent, je vivais l’enfer, un vrai cauchemar éveillé, dont il me semblait que seule la mort pouvait me délivrer.
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