Chapitre 11 - 20 novembre 2027

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- Allô ! Bonjour Maman.

- Oui, bonjour. J’appelais pour savoir si tu allais bien, vu que j’ai pas eu de nouvelles depuis longtemps…

- Ça va, merci. Et toi ?

Oh mon Dieu, elle était de mauvaise humeur! J’allais passer un sale quart d’heure.

- Et bien, mon fils unique me dénigre. En plus, je ne vois jamais ma petite fille ! Mais sinon, tout va bien.

- Bon, Maman, si tu appelles pour me faire des reproches, c’est pas la peine, on peut raccrocher tout-de-suite.

- Tu as rencontré quelqu’un ?

- Maman ! De quoi je me mêle ?

Rectification : j’allais passer un sale quart d’heure et trois quart de plus à m’en débarrasser.

- Au moins, ça expliquerait ton absence de nouvelles.

J’espère juste qu’elle va pas te plaquer comme un malpropre, celle-là !

- Maman, j’ai personne, déjà. Et je t’autorises pas à donner ton avis sur ma vie privée.

- Heureusement que j’attends pas ton accord, parce que tu manques de jugeote, mon garçon. Elle est encore avec l’autre ?

- Qu’est-ce que ça peut te faire ?

- Ça te fait rien, à toi, on dirait ! Mais, fais preuve d’humilité, quand même... Fais-lui la même chose, je sais pas, moi !

- Merci, mais, non merci!

- Non, mais tu vois ce que je veux dire. Trouve toi une belle jeune femme, ça va la rendre jalouse, et elle regrettera ! Sauf qu’il sera trop tard !

- Passe à autre chose, Maman. Ça fait plus de dix ans. On s’entend très bien, en plus. J’ai aucun problème avec ça.

- Justement, depuis tout ce temps, tu aurais eu le temps de rencontrer quelqu’un de mieux qu’elle et de me faire deux ou trois autres petits-enfants !

- Bon, au revoir Maman. Embrasse Papa de ma part.

- Sébastien, ne raccroche pas !

Je décidais de lui laisser une dernière chance, par pitié.

- Allô ? Tu es là ?

- Quoi ?

- Passe nous voir, bientôt, s’il te plaît.

- Oui, je viendrai…

- Dimanche ? Avec Anouk ?

- Je l’appellerai pour lui demander. On verra, soufflais-je.

- Quoi ? Elle ne sera pas chez toi ?

- Maman, elle choisit où elle passe son temps et la plupart des fois elle veut être avec Norah. C’est normal, c’est sa mère.

- Je ne suis pas certaine que cet environnement soit sain pour elle. Elle est en plein développement, ça pourrait lui mettre des idées dans la tête.

- On est amis, je t’ai dit. On l’était déjà avant que Norah me quitte. Et on ne s’aimait plus, elle et moi…

- Donc, quoi ? C’est pas grave, c’est ça ? Mais, c’est pire que tout, enfin!

- Cette fois-ci je raccroche. Au revoir Maman. Ne compte pas sur nous, Dimanche.

- Attends !

Stop ! Là c’était trop. Ma mère vieillissait, et extrêmement mal, je trouve. Je n’avais plus envie d’entendre ces bêtises.

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