4.1

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 Gopta fut éliminé dès le combat suivant. Malgré sa défaite au début du tournoi, c'était lui qui était considéré comme le véritable vainqueur dans l'esprit des participants. Le Chram tout entier avait retenu son souffle durant les dix minutes au cours desquelles s'opposèrent sa volonté et celle de Djéma. Le Grand Qalam avait même déclaré qu'il s'agissait probablement du plus beau match qu'il avait vu depuis le dernier Tournoi des Trois États. La victoire revint néanmoins à Ravân, l'un des adeptes les plus forts en akrâ après Pratha, au terme d'un affrontement avec Jébril.

  « Tu veux aller prendre un bain ? proposa Gopta, tandis que lui et Djéma se changeaient dans les vestiaires.

  • Oui, je veux », acquiesça le rébéen en essuyant une tâche de sang séché sur sa joue.

 Ils parcoururent le couloir de marbre bleu et se jetèrent dans une eau parfumée au kâtprilar. L'odeur sucrée de l'herbe chatouilla leurs narines, tandis que son action apaisante se faisait sentir. L'adepte adorait son parfum et avait pour habitude d'en récolter des boisseaux aux alentours du Chram, avant d'en disposer un peu partout autour de son lit ainsi que sur ses vêtements.

 Il repensa à son attitude le jour de l'arrivée des étrangers et regretta quelque peu la froideur dont il avait fait preuve. Il ne pouvait s'empêcher de les trouver sympathiques, Jébril compris, depuis qu'ils avaient pris le temps de parler.

 « Toi, beaucoup de temps... ? demanda Djéma.

  • Beaucoup de temps ? » répéta Gopta.

 Le Rébéen pointa son index vers le sol et l'agita.

 « Beaucoup de temps ici, tu veux dire ?

  • Oui, répondit l'étranger.
  • Quinze ans, à peu près ; nous arrivons tous ici quand nous avons cinq ou six ans. »

 Djéma le contempla pensivement.

 « Tu comprends ce que je dis ?

  • Un petit peu », répondit l'étranger.

 Le Rébéen démontrait un intérêt très marqué pour le skritt, et tentait de le pratiquer à la moindre occasion. Une seule semaine dans le Chram lui avait déjà suffi à acquérir un vocabulaire basique. Gopta s'était permis d'ausculter son esprit, bien que cela soit impoli, et avait été impressionné par l'évolution du nombre de mots qu'il avait appris.

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