Chapitre 5 : Attaque surprise
Le vent s’était levé, balayant le champ de bataille, faisant voler le sable dans les yeux des combattants. Le soleil se couchait, reflétant sa lumière rouge sur les armures crottées de boue et les armes maculées de sang. De temps en temps, une grande forme ailé faisait de l’ombre à la scène de chaos qui avait lieu dans ce désert. Les dragons cracheurs de feu faisaient des ravages dans les rangs ennemis. Les Wesi reculaient depuis déjà un moment.
Des éclats bleu perçaient au milieu du carnage. Sheireen, qui avait perdu son casque se battait avec fureur. Pour Léarco qui survolait la zone, c’était une danse mortelle qu’elle exécutait, terrifiante.
Au milieu du fracas de l’acier, la retrait fut sonnée et l’armée Wesi fit demi-tour.
La jeune elfe remonta prestement sur Orion pour rejoindre les autres au camp. Dès qu’elle eut posé pied à terre, Léarco vint à sa rencontre, les sourcils froncé et le visage sérieux.
— Qu’est-ce qu’il y a ? demanda la dragonière.
— Je t’ai vu combattre tout à l’heure. Nous n’étions pas censé mettre pied à terre.
Elle ne dit pas un mot, attendant qu’il continu. Il hésitait.
— Parles.
— J’ai l’impression que tu cherches la mort.
— N’importe quoi, lui répondit-elle en commençant à marcher vers sa tente.
— Ne m’ignore pas, qu’est-ce qui t’arrive ? demanda-t-il en la suivant.
— Rien, c’est la guerre c’est tout. Je mets en pratique ce que j’ai appris.
— Tu aurais pu mourir.
— Tu sais bien que non, je suis invisible, ironisa Sheireen avec un sourire.
Le garçon leva les yeux aux ciel, elle était vraiment impossible. Même si il savait qu’elle était capable de combattre dans la mêlé, il voulait qu’elle comprenne le danger auquel elle faisait face.
— Tu vas me suivre jusque dans ma tente ? demanda la jeune femme.
— Non, bien sur que non.
— Qu’est-ce que tu veux alors ?
— Je veux que tu me promettes de suivre les ordres, tu ne dois plus te mettre en danger ainsi. Sinon, je (il fit une pause, hésitant à continuer), j’en parlerais à Kimiati.
Ce fut cette fois à elle de lever les yeux en soufflant. Elle s’arrêta et se tourna vers lui.
— D’accord, si tu insistes.
§
Enroulé dans ses couvertures rêches, Sheireen ne trouvait pas le sommeil. Tout était calme, tout le monde dormait, pourtant elle était certaine d’entendre un bruit de battements. Peut-être qu’un des dragon était parti faire un tour. L’elfe avait pourtant un mauvais pressentiment.
Décidant dans avoir le coeur net, elle sortit de son lit de camp puis de la tente qu’elle partageait avec Eglantine. Cette dernière dormait comme un bébé.
C’était la pleine lune, une lumière argentée illuminait le camp. Loin de la chaleur suffocante de la journée, il faisait bon. Pas un nuage ne cachait les étoiles, pourtant tout à coup, la lune disparue derrière une immense masse noire. Les rangées de tentes étaient maintenant plongées dans la pénombre. C’était un dragon presque aussi noir qu’Orion mais peut-être deux fois plus gros, après tout les dragons des dragoniers n’avaient pas encore atteint la majorité.
Le nouveau venu était chevauché par un chevalier lui aussi noir. Qui était-il ? Un allié probablement, après tout les sentinelles n’avaient pas sonné l’alerte. Du moins, c’était ce que pensait Sheireen avant qu’un gerbe flamme ne s’abatte sur la tente du commandant.
Comprennant qu’à moitié la situation, elle se précipita à l’intérieure de sa tente et secoua sa camarade avec force.
— Nous sommes attaqué ! Vas réveiller les autres, nous devons protéger le camp.
Sheireen n’attendit pas que Eglantine se lève pour enfiler son plastron, attraper son arme et filer vers Orion qui l’attendait à l’extérieur du campement. Elle savait que sa camarade ferait au mieux.
Une fois dans les airs, elle put s'apercevoir des dégâts que l’intrus avait déjà commis. Presque la moitié des tentes brûlaient déjà tandis que l’autre moitié était assaillit pas des Wesi à pied. Pourquoi personne ne se réveillait ? Les seuls bruits étaient le crépitements des flammes et le bruit de pas de l’ennemi qui avançait sans rencontrer de résistance.
Bien décidé à défendre la zone, elle fila vers l’entrée pour que les sentinelles sonnent les cloches. Pourtant, lorsqu’elle arriva sur place, la jeune femme découvrit plusieurs corps, la gorge coupé, baignant dans une mare de sang. Retenant un haut le coeur, elle enjamba le tout pour aller déclencher l’alerte. Le bruit résonna entre les tentes, mais n’eut pas d’autre effet que de prévenir l’ennemi qu’ils arrivaient.
Personne n’avait répondu à l’appel, ils ne seraient donc que huit pour défendre le camp.
Les autres l’avait rejoint quelques instant après, armes aux poings.
— Que se passe-t-il ? demanda Seth en retenant un bâillement.
— Les soldats semblent sous l’emprise d’un sort, personne ne s’est réveillé à par nous huit. Nous allons devoir nous battre seuls.
Les autres acquiescèrent sans un mot. Ils étaient prêt.
§
Chacun s’était vu attribuer une tâche par Sheireen qui s’était improvisé chef du groupe. Oma, Kryss, Seth et Swan avaient pour mission de s’occuper des Wesi tandis que Kala et Eglantine contiendraient les flammes. De leur côté, Sheireen et Léarco s’occuperaient du chevalier du dragon.
Le camp se couvrit rapidement de vapeur, résultat des sorts d’eau lancés sur les flammes tandis que des bruits de combat commençaient à résonner un peu partout. Dans ce brouillard de son et d’eau, Sheireen et Léarco avaient du mal à mettre la main sur l’intru volant.
Tout à coup, un hurlement transperça le ciel, Eglantine était touché, elle tombait vers le sol enflammé avec son dragon qui ne battait plus que d’une aile. Volant à son secour, le prince et l’elfe arrivèrent juste à temps.
— Le chevalier noir ! Il n’est pas loin, laissez moi, je me débrouillerais, dit la jeune fille en commençant à soigner son dragon.
Ils obéirent et commencèrent à tournoyer dans la zone, les sens aux aguets. Un grognement sourd fit faire demi-tour a Sheireen pour filer rejoindre le prince. Sa dragonne, Apala, avait la queue emprisonné dans la grande gueule du dragon ennemi. Audacieuse, Sheireen envoya Orion attraper ce dernier à la gorge pour qu’il lâche l’autre. La tactique fonctionna et Léarco pu s’éloigner, pourtant, il ne pouvait pas encore attaquer, Orion étant toujours accroché à l’ennnemi. L’elfe semblait ne pas vouloir s’éloigner, au contraire, elle se tenait maintenant debout, entre deux épines dorsale. En un bond impossible, elle fut derrière le chevalier, épée dégainé. La jeune femme balança la lame vers la tête du Wesi, mais il esquiva puis riposta avec sa longue épée. Cette dernière, malgré un pas en arrière laissa une ligne sur le plastron de Sheireen.
S’en suivit de nombreuses parades et esquives effectué en équilibre précaire, jusqu’à ce que le gros reptile ne se libère, faisant basculer l’elfe qui entraîna dans sa chute le chevalier.
Ils tombèrent longtemps, le Wesi ne voulait pas lâcher Sheireen qui ne pouvait donc pas utiliser un quelconque sort. Ils avaient tous deux lâché leur lame et se battaient donc à mains nues, frappant et griffant.
Léarco ne respirait plus, il ne pouvait pas aider la jeune femme. Apala était plus blessée qu’il n’y avait cru au premier abord, elle n’arrivait plus à manoeuvrer, sa queue était endommagé. Il regardait donc, impuissant, la chute mortelle.
A quelques mètre des tentes enflammé, l’elfe réussit enfin à se défaire de l’emprise de l’homme grâce à un coup bien placé. Elle stoppa immédiatement sa chute et regarda le chevalier du dragon sombrer dans les flammes.
Elle se téléporta quelques mètres plus loin, aux côtés de Léarco qui soignait sa dragonne.
— Orion se bat encore, dit-il simplement.
En effet, le dragon était maintenant sur l’autre, lui lacérant les ailes et lui brûlant la tête. Le gros dragon ne savait plus où donner de la tête et se débattait dans tous les sens sans arriver à toucher son assaillant. Orion finit par lui briser une aile. L’ennemi tomba alors comme une pierre à la suite de son maître.
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