Partie 2
- Bryan le journaliste : Bien. Prenez place, messieurs. Nous entamons la seconde et dernière partie. Couleur des cheveux ? Couleur des yeux ?
JACK : En plus d’être bigleux, t’es con ?
Sans bouger de sa position, Serymar dut réprimer un rictus amusé. Ce petit lui rappelait sa manière d'être dans sa jeunesse. Comme il exprimait le fond de sa propre pensée de manière plus divertissante, il n'en rajouta pas.
- Bryan le journaliste : Pardon, mais c’est pour les lecteurs, ils ne savent pas forcément que…
Jack le fusille du regard, un sourcil levé.
- Bryan le journaliste : Je vais inscrire les réponses moi-même. Cheveux noirs. Et couleur des yeux : noirs. Bien. Et pour vous, Serymar ? Augustin ?
SERYMAR : Seriez-vous daltonien ? Et qu'est-ce que cela apportera à vos... "lecteurs" ?
AUGUSTIN : Châtains clairs. Suffit de regarder.
JACK : Pourquoi tu le précises, s'il "suffit de regarder" ?
- Bryan le journaliste : Vous aimez les filles, les garçons ou les deux ?
AUGUSTIN : Je n'aime et n'aimerai qu'une seule femme : ma merveilleuse Miss Kaltenbrün.
JACK : Les détails, Augustin, stop !
Dans une grimace exagérée, Augustin imite la tête de Jack quand il dit : "les détails Augustin, stop !"
JACK : T'as un vrai problème, toi.
Jack secoue la tête et pense : "quel gamin ce type !" Il croise ensuite les bras, préférant ne pas perdre son temps avec cet imbécile.
JACK : Les filles, évidemment.
Serymar fusille le journaliste du regard, outré.
SERYMAR : Mais comment peut-on penser à rendre publique sa vie sexuelle ? Il y a des limites aux questions personnelles.
- Bryan le journaliste : Vos compétences et talents ?
JACK : Flinguer, aptitudes au combat, apprentissage rapide à l'école. J'évolue au sein d'une organisation criminelle puissante. Il faut bien que je sache me défendre. Et j'ajouterai : séducteur né.
AUGUSTIN : Je peux faire une hécatombe sans le faire exprès, je joue très bien l'idiot du village, je suis capable de me casser une jambe en restant assis et même tuer un maréchal nazi avec la poignée d'un parapluie.
Serymar regarde ces deux jeunes à côté de lui avec dépit. Quelle erreur de dévoiler ses atouts !
Bryan voulait une réponse ? Il l'aurait. Serymar se réinstalla avec nonchalance, coude appuyé sur l'accoudoir et joue posée contre ses phalanges. Il étira un sourire sadique.
SERYMAR : Désirez-vous une démonstration ?
- Bryan le journaliste : Euh, évitons les dégâts, voulez-vous ? Poursuivons. Une particularité amusante ?
AUGUSTIN : Je détiens le record du personnage le plus braqué par une arme à feu de l'Histoire. Demandez à Eylun si vous ne me croyez pas.
SERYMAR : De quoi parle-t-il ?
JACK : Pas par moi, en tout cas. Mais ça ne saurait tarder si Augustin la ramène de trop ! Pour ma part, j’ai le majeur légèrement tordu suite à plusieurs coups de poing administrés dans la gueule d’un gars.
SERYMAR : C'est parce que tu ne frappes pas comme il le faut. Pour frapper de façon efficace sans te blesser, il faut sécuriser ses phalanges et frapper avec les nodules ou avec le croisement de tes phalanges repliées. Avec la force que tu sembles avoir, tu serais capable d'achever tes adversaires plus rapidement.
Jack plisse les yeux.
JACK : J'avais 14 ans quand ça s'est produit.
SERYMAR : J'en avais 16 la première fois que j'ai crevé un œil et ouvert le bras de quelqu'un.
JACK : 8 quand j'ai tué mon premier homme.
SERYMAR : Nous sommes donc d'accord. Il n'y a pas d'âge pour apprendre les gestes d'un assassin. Si tu as la bonne manière, tu seras plus efficace, peu importe ton âge.
Jack le toise du regard.
JACK : Tu t'entendrais bien avec Marco, en fait.
- Bryan le journaliste : Euh, passons à la suite, vous voulez bien ? Hum. Meilleur trait de personnalité ?
SERYMAR : En quoi cela intéresserait-il qui que ce soit ?
Préfère répondre Serymar, plutôt qu'un "aucune", ce qui démontrerait son manque d'estime, et donc, une autre faiblesse.
JACK : Audacieux.
AUGUSTIN : Je suis foncièrement gentil, je pense.
- Bryan le journaliste : Pire trait de personnalité ?
JACK : Impulsif.
AUGUSTIN : Il y en a deux en fait : impulsivité et susceptibilité.
Augustin se tourne vers Jack.
AUGUSTIN : On va bien s'entendre, non ?
Jack soupire.
JACK : Ça dépendra de toi. Si tu te tiens à carreau, y aura pas de problème.
Le sourire d'Augustin s'efface face au regard sévère et sombre de Jack. Ce frimeur commence à lui porter sur le système, mais il n'est pas en mesure de répliquer.
Les poings de Serymar se serrent presque imperceptiblement. Il se demandait, en observant ses interlocuteurs, comment pouvait-on être aussi détachés à ce genre de question. Leur jeunesse, peut-être... Un voile sombre passa dans son regard incandescent.
SERYMAR : Mieux vaut pour tout le monde de ne pas le savoir.
- Bryan le journaliste : Votre meilleur moment dans le bouquin ?
AUGUSTIN : Ah ça, je peux pas vous le dire. Faudra lire mes péripéties, ahahahahah !
Une expression carnassière illumine le visage de Serymar. Passer pour le mauvais de service faisait parti des jeux qu'il maîtrisait le mieux.
SERYMAR : Je dirai... le moment où j'ai enseigné le respect à tout le monde, dans une taverne crasseuse. Cela a coûté un bras à l'un des protagonistes... au sens propre du terme.
Un rictus amusé se dessine sur le visage de Jack en entendant la réponse de Serymar.
JACK : Lorsque je me venge de mon pire ennemi. Un carnage. Âmes sensibles s’abstenir.
Serymar arbore un sourire cruel.
SERYMAR : Tiens donc. J'aimerai bien voir ça. Cette entrevue commence à devenir intéressante.
JACK : Il faut lire le roman pour en savoir plus.
- Bryan le journaliste : Citations, musiques, oeuvres... que l'on vous associes ?
JACK : Je cite "Il est toujours téméraire de juger le cœur des autres" de Dino Buzzati. Une phrase qui me correspond bien. Les gens ont trop souvent tendance à me juger en fonction de mon apparence. Côté musique, ce sera un truc en dehors de mon époque : du Marnik, un duo milanais d’House, électro. Ça me correspond plutôt bien. J’ai toujours été avant-gardiste dans mon allure, dans ma manière d’être. Côté œuvre, on va me coller Scarface sur le dos, même si ce n’est pas l’idée de fond du bouquin.
AUGUSTIN : Nightwish, films et séries en tout genre. J'adore citer des personnages et des jeux vidéos. Niveau citation, je dirais : n'est stupide que la stupidité de Forest Gump, bande d'incultes.
Serymar est embarrassé de ne connaître aucune de ces références, tente de se donner contenance. Il redresse le dos, fait mine de replacer une mèche bleue derrière son oreille.
SERYMAR : On m'a fait écouter des enchaînements plutôt bruyants de plusieurs groupes se dénommant "Muse" associé à une création nommée "Won't Stand Down" et d'un groupe d'hommes encore plus bruyants qui se feraient appeler "Cradle of Filth", avec leur oeuvre "The Death of Love". Puis l'on m'a achevé avec un troisième groupe, un peu plus calme, dénommé "Blackbriar" avec l'oeuvre "Deadly Nightshade". Je pense que c'est pile le genre de chose qui pourrait plaire à Karel, derrière ses airs calmes et ses expressions douces.
- Bryan le journaliste : Vices et mauvaises habitudes ?
Serymar serre les accoudoirs et toise Bryan.
SERYMAR : Des vices ? Pour qui me prenez-vous ? Allez donc poser cette question à la garce de service, je suis certain qu'elle se fera un immense plaisir à vous répondre.
JACK : Ma mauvaise habitude ? Ahah, elle est bien bonne celle-là. Je règle les problèmes avec mon Colt. Efficace, rapide, net et précis.
AUGUSTIN : Ronchonner, broyer du noir, et peut être mon côté dramatique.
- Bryan le journaliste : Cicatrices ?
AUGUSTIN : Désolé, si je spoil ma propre histoire, mon auteur serait capable de me tuer avant la fin de la saga.
Jack marmonne.
JACK : Bon débarras.
Jack soulève ses mèches de cheveux pour montrer son visage.
JACK : Une balafre sur le front jusqu’à la racine du nez.
Augustin jubile. Si seulement le type avait pu réussir son coup...
Serymar reste silencieux, se demandant encore quelle devait être la raison stratégique derrière cette question, et lutta contre l'envie de cacher sa main gauche sous sa manche. Histoire d'en cacher au moins une sur les trois. Il prit garde à ne pas relever la main droite afin que sa longue manche ne puisse dévoiler une autre de ses blessures cachée sous ses vêtements.
- Bryan le journaliste : Meilleure caractéristique physique (apparence ou capacités physiques ) ?
AUGUSTIN : J'en sais rien moi... Je suis plutôt banal comme type.
JACK : Mon physique de rital tout simplement. Le cliché du beau ténébreux mafieux. Je me la pète et alors ? Je suis un Donnaiolo et j’en ai joué un certain temps, avant de trouver l'amour de ma vie.
Serymar sonde ses interlocuteurs. L'un manque de confiance en lui et l'autre, au contraire, assume complètement son apparence au point d'en tirer quelques avantages. Une fois encore, il se demandait comment pouvait-on être aussi détaché sur des questions personnelles. Il avait d'abord tablé sur leur jeunesse, mais lui-même, au même âge, n'avait pas souvenir d'avoir été ainsi. Il préféra les laisser divertir le journaliste, peu inspiré par la question.
- Bryan le journaliste : Quelque chose qui vous amuserait ?
JACK : Voir le shérif Kenneth se balancer au bout d’une corde.
- Bryan le journaliste : Vous êtes dur ! C’est horrible !
Serymar sourit en coin en croisant bras et jambes.
SERYMAR : Au contraire, je trouve ce garçon intéressant.
Jack hoche la tête en signe de remerciement envers Serymar. Il se penche ensuite vers le journaliste Bryan.
JACK : Hey, tu ne vas pas me faire la morale ? Tu ne sais rien comment cette enflure m’a traité dans mon enfance ! Alors, tu la fermes et tu notes !
- Bryan le journaliste : et pour vous, Augustin ? Serymar ?
AUGUSTIN : Voir Serymar et Jack en costume de licorne !
Jack donne une forte tape derrière la tête d'Augustin.
Augustin serre les poings. Il commence VRAIMENT à lui taper sur les nerfs. Mais purée... vu la balafre qu'il a sur la tronche, mieux vaut éviter de déclencher les hostilités.
JACK : Tu cherches les ennuis, ma parole !
SERYMAR : Drôle de délire, Augustin. Mais je peux formater les rêves. Seulement, vu ton genre, je pense que je te ferais faire des cauchemars malgré-moi, jeune homme.
Augustin se demande vraiment s'il n'a pas atterri dans un asile. Ils sont complètement cinglés, ces deux-là.
- Bryan le journaliste : Quelque chose qui vous ferait pleurer ?
AUGUSTIN : La mort de mon amour. Rien que d'y penser, j'en ai les larmes aux yeux.
SERYMAR : Si seulement...
JACK : Je rejoins Augustin sur ce coup-là. Le milieu dans lequel je vis est terrible, les morts sont monnaie courante.
- Bryan le journaliste : Votre plaisir coupable ?
JACK : Arracher les rosiers de ma mère.
Serymar songe aux instants intimes avec Syriana.
SERYMAR : Cette question est d'ordre privée.
AUGUSTIN : J'aime beaucoup imaginer la tête d'Aldermann au milieu d'une cible de fléchette.
- Bryan le journaliste : Les trois choses que vous emmèneriez sur une île déserte ?
AUGUSTIN : ... Mon amour, évidemment !
Jack donne un coup de coude dans le bras d'Augustin.
JACK : On te demande des objets ! Ta femme n'est pas une chose que je sache ! Un peu de respect ! T'écoutes vraiment rien !
SERYMAR : Mes livres.
Jack se passe une main sur le visage.
JACK : Bon ça y est, j’en ai marre.
- Bryan le journaliste : Encore quelques secondes, s’il vous plaît. Question suivante. Ce que vous pensez de vous-même ?
JACK : Je n’ai pas envie de parler de moi. T’as pas d’autres questions plus intrusives ?
AUGUSTIN : Mon auteur m'a foiré à l'écriture. Je suis dégoûté, les deux autres à côté sont super classes, et moi... L'idiot du village quoi.
Serymar lève les yeux au ciel.
SERYMAR : Tu t'entendrais bien avec Karel. Aussi agaçants l'un que l'autre.
Sauron aussi commence à horripiler Augustin. Les types louches, il les attire comme des mouches. Sans mauvais jeu de mots.
Jack croise les bras et jette un coup d'œil sévère à Serymar.
JACK : Un seul Augustin c'est suffisant.
SERYMAR : Passons plutôt à la question suivante.
Serymar essaye de réprimer son malaise.
- Bryan le journaliste : Votre travail de rêve ?
AUGUSTIN : Garagiste.
JACK : Intéressant. Tu pourrais réparer mes voitures. Je vais te garder en vie. Tu pourrais m'être utile finalement.
Crève, pense Augustin. Pourvu que tu t'étouffes avec ton café.
Jack tapote l'épaule d'Augustin, sourire en coin.
Augustin répond par un rictus forcé.
JACK : Pour moi, ce sera Avocat.
Serymar regrette d'avoir demandé à passer à la question suivante. Il n'avait jamais réfléchi à cette question, trop occupé à survivre.
SERYMAR : Tout dépend... de quel sens vous donnez à ce mot.
Serymar préfère rester prudent.
- Bryan le journaliste : Votre meilleur souvenir ?
JACK : Ma rencontre avec la femme de ma vie. La première fois que j'ai croisé Kate, je ne pouvais plus détacher les yeux de cette jolie demoiselle aux cheveux blonds et aux yeux verts. Son sourire a chaviré mon coeur. Elle m'a apporté le soutien dont j'avais besoin, m'a offert réconfort et....
Jack se tait, crispe la mâchoire. Son regard se perd au loin. Il se frotte les yeux, se passe une main dans les cheveux et se tourne vers Serymar.
JACK : À toi de répondre.
Une lueur nostalgique traverse le regard de Serymar.
SERYMAR : Ressentir la présence de ma fille sous ma paume.
AUGUSTIN : Tout ce que je peux dire c'est : Notre Dame de Paris.
JACK : Avec Éva, je suppose ? Tu peux le dire ici, là c'est le bon endroit ! Putain, il est grave, lui.
AUGUSTIN : Oui, avec Éva ! Ça pose un problème, Frankenstein ?
Jack grimace et le fusille du regard.
JACK : Tu tiens vraiment à mourir, toi.
- Bryan le journaliste : Calmez-vous, messieurs. Continuons les questions. Le pire moment de votre vie ?
JACK : Mon premier meurtre.
AUGUSTIN : Les dix dernières années de ma vie dans mon fauteuil roulant de merde.
Serymar se crispe.
SERYMAR : Il vaudrait mieux... ne pas l'évoquer.
- Bryan le journaliste : Comment pourriez-vous mourir ?
SERYMAR : Bonne question.
JACK : Sérieux, Bryan, tu me fatigues.
AUGUSTIN : Pour sauver mon amour ou mes amis.
- Bryan le journaliste : Une anecdote stupide ou amusante ?
JACK : Lorsque j’ai jeté le gâteau d’anniversaire des dix ans de mon frère par la fenêtre. Mais je tiens à souligner qu’il l’avait bien cherché.
Un léger sourire flotte sur les lèvres de Serymar tandis qu'une lueur nostalgique et amusée traverse son regard reptilien.
SERYMAR : Le jour où Karel est parvenu à retourner une situation contre moi quand il avait 5 ans. J'étais convaincu d'avoir su jouer de sa naïveté en pensant être parvenu à le détourner de son intérêt du jour, à savoir d'où je venais. Il m'a demandé de lui apprendre, soi-disant en compromis, les caractéristiques des autres peuples. J'ai cru l'avoir. Il m'a finalement répondu qu'il était heureux, car grâce à ce savoir, il serait en mesure de deviner d'où je venais.
AUGUSTIN : Plus tard, je vais me prendre une douzaine d'œufs sur la figure.
JACK : J'ai hâte de voir ça.
Augustin marmonne d'une voix à peine audible : Moi j'ai surtout hâte de ne plus te revoir.
JACK : Qu'est-ce que tu baragouines ?
AUGUSTIN : Rien. Laisse tomber Franky.
JACK : Tu crois ça ? Tu me connais mal.
Ce gars est louche, pense Jack qui surveille les moindres faits et gestes d'Augustin.
- Bryan le journaliste : Votre action la plus stupide ?
AUGUSTIN : Avoir fait une promesse à mon amour que je n'ai pas tenu, et menti à Louis. Je m'en souviendrai longtemps.
JACK : Lorsque j’ai défié mon père.
SERYMAR : Avoir eu la prétention de me croire plus malin que les Dragons en n'en faisant qu'à ma tête. Je n'étais pas plus âgé que ces deux-là.
Purée, pense Augustin. Sauron s'est carrément battu avec des dragons... Vaut mieux pas se frotter à ce type là.
- Bryan le journaliste : La plus héroïque ?
JACK : Lorsque j’ai sauvé ma fille.
AUGUSTIN : Désolé. Ça spoil trop.
SERYMAR : Je n'ai rien d'un héros.
Cette fausse modestie, aurait envie de balancer Augustin avant de se raviser. Ne pas oublier les dragons.
- Bryan le journaliste : La pire de toutes (dans tous les sens du mot "pire") ?
AUGUSTIN : Mise à part un évènement que je ne peux pas révéler, avoir essayé d'étrangler mon papy/cousin.
JACK : Lorsque j’ai traîné au Little Italy de New-York.
SERYMAR : Avoir torturé, mutilé et démembré un homme le plus lentement possible et avec minutie.
Jack secoue la tête, admiratif.
JACK : Intéressant à savoir.
- Bryan le journaliste : Le secret que vous refusez d'admettre ?
SERYMAR : Si j'en ai, ça ne serait pas à vous que je les révèlerai.
AUGUSTIN : Puisque c'est secret, vous le saurez jamais !
JACK : Faut poser cette question à mon père.
- Bryan le journaliste : Pourquoi iriez-vous voir un thérapeute ?
JACK : Hors de question que je foute les pieds chez un psy !
SERYMAR : Un... quoi ?
AUGUSTIN : J'en ai vu pendant des années, à cause de ma maladie, et parce qu'on a supposé que j'étais psychotique.
- Bryan le journaliste : Votre boisson préférée ?
SERYMAR : Ça, c'est vraiment une question pour ceux qui n'ont jamais connu la privation.
AUGUSTIN : Le jus d'ananas pour faire plaisir à LauraAnco.
Jack frappe la tête d'Augustin et attrappe le col de sa chemise.
JACK : Toi, tu vas passer un sale quart d'heure ! Tu laisses mon autrice tranquille ! Nous sommes deux italiens qui te surveillent, donc tu la fermes avec ce genre de blague à deux balles ! C'est clair ?
Jack relâche Augustin avec brusquerie.
Augustin crispe la mâchoire. Ce mec lui chauffe les oreilles. Ça va se terminer en baston générale cette histoire d'interview.
Jack se tourne vers Bryan.
JACK : Le café, abruti. On tourne en rond, là.
Jack regarde sa montre. Il finit son café d'un trait, puis se lève du fauteuil.
JACK : Faut que j'y aille, j'ai à faire.
Serymar se redresse à son tour.
SERYMAR : Merci pour cette... entrevue. Nous allons prendre congé.
Quelle classe quand même, se dit Augustin. Voilà pourquoi j'adore jouer la classe des mages. Dommage que celui-ci soit un peu fêlé sur les bords.
Le regard d'Augustin joue la balle de ping-pong entre les deux cintrés. Il fixe le journaliste, hausse les épaules et fait de même que ses compagnons.
AUGUSTIN : Désolé, j'ai une mission pour la résistance à effectuer.
- Bryan le journaliste : Mais où allez-vous ? Attendez ! Il me reste quelques questions !
Serymar se tourne vers Jack et Augustin.
SERYMAR : Quelle est votre destination ? Visualisez-là dans les moindres détails et je peux vous y retourner en un instant.
JACK : Merci pour la proposition, mais je préfère rentrer seul chez moi. Je suis venu en voiture, une Packard Twelve 1607 Series 1938, noire.
Serymar garde une expression indéchiffrable, surtout pour cacher qu'il n'avait aucune idée à quoi ressemblait le moyen de transport du jeune homme.
SERYMAR : Soit.
Jack fourre ses mains dans les poches et fixe le journaliste.
JACK : C'est terminé, point final.
Jack quitte l'établissement.
Serymar se téléporte.
Augustin recule, se cogne la hanche contre le dossier du fauteuil, jette un regard noir à Frankenstein et s'empresse d'ouvrir le journal d'Éva. Ses yeux se révulsent, ses mains tremblent, de la bave coule au coin de ses lèvres. Il disparait.
- Bryan le journaliste : c'est pas vrai, qu'est-ce que je vais dire à Loumicrobes ? Je n'ai pas réussi à obtenir toutes les réponses ! C'était ma dernière chance de ne pas me faire virer ! C'est la catastrophe.
Bryan chouine comme un enfant, range ses affaires et traine des pieds pour retourner à son bureau, tête basse.
Au revoir Bryan.
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