L'havre de paix

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Les feux follets voletaient dans les hautes herbes, caressées par la brise légère. Adossé contre le plus grand chêne de la forêt, le petit garçon aux longues oreilles contemplait la clairière silencieuse. Ses mains posées sur les racines noueuses de l’arbre, il sentait la sève de son vieil ami s’écouler lentement. L’odeur de feuilles humides qui emplissait l'espace se mêlait à celle des résineux avoisinants. Tu es bien pensif, aujourd’hui.

— Ma famille et moi allons partir, et je ne vais plus jamais te revoir. J’aurais tant aimé que, plus tard, mes enfants puissent te connaître.

Le chêne multicentenaire resta silencieux, puis déplia une de ses branches basses jusqu’à celui qu’il avait vu grandir. Tendant ses doigts de bois vers l’enfant, le vieil arbre écarta les feuilles arrondies qui l’habillaient. Trois glands se détachèrent, et roulèrent jusqu’au petit garçon. Puissent mes enfants connaître les tiens, mon ami.

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