De là où elle se trouvait, Eileen ne voyait aucune autre lumière que celle émise par les flammes du feu de camp. Ils étaient cinq à être réunis autour, à faire griller quelques victuailles. Tous étaient habillés d’habits amples mais pratiques et étaient équipés d’armes en tous genre, comme si une guérilla était en cours.

• Ça fait longtemps que je n’avais pas fait ça, chuchota t-elle à son voisin de gauche.
• Pareil pour moi. Ça me manque un peu, à vrai dire, répondit-il en souriant.
• Ouaip, ajouta son voisin de droite. On devrait faire ça plus souvent.
• Et risquer d’attirer des marcheurs… Ou pire ? Non merci.

Eileen haussa les épaules et soupira tout en resserrant sa prise sur le club de golf qu’elle gardait en main.

• Faut toujours que tu gâches l’ambiance, Joe.
• Désolé d’être pragmatique. Hans, tu me passes une conserve ?

Alors que l’intéressé lui lançait une boîte, un aboiement résonna au loin. Le groupe de survivants forma un cercle autour du feu de camp. La menace, d’abord diffuse, se concrétisa lorsque des des hurlements se rapprochèrent d’eux…

Dans l’angoisse de l’attente, le temps s’était comme arrêté.

Tout s’accéléra d’un coup lorsque le premier chien fonça sur Eileen, la gueule débordant de salive. Comme un signal, toute la horde attaqua à l’unisson alors que le premier canidé fut repoussé au loin par un coup de batte bien placé.

• C’est pas toi qui voulait un peu d’action, Eileen ? Ironisa Joe.
• –Ferme-là, Joe… répondit sa sœur en faisant de grands moulinets avec un club de golf pour dissuader les chiens de l'attaquer à nouveau.