La vie ne m'a jamais fait de cadeau, vous allez me dire elle en fait à personne mais alors là un vrai chat noir, même le numéro treize est sûrement plus chanceux que moi !

Avant même de naître j’ai du me battre pour vivre. Mes parents ne voulaient pas forcément de moi. Voyez vous dans quelle circonstance je suis née. Dès mon plus jeune âge j'ai subit le harcèlement scolaire, les moqueries de mes camarades parce que je ne rentrais pas dans le moule, parce que j'étais ronde. J'ai réussi à me forger un caractère, une putain de carapace pour avancer, et finalement un jour j'ai eu leur respect, j'étais devenue la brute qui ne fallait pas chercher.

J'ai rencontré l'amour à dix-sept ans, je suis tombée sur ce mec vous savez trop sûr de lui, qui me rabaissait et qui me répétait chaque jour que je n'étais pas assez bien, il avait cette emprise sur moi, j'étais jeune je pensais l'aimer puis j'ai appris qu'il ne savait pas se contenter que de une seule fille, alors je l'ai quitté mais il s'accrochait à moi comme une moule à son rocher, un psychopathe qui ne sait pas se détacher de sa proie, il me harcelait, j'ai porté plainte et je l'ai gentiment envoyé chier ! Mon caractère s'est de nouveau endurcit.

J'ai rencontré l'amour, la joie d'être mère et la maladie m'est tombée dessus, comme la foudre lors d'un orage ! J'ai eu cet AVC à seulement vingt-huit ans, ma jambe m'a gentiment lâché, ma motricité aussi et mon équilibre, ma mémoire s'est un peu envolée mais je me suis battue et je suis revenue plus forte que jamais.

Jusqu'à ce jour, où je n'ai pas pu éviter ce chauffard ivre. Je revenais d’une soirée, c’était la seule que je m’étais accordée, il fallait que je rentre il était déjà tard et je n’ai pas pu l’éviter non, lui en face de moi arrivant toute vitesse, j’ai pourtant bien essayé de freiner mais impossible, il pleuvait.

La pluie rendait les choses invisibles sauf la lumière, la seule lumière que je voyais : ses phares, oui je me souviens avoir vu des phares et le choc, j’ai vu sa voiture foncer droit sur la mienne, ce faisant un face-à-face. J’ai senti mes jambes se broyer sous le choc, le bruit de mes os qui se craquent, l'airbag de la voiture sortir et se heurter contre ma poitrine, la ceinture de sécurité me couper le souffle en se bloquant au niveau de mon sternum, j'ai senti mes larmes coulaient contre mes joues, j'ai entendu les sirènes d'un camion de pompier arrivait au loin, j'ai vu les gens sortir de leur maison et s'affolaient autour de moi, crier, pleurer, mais surtout j'ai vécu mes derniers instants seule dans cette voiture, ma vie a défilé devant moi comme dans les films, j'ai eu un goût métallique dans la bouche et j'ai compris que c'était le goût du sang, j'ai compris en sentant un liquide chaud coulait le long de mon corps que cette fois-ci je n'allais pas m'en sortir.. j'ai compris que j'étais arrivée à mes neuf vies, que je ne reverrai plus mon conjoint, que je ne pourrais pas me marier et avoir d'autre enfant, j'ai compris que je ne verrai pas mon fils grandir, faire sa première rentrée, avoir sa première amoureuse, avoir son bac, son permis, j'ai compris que cette fois je ne pouvais plus me battre, ma vie était finie, l'ange de la mort était là face à moi, il me tendait sa main pour que j'aille vers lui, je voulais lui résister mais après tout j'avais quand même bien vécue non ? Alors je lui pris la main et j'ai fermé enfin, mes deux yeux à la fois, l'épée Damoclès avait fini par me transpercer .... À la seconde même où ce chauffard m'a percuté, j'ai su que ma vie était terminée...