— Allo !

— Bonjour monsieur. Je suis bien chez monsieur Chauvet ? Philippe Chauvet.

— C’est moi-même. A qui ai-je l’honneur ?

— C’est un peu délicat. Laissez-moi me présenter. Je m’appelle Max Perrin. J’ai…

— Que me voulez-vous ?

— Je souhaiterais vous parler de… de l’expérience que vous avez vécue il y a quelques mois et que vous racontez sur Internet.

— Qui vous a donné mes coordonnées ? répond-il sur un ton agressif.

— Je les ai tout simplement eues grâce à votre témoignage sur le site Internet. Enfin, pas directement, mais comme votre nom et le lieu de votre expérience étaient accessible. J’ai supposé qu’il s’agissait de votre lieu de résidence. Après quelques recherches, j’ai pu trouver vos coordonnées téléphoniques.

— De quel droit me dérangez-vous ! Que me voulez-vous ?

— Je voudrais simplement vous rencontrer. J’aimerais discuter avec vous de ce qui vous est arrivé.

— Vous êtes journaliste ?

— Non, non. J’ai… J’ai vécu quelque chose de similaire et j’ai besoin de vous parler.

— Besoin ! Vous me suivez, c’est ça ? Je ne dirai rien, vous m’entendez ! Je ne veux plus entendre parler de ça. Je vais effacer ma page.

— Non. Attendez, s’il vous plaît. J’ai vraiment besoin de vous parler.

— Pas moi ! Au revoir monsieur. Ne m’appelez plus.

— Ne raccrochez pas, je vous en prie.

— Après tout c’est votre problème, pas le mien, réplique-t-il, amadoué par le ton implorant de Max.

— Merci. Est-ce qu’on peut se voir ?

— Pas question ! Je ne parlerai plus à personne, je vous dis. Allez voir Francis Gauthier. Peut-être que lui vous parlera.

— Où puis-je le trouver ? interroge aussitôt Max, de peur qu’il raccroche.

— Saint-Malo.

— Allo ! Allo !

L’homme avait aussitôt raccroché après ces derniers mots.

Toutes les tentatives pour le rappeler restent sans réponse. Francis Gauthier à Saint-Malo. Voilà tout ce que Max tirera de cet appel. Un échec ou une nouvelle piste…