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Le curé vacilla vers l’avant. En trébuchant, sa tête heurta les pavés si fort qu’un bruit creux en résonnât. Il gisait maintenant au sol à son tour !
Le Père Baptiste mettait en réalité habilement en œuvre son machiavélique stratagème. Certes, il ne s’attendait pas à une chute si rocambolesque. Mais, tant mieux ! Cela n’aurait que plus d’impact sur la population ! Tel un acteur au plus haut sommet de son art, sa prestation ne pouvait s’interrompre à cause d’une vulgaire erreur de parcours.
Marc quant à lui, pauvre imbécile qu’il était, pensait enfin tenir entre ses mains, cette vengeance tant espérée. Amusé par la situation, il se réjouissait.
Hurlant, il bondissait malgré son âge. Sautant dans tous les sens, il peinait à contenir cette frénésie, qui s’emparait peu à peu de tout son être.
Il lui avait quand même rendu la monnaie de sa pièce et d’apparence bien plus violemment qu’elle ne lui avait été donné. Il s’affichait fièrement tout sourire aux lèvres.
Mais ses réjouissances furent brèves. À peine avait-il eu le temps d’esquisser un sourire de satisfaction et d’entamer son effrénée danse de la victoire, qu’une dizaine de villageois lui tomba dessus et l’empoigna par le col sur-le-champ.
Ceinturé comme un ennemi en terre hostile. Impossible pour lui de se mouvoir, dix individus le tenaient fermement de tous les côtés.
Il se débattait misérablement de toutes ses forces, criant.
— Laissez-moi ! Vous ne voyez pas qu’il vous manipule tous !
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