Marrons et Nougats
Quand j'étais enfant, je vivais au Barrès,
J'en ai gardé de bon souvenirs malgré la laisse.
Un petit patelin posé sur de grands espaces verts,
Enlacé par les montagnes, bien trop loin de la mer.
Dans mon quartier on y sent :
La fraîcheur de nos rafales de vent.
La moisson des paysans dans nos champs,
La vache, jusqu'au couchant.
Cloisonné entre deux champs, très peu de minots,
Le vent de face et le soleil dans le dos.
Tout les anciens, ils parlent le patois,
Tout les jeunots, oublient leur accent d'autrefois.
Un beau quartier à l'ombre d'un châtaignier,
Où les habitants sont fiers de leurs bérets,
Représentant de la chèvre et du marron,
L'Ardèche restera ma première maison.
Depuis peu j'ai quitté mon cocon,
Fui mes joies, mon nid et mes raisons,
Ne pouvant qu'assouvir mes obligations,
J'ai troqué mon quartier par manque d'options.
Par besoins j'ai traversé la frontière, dit Le Rhône,
M'isolant près des Lavandins, au cœur de Province dans la Drôme.
Une rue étroite encerclée par : bétons et pylônes,
Un clapier depuis lequel on entends les personnes qui klaxonnent.
Je me suis terré en pleine civilisation,
Renouvelé les cris d'animaux avec les jurons.
Délaissé ma splendide Bedaucie,
Mon passé, une partie de ma vie.
Dans ma rue on sent les dépressifs et les camés,
Ces personne qui marchent d'un pas pressé,
Le gazole et l'essence des habitants,
Mais une touche de lavande en arrière plan.
Ma rue est pleine de vie même si ce sont des bédigas,
Ma rue n'a pas de chèvres ni de marrons mais le nougat,
Ma rue n'a pas le patois mais rassemble les nations,
Mon quartier me manque mais ma rue est ma nouvelle maison.
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