— Madame, j'ai oublié mon livre à la maison.

— Et bien, c'est dommage, Maude, mais tu sais bien que pour reprendre un livre à la bibliothèque, il faut rapporter l'autre. Donc, cet après-midi, tu pourras au moins lire, dis-je.

Une fois par mois, j'emmenais mes élèves à la bibliothèque. On y passait l'après-midi et elles avaient le droit d'emprunter un livre. C'était une immense bibliothèque, avec un rayon littérature enfantine bien fourni. De mon côté mes élèves étant assez calmes, j'en profitais pour lire des revues sur l'espace. On y trouvait de magnifiques photos sur des constellations lointaines. Je rêvais parfois que je m'y envolais, flottant dans l'espace, libre.

— Madame ?

— Oui Agathe.

— Je voudrais savoir s'il existe des livres sur la maternité ?

— Oh, je ne sais pas. Sûrement. Je vais demander à Madame Péronne, la bibliothécaire.

Même s'il y avait du choix, tous les thèmes n'étaient pas abordés. Par exemple impossible de trouver un livre parlant de ce qui s'était passé avant la grande guerre, même pendant, d'ailleurs. Les livres d'histoires parlaient uniquement des cent dernières années. Alors des livres sur la maternité, qui plus est pour enfant, j'avais un sérieux doute.

— Bonjour Madame Péronne. Je voulais savoir si vous auriez un livre sur la maternité, pour enfant.

— Il doit y avoir le livre recommandé par le ministère, je vais vous chercher ça.

— Et je voulais savoir, il doit exister des manuels à destination des accoucheuses. Il est possible de les consulter ?

— Il faut une autorisation spéciale, pour ça.

— Ah, vous avez un rayon avec ce genre de livres.

— Ces livres sont dans la bibliothèque privée.

— C'est une autre bibliothèque ?

— Non une autre salle qui est verrouillée. Bon, je vais vous chercher le livre que vous avez demandé, dit-elle l'air un peu agacée par mes questions.

Cet après-midi à la bibliothèque, m'avait donné d'autres perspectives. Il y avait dans ce lieu des livres qui pourraient m'aider à mettre au monde mon bébé.

Mon bébé... J'attends un bébé, pensais-je.

Depuis cette visite à la maison de la maternité, je savais que j’étais enceinte, pourtant, j'avais l'impression de n'en prendre réellement conscience que maintenant. Et au vu du sourire qui s'affichait sur mon visage, c'était une bonne nouvelle.

J'étais seule, chez-moi, et les filles ne devraient rentrer que dans une heure. Le repas du soir était déjà prêt, les restes de la veille étant copieux. Comme j'étais un peu fatiguée, il me semblait qu'une petite sieste était une bonne idée. Le matin, j'avais mis mes draps au sale, il me fallait donc en mettre des propres. J'aimais bien cette sensation de draps frais, qui sentent bon. Je me glissai sous la couette, qui m'enveloppa de tout son poids. J'étais bien. Je repensais à ces derniers jours, intenses. À Tommy, qui avait été extraordinaire.

De nouveau, je me mis à sourire béatement. Même si j'étais convaincue, qu'il ne nous laisserait pas tomber, sa réaction m'avait fait plaisir et était même allée au-delà de mes espérances. Il avait su me rassurer. Je pensais à ses bras forts, ses épaules larges, son odeur envoûtante.

Je l'entendais me dire qu'il aimerait que je me donne du plaisir en pensant à lui. J'avoue que l'idée me plaisait bien. Mais je n'avais jamais joué à ça et je ne savais pas comment m'y prendre.

Je fis glisser ma culotte le long de mes jambes, lentement, imaginant les mains de Tommy. J'aurais voulu que ces doigts viennent me découvrir et s'engouffrent dans mon vagin. L'intérieur était doux, soyeux, enveloppant et l'humidité qui y régnait était agréable. Je découvrais les points les plus agréables à caresser, mais c'était la première fois que je le faisais et je devais tester. L'excitation était là et il coulait de mon vagin un liquide onctueux qui faisait glisser mes doigts comme s'ils étaient lubrifiés.

Je cherchais dans mes souvenirs enfouis, les sensations que je ressentais lors de mes soulagements. Quelles zones stimulaient en particulier Edwige. C'était compliqué, car l'hypnose avait tendance à effacer ma mémoire. Mais en fermant les yeux, quelques bribes me revenaient. En caressant la petite pointe à l'avant de mon intimité, le plaisir était plus grand. Essayant de haut en bas, puis de droite à gauche, mais le mieux était des petits cercles. Mes doigts petit à petit se laissaient aller et accéléraient le rythme. Des images me passaient par la tête. Imaginant la queue de Tommy me pénétrer, ses mains sur ma poitrine.

Tommy fais-moi du bien.

Sentant le plaisir m'envahir, ma main ne contrôlant plus ses mouvements, une douce chaleur m'envahit et me terrassa. J'étais bien, mais j'aurais aimé être à côté de lui pour partager ce moment d'intimité avec lui. Mais demain je lui raconterais cette nouvelle expérience, car c'était le week-end et j'étais impatiente de le retrouver.

J'entendis la porte d'entrée s'ouvrir. Je me levai pour accueillir ma colocataire.

— Salut Naïa.

— Salut Charlotte, déjà rentrée.

— Oui, j'ai fini plus tôt et je voulais préparer des affaires pour demain.

— Ah, et où as-tu décidé d'aller ?

— Et bien, je veux venir avec vous, les pollens ont bien baissé et je prendrais mes cachets.

— Ah d'accord.

— Ça te dérange, Naïa ?

— Non, mais j'avoue êtes surprise et je crois que nos hôtes aussi vont être surpris. Par contre, on va devoir prendre un matelas gonflable, je pense.

— Car vous comptiez dormir là-bas ?

— Oui, comme la semaine dernière, mais tu ne l'as pas vu, car tu n'as pas non plus dormi à la maison.

— Alors OK, je vais rencontrer...

— Tommy et Octavio.

— Parfait.