Chapiter 74

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- Regardez, c'est le grand fossé, que nous avions trouvé lors de nos randonnées, hurla Charlotte, tout excitée.

- Je n'avais pas imaginé ça aussi grand, remarquai-je.

Pourtant, je ne pense pas que leur description était trompeuse, mais voir en réalité cette immense tranchée était impressionnant. Me penchant pour en voir le fond, j'en étais presque prise de vertige.

- Nous allons bientôt retrouver Andréa ? demandai-je au militaire qui nous accompagnait.

- Oui, si mes calculs sont bons nous devrions les voir après ce virage.

- Il y a d'autres personnes ? dis-je surprise.

- Elle m'a dit que nous devions rejoindre l'un des nôtres, qui était venu en éclaireur.

J'étais impressionnée de voir le monde qui avait été nécessaire pour nous libérer tous les six. Enfin, je devinais Andréa et effectivement, au loin se dessinait la silhouette d'un homme en plus de notre amie.

- Regarde, ils sont près du local technique dont nous vous avions parlé, dit Fabien surexcité.

Il n'était plus qu'à une centaine de mètres de nous, quand Andréa alla se dissimuler derrière le bâtiment. J'étais impatiente de la retrouver. J'avais la conviction qu'elle avait le moyen de nous faire passer de l'autre côté.

- Bonjour, lieutenant Mora. J'étais chargé d'accompagner...

- Merci Lieutenant Mora, mais je vais me charger de faire les présentations, dit Andréa qui arrivait avec deux jeunes garçons.

- Mais qui sont ces enfants, demanda Octavio.

- Naïa, pendant nos conversations, m'a demandé de trouver des informations sur l'enfant qu'elle avait eu à la maison de la maternité, quand elle avait vingt-et-un ans. J'ai retrouvé sa trace dans une communauté d'homme. Il avait changé de famille, il y a quelques mois, suite à l'arrivée de jumeaux. Il semblait avoir de gros problèmes d'adaptation et avec Madame Arca nous avons décidé de l'emmener avec nous.

Mon dieu, mon fils... mon fils m'était enfin rendu. Je regardais ces deux enfants et l'un d'eux était le mien. Mais qui pouvait être l'autre ?

- Mais qui est le deuxième enfant, remarqua Octavio.

- Et bien, il fallait prendre rapidement une décision, et nous savions qu'Edwina aussi avait eu un fils.

- Vous voulez dire que l'un d'eux est mon fils ? demanda Edwina.

- Oui, et j'espère que vous ne nous en voudrez pas trop ?

- Vous rigolez, depuis que je suis enceinte, je rêve de lui tout le temps. Je voulais tellement le retrouver, mais je n'avais même pas imaginé que c'était possible.

- Toi aussi ? avouai-je à Edwina.

- Oui encore cette nuit.

- Nous avons dit à Noé et Tiago, qu'ils allaient changer de famille, mais il va falloir prendre le temps de vraiment tout leur expliquer. Oh, et peut-être voudriez-vous savoir lequel de ses deux garçons est votre enfant.

- Moi, je pense savoir dit Tommy. Le regard de ce petit bonhomme, à la douceur des yeux de Naïa.

- Bien joué, Tommy. Tiago, je te présente les personnes qui vont s'occuper de toi maintenant.

- Encore une question. Pourquoi ne nous avoir rien dit ? demandai-je.

- Et bien pour ne pas vous faire de fausses joies, si tout ceci échouait.

Je me mis à genoux, et fis mon plus beau sourire à cette adorable petite tête blonde. Il était intimidé et se cachait derrière le lieutenant Mora. Le pauvre, avait fait un long voyage. Il ne connaissait personne et voyait, pour la première fois, une femme.

- Nous avons tout le temps de faire connaissance Tiago, lui dis-je pour le rassurer.

Noé semblait moins timide et faisait déjà un câlin à Edwina et Octavio qui étaient aux anges.

- Bon, il ne faut plus perdre de temps et passer de l'autre côté, dit Andréa.

Elle sortit une clé de sa poche et ouvrit la petite guérite et s'y engouffra. Un bruit sourd sortit des entrailles de la terre et un pont se déploya, nous laissant le passage.

- Suivez-moi !

Octavio prit Noé sur ses épaules et partit d'un bon pas. Mais Tiago ne semblait pas vouloir bouger et restait avec le Lieutenant Mora. Il se mit à sa hauteur et commença à lui parler calmement. Il fit signe à Tommy de venir. J'aurais voulu y aller, mais ce petit bonhomme, de toute évidence, aurait moins peur de son père. Il ressemblait tellement plus aux hommes qui avaient toujours fait partie de sa vie, dans sa communauté. Après quelques minutes, il tendit la main à notre fils qui finit par l'accepter. En partant, Tiago fit un signe de la main au lieutenant Mora, qui lui rendit son au revoir.

Sur le chemin il gardait sa méfiance avec moi et refusait encore de me sourire. À chacun de mes regards ou d'un sourire, il continuait de se cacher derrière Tommy. Mais il fallait lui laisser du temps. Mais petit à petit, s'installait un petit jeu de cache-cache entre nous et j'étais plutôt contente.

Nous avions passé le grillage et après avoir traversé une forêt de Pins sylvestres, nous arrivâmes sur une grande plage où nous attendait un bateau gonflable kaki. Il semblait petit pour embarquer dix personnes, mais je devais faire confiance à nos sauveurs.

- Voilà nous sommes presque au bout du chemin et je serai la seule à vous accompagner. Je vais être considéré comme la personne responsable de votre évasion, ce qui protégera la couverture de Madama Arca et de son équipe. Un bateau nous attend au large pour nous faire définitivement quitter le pays. Pas de regret ?

- Aucun, affirmai-je. Et toi ?

- Aucun.

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