Le retour

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Après trois jours d’absence, Saphir commençait à s’inquiéter pour son mâle. Les jeunes lions, très ambitieux de nature, devenaient de plus en plus arrogants et insolants, surtout Vorace, le plus fort d’entre eux. Il n’hésitait pas à exiger d’être servi en premier et avait osé même lui faire des avances pendant qu’elle s’était retirée pour faire sa toilette. Saphir l’avait gratifié d’un coup de patte qui l’envoya dans les buissons. Ce n'était que partie remise, lui dit-il vexé.

Ayant l'esprit vif, Elle avait bien noté l’absence de Topaz aussi, et cette coïncidence l’intriguait au plus haut point. Quand elle la vit revenir le soir haletante, elle lui sauta dessus et lui demanda de cracher le morceau.

Topaz, la trouillarde, raconta tout à Saphir, depuis son départ avec Horace, jusqu’à sa capture par les braconniers. La vraie lionne lui flanqua une belle raclée et l'affubla d'un surnom qui rimait parfaitement avec celui de son mâle.

Elle alla ensuite demander conseil à Ray qui agonisais presque. Il lui recommanda d’aller voir le singe Voca qui habitait en haut du grand baobab vers l'ouest.

– c’est un malin, il connait bien les humains et je suis sûr qu’il pourra te tirer d’affaire, lui dit-il péniblement.

Saphir trouva le baobab assez rapidement. Elle connaissait son territoire comme sa poche et avait déjà entendu parler de ce beau parleur. Elle le trouva assis sur une branche en haut de l'arbre à contempler le coucher du soleil. Saphir le tira de ses rêveries et lui exposa la situation tout en mentionnant qu'elle venait de la part de Ray et que son prix serait le sien.

Là, Voca lui répondit d'une voix malicieuse qu'il était à sa disposition et tout de suite.

Ils marchèrent toute la nuit et arrivèrent à l'aube près du campement. Horace était toujours dans sa cage, les braconniers ayant décidé qu'ils tireraient meilleur parti en le vendant à un collectionneur.

Le singe se faufila silencieusement entre les caisses et les cages, gagna la tente des braconniers et ressorti avec des clés. Il alla ensuite libérer Horace, qui en entendant la serrure se déverrouiller sursauta et alla se recroqueviller au fond. Quel courage!

Une fois la porte ouverte et voyant Saphir qui lui intimait de sortir au plus vite, Il sauta de joie comme un petit chaton que sa maman avait sorti de l'eau avant qu'il se noie.

Le retour se fit dans un silence et sous un soleil de plomb. Saphir marchait devant et Horace la queue entre les pattes, la suivait tête baissée. Le singe se frottait les mains, s'était garanti une vie de nabab aux frais de l'imprudent.

Saphir était soulagée, la crise des cinq ans, l'équivalent dans la vie d'un lion de quarante ans chez les humains, était bien passée, sans trop dégâts, heureusement.

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