Métro
L'idée lui était venue d'une amie.
Les premières rencontres avec les hommes qu'elle charmait sur ces sites prônant le libertinage avaient souvent l'inconvénient lié à la surprise de la découverte de l'autre. Son physique, sa voix, sa façon d'être... Elle avait su résoudre partiellement le problème en jouant le jeu des photos plus ou moins érotiques envoyées avant la rencontre. Ces dernières avaient l'avantage de faire monter l'excitation, mais elle n'appréciait pas beaucoup son corps et n'aimait pas trop cette pratique. Elle avait aussi essayé d'appeler l'autre pour tenter de se rassurer, et de percevoir à travers sa voix s'il pouvait lui correspondre ou pas. Mais là aussi, avec quelqu'un qu'elle n'avait jamais rencontré, les discussions étaient entrecoupées de silences gênants, ou pires, tournaient très souvent vers le vulgaire.
Elle avait aussi essayé un premier rendez-vous à la terrasse d'un café, mais le scandale qu'il avait fait devant tout le monde quand elle avait annoncé qu'ils ne coucheraient pas ensemble lui avait définitivement fait oublier cette idée.
Ce coup-ci, elle aurait le dessus, sans même qu'il puisse s'en rendre compte.
Elle lui avait donc proposé qu'ils se rencontrent dans une grande gare, peu après l'heure d'affluence de fin de journée. Les quelques consignes étaient simples : Un quai de métro, une heure précise et qu'il la prévienne quand il serait sur place. Évidemment, il s'était méfié. Elle dut alors trouver un compromis qu'il ne put refuser : elle viendrait sans culotte. Cette proposition fit disparaître sa méfiance en un clin d’œil.
Elle était arrivée en avance, prête à espionner chaque homme qui aurait pu correspondre à la description et aux photos de son partenaire. Sa carrure, ses cheveux, sa démarche, tout était analysé scrupuleusement. Elle espérait qu'il ne soit pas trop en avance, lui non plus, afin qu'elle puisse garder un semblant de discrétion tout en cherchant sa cible.
Il y avait encore trop de monde à cette heure pour ne pas réussir à discerner avec précision si certains restaient à quai entre chaque passage de métro. Puis, à la minute près, elle reçu le premier message : "Je suis sur place". Elle se mit à rougir d'un coup. Elle respira profondément, et se déplaça au bout du quai, passant discrètement tout le monde en revue. Parmi les hommes présents, elle s'arrêta sur trois d'entre eux. L'un d'eux semblait chercher quelqu'un. Elle envoya alors un message à son partenaire : "Monte dans le prochain métro". A peine le message envoyé, elle regarda partout autour d'elle espérant apercevoir celui qui recevait son message, sans succès. La réponse ne se fut pourtant pas attendre : "Ok".
Le métro arriva, précédé de son courant d'air habituel. Sa jupe se souleva à peine, et elle dut la retenir pour ne pas montrer sa nudité à tout le monde. Elle se recula légèrement pour avoir une meilleure vue. Elle repéra de nouveau cet homme, regardant à droite puis à gauche, mais sans la remarquer. Il fit quelques pas rapides pour attraper le métro deux rames en arrière. Pensait-il l'avoir repérée ? Cherchait-il un wagon moins bondée ? Elle dut le suivre, les yeux rivés sur son téléphone, bien incapable de lire le moindre message tant elle était stressée. Malgré tout, ce petit jeu l'amusait déjà beaucoup.
Le métro s'était bien vidée avant qu'ils ne montent. Elle jeta un coup d’œil derrière elle pour voir si les autres prétendants la suivaient ou pas. Mais elle n'avait que peu de doute sur son choix. Ils n'étaient séparés que par un demi-compartiment. Quand le métro décéléra, elle se dirigea vers lui, feintant de vouloir descendre à la prochaine station. Sans le regarder, persuadée qu'elle était observée, elle s'avança vers la porte. Mauvaise idée, ou mauvais timing : la station était remplie de touristes asiatiques, qui s’engouffrèrent dans la rame. Elle recula et dut se caler contre la porte d'en face. Les gens continuaient de monter, rendant d'un seul coup l'atmosphère étouffante. Elle n'avait toujours pas croisé le regarde de son partenaire de jeu, ou du moins celui qui devait l'être. Mais le hasard, ou son inconscient, fit qu'elle se retrouva face à la porte fermée, avec cet homme juste derrière elle. Le métro bondé forçait ce contact humain d'habitude déplaisant, mais cela provoqua en même temps une opportunité à laquelle elle n'avait pas pensé. Elle profita d'une secousse pour changer de position et appuyer imperceptiblement ses fesses contre la hanche de son supposé partenaire. Celui-ci ne réagit pas la première fois. Puis, d'une manière à peine plus pressante, elle recommença son geste. Cette fois-ci, il réagit. Il se retourna vers elle si bien qu'elle pensait pouvoir sentir son entre-jambe contre ses fesses. Elle crut entendre un 'Bonjour' interrogatif, mais elle fit mine de ne rien entendre.
Il se trouvait désormais dos à elle. Elle n'était toujours pas sûre de qui se trouvait aussi proche d'elle. Mais sur le moment, elle s'en fichait. D'un geste qui ne pouvait plus être perçu comme involontaire, elle déplaça ses fesses de gauche à droite, presque persuadée qu'elle pouvait sentir son sexe contre elle. Elle recommença quelques fois, ne s'arrêtant que lorsque le métro ralentit à nouveau. La rame était toujours aussi remplie. Elle profita de cette aubaine pour recommencer son geste. Cette fois-ci, elle sentit une réponse : un léger mouvement de son bassin venant s'appuyer contre elle. Puis une main vint effleurer ses hanches. Là encore, il aurait pu s'agir d'un mouvement involontaire de la part de l'autre, mais elle ne se posa pas la question trop longtemps. Elle pensait sentir son souffle chaud contre sa nuque. Elle recommença son jeu de fesse, à moitié excitée par l'idée de chauffer un inconnu, à moitié tétanisée par son propre comportement. Elle sentit alors une main se poser sur sa hanche, l'attirant vers lui, presque discrètement. Elle accompagna son geste en appuyant plus fermement son fessier contre son bassin. Ce coup-ci, il ne faisait aucun doute que la forme de son sexe grandissant se dessinait contre lsa raie. Profitant de la position, elle fit quelques mouvements de bas en haut, malgré la foule dense encore présente. Elle sentit alors sa main se poser sur le bas de sa cuisse, remontant légèrement, faisant se soulever sa jupe.
Bien que terriblement excitée par la situation, elle n'était pas prête à se montrer les fesses à l'air devant tout le monde. Elle attrapa sa main, et la fit glisser sur le bas de son ventre, l'extrémité de ses doigts juste en dessous de sa jupe. Dos à la foule, presque plaquée contre la porte du métro, elle espérait que ce geste soit discret. Il semblait incertain, mais un nouveau mouvement de son bassin lui fit perdre toute hésitation. Sa main se faufila doucement sous sa jupe, pour venir directement lui caresser le sexe. Ses doigts passèrent entre ses lèvres déjà humides. Elle sentit le premier frisson de plaisir la parcourir. Une énième secousse permit à l'homme d'aller à peine plus bas. Pour lui laisser plus de liberté dans ses mouvements, elle s'autorisa à rejeter sa tête en arrière contre son épaule. Sa main pu descendre un peu plus, et ses doigts cherchèrent son clitoris, passant de part et d'autre, et commencèrent à la caresser.
Elle n'arrivait pas à savoir ce qui l'excitait le plus : un homme presque inconnu en train de la masturber, la foule de gens présents autour d'eux qui faisaient mine de ne rien apercevoir, la peur d'être prise sur le fait, ou le mélange des trois.
L'approche de la station suivante mit fin à ce petit jeu. Le quai se trouvait maintenant face à eux. Adieu la discrétion. Elle lui fit enlever sa main juste avant que les portes ne s'ouvrent. Lorsque le métro se remit en marche, le jeu évolua. Avec toujours autant de monde, il la décala à peine sur le côté, face au mur, et glissa une main derrière elle. Elle espérait que la carrure de l'homme puisse les cacher. Elle faisait semblant de regarder son téléphone pour tenter de rester discrète, si c’était encore possible. Il glissa alors une main sur ses fesses, souleva à peine sa jupe, et vint chercher l'entrée de son sexe. Il la trouva bien trop rapidement à son goût, et la pénétra sans prévenir avec l’extrémité de deux doigts. Elle ne réussit pas à étouffer un gémissement de plaisir, qu'elle espéra noyé dans le bruit ambiant. Elle regarda autour d'elle, et la seule excuse qu'elle trouva pour ne pas l'arrêter était ces touristes asiatiques. N'était-ce pas dans leur culture que d'abuser des femmes dans les transports bondés ? Préjugé idiot ou pas, cela lui suffit sur le moment.
Les va-et-vient de ses doigts se faisaient plus rapides, allant de plus en plus loin à chaque fois qu'ils revenaient en elle. Elle sentit alors son pouce chercher l'entrée de son cul. Elle serra les fesses comme pour se prémunir de cette double pénétration, mais n'y mit pas assez de force. Elle sentait le mouvement du bassin de son partenaire contre ses hanches à chaque fois qu'il la pénétrait ainsi, son sexe désormais largement assez grand pour le percevoir à travers son pantalon. Elle avait une folle envie de glisser sa main dessous pour le sentir pulser, dur et chaud, sentir l'effet qu'elle pouvait lui procurer juste en la touchant. Son pouce avait désormais le même rythme que ses doigts, et la sodomisait, toute délicatesse ayant disparu.
Elle ne pouvait imaginer que leurs ébats n'avaient pas été repérés, mais face au mur, elle ne pouvait pas regarder autour d'elle. En tout cas, elle n'en fit pas l'effort. Subjuguée par cette sensation de gêne et de plaisir, elle ne put se retenir de glisser sa main contre le jean de son partenaire de jeu. Elle trouva la fermeture éclair qu'elle descendit non sans mal. L'angle n'était pas facile et son poignet lui faisait déjà mal, mais elle réussit à attraper son sexe à travers le caleçon de l'homme. Elle commença de légers mouvements très vite accompagnés par les mouvements de son bassin. Elle crut percevoir un gémissement de sa part, mais là encore, il n'était pas évident de s'en assurer. Le tissu était déjà humide, ce qui augmenta son désir. Elle avait envie de le prendre dans sa bouche-là, maintenant, devant tout le monde, mais n'en fit rien. Elle aurait aimé qu’il soulève sa jupe pour de bon, sorte son sexe, et la prenne ainsi contre le mur, les mains plaquées au-dessus de sa tête. Cette simple idée suffit à faire s’approcher un orgasme inopportun. Elle savait pertinemment qu'elle n'aurait pas pu retenir les spasmes accompagnant généralement ses orgasmes, et dut s'éloigner de lui pour qu'il arrête de la pénétrer ainsi.
Essoufflés, ils restèrent ainsi jusqu'à la prochaine station. Les joues rougies par le plaisir, son cœur battant la chamade, elle se tourna alors vers lui et lui demanda de la suivre. Ce qu’il fit sans hésitation, oubliant presque de remonter sa braguette.
Ils passèrent le reste de la soirée en terrasse, à discuter, rire et boire un peu trop. Les heures défilèrent bien trop vite, si bien qu’ils ratèrent presque le dernier métro.
Ils l’attrapèrent de justesse, et s’enlacèrent dans cette rame presque vide. L’alcool et la frustration ayant eu raison de son bon sens, elle ne put s’empêcher de venir à nouveau se frotter contre-lui. Elle sentait son sexe face à elle, à nouveau durci par ses caresses. Elle sentait également son désir renaître. Deux stations avant la sienne, le dernier occupant quitta le métro. Elle n’hésita pas et se mit à genoux, sortit le sexe de son partenaire, et se mit à le sucer comme elle ne l’avait jamais fait. Elle prit juste le temps de le lubrifier de sa salive pour le prendre d’un seul coup dans sa bouche, aussi loin qu’elle pu. Elle alla de plus en plus vite, ne s’arrêtant même pas pour regarder si quelqu’un était monté à la station d’après. Enivrée, excitée par le plaisir qu’elle pouvait lui procurer, elle le sentit jouir abondamment en elle. Elle ralentit alors ses mouvements, continua ainsi jusqu’à ce qu’elle sente le dernier spasme dans sa bouche. Elle se releva, lui sourit, et sorti de la rame au moment où les portes se fermèrent.
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