Chapitre 3 

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THE DEVIL ENTRANCE

22h30.

Portland, États-Unis.

Athéna

Après quatre heures et demie de route épuisante, j'étais enfin arrivée à mon appartement.

Tous mes meubles étaient déjà là grâce à Cole qui avait tout ramené et monté avec un ami à lui, et je le remercie, car je n'aurai pas eu le courage de tout faire moi-même.

Pour ma dernière année ma mère et Cole m’ont aidé à financer mon tout premier appartement car je ne supportais plus de partager une chambre au dortoir avec les gens. J’aime ma solitude, j’aime le fait de pouvoir me morfondre sans que l’on ne me dérange, ce qu’une fille de ma chambre avait l’habitude de faire. Une vraie pipelette, extravertie et une vraie insociable dans la même chambre ça ne match absolument pas. Elle n'était pas méchante loin de là mais son côté tactile m’a bloqué et m’a fait vivre une année d’enfer, je n’arrêtais pas de faire des cauchemars de mes années de lycée et avec les insomnies, j’étais à deux doigts de raté ma deuxième année mais par miracle, j’ai réussi à aller en dernier année de fac pour j’espère décrocher mon diplôme et partir loin des États-Unis.

Je sort sur mon balcon pour admirer la ville de Portland et m'aérer l'esprit qui ne fait que de penser au passé et réfléchir à ma vie merdique sans jamais s'arrêter, et je peux vous dire que c'est épuisant. J'aimerais qu'il existe un bouton stop que je pourrais activer toute ma vie.

L'air froid qui annonçait le début du mois de septembre me fit frémir, mais c'était agréable, je me sentais libre.

Enfin libre.

Les yeux rivés sur le paysage, je prend machinalement dans ma poche arrière un joint préalablement rouler et m'empresse de le mettre entre mes lèvres avant de l'allumer. J'inhale la première taffe et ferme les yeux appréciant la sensation de mes muscles qui se détendes. Je savais très bien qu'un jour, si je continuais à fumer ou à prendre de la drogue, j'allais mourir. Mais... après tout, on est tous condamnés à mourir un jour ou l'autre, et puis, je ne me suis jamais imaginée avoir un boulot stable, un mari et des enfants comme tout le monde. Je suis née pour vivre dans la douleur et avoir une vie morose, et pour le grand final de ma vie misérable, mourir jeune est juste parfait. J'aurai la paix.

Au revoir, les penser agaçante ; la tristesse ; l'anxiété.

Au revoir la mère toxique.

La paix...

Mon téléphone vibre dans ma poche arrière me sortant de mes pensées morbides. Un sourire aux lèvres se dessine quand j'aperçois le nom de Laura, ma meilleure amie.

– Tu ne m'as même pas prévenu que tu étais arrivée, connasse, s'écrie-t-elle à travers l'appel vidéo. En plus, tu fumes un joint sans Simon, il va te tuer.

– Je suis bien arrivée à destination, répondis-je un sourire aux lèvres.

Laura est une femme formidable et terriblement sexy, et elle en joue pour faire chavirer des cœurs sans oublier son plaisir sexuel. Elle passe des soirées entières à traîner dans les bars et dans les clubs, c'est son délire à elle et je pourrais parier qu'elle va me demander qu'on sortes ce soir.

– On sort ce soir pour ton retour parmi nous et tu n'as pas vraiment le choix ma chérie donc met ta plus belle tenue !

Je vous l'avez dit.

– J'ai pas très env...

– Tu n'as pas le choix, me coupa-t-elle. On sort avec Simon, ça lui fera plaisir de te revoir.

– D'accord, je viens. À toutes, dis-je en raccrochant l'appel.

Je voulais rester chez moi ce soir à fumer mon joint et à me rappeler des souvenirs morose. Mais...

Mon plaisir passe après le plaisir des autres.

??

Une fois arrivée au lieu de rendez-vous, j'aperçois Laura et Simon main dans la main comme à leurs habitudes depuis notre rencontre et je suis dans la certitude qu'ils s'aiment depuis longtemps même s'ils me disent le contraire.

Les regards ne trompent pas.

– Bon retour en ville, ma princesse, me dit-il en me prenant dans ses bras, et comment ça, tu as fumé un joint sans ton acolyte ?

– Tu m'as manqué aussi, mongole, dis-je en resserrant mon étreinte, désolé, je ne pouvais pas t'attendre.

Simon est une personne drôle qui aime faire rire les gens pour cacher sa souffrance comme un peu tout le monde, je pense. Il est étudiant en droit, étrange pour une personne qui enfreint la loi en vendant de la drogue et en fumant des joints tous les soirs.

– On va se prendre une table. Vous venez ?, dit Laura.

J'acquiesce et les suis jusqu'à notre table.

Simon commande nos verres et comme nous sommes des habitués, le barman nous offre trois shoots de tequila chacun que je descends en un rien de temps.

J'étais enfin de retour à la maison. Mon vrai chez moi près de mes deux acolytes.

Ma vrai famille.

– Quoi ?! tu es en train de me dire que si tu ne trouves pas de travail rapidement, il va falloir que tu retournes chez ta mère ?, demanda Laura.

– Oui, donc je dois impérativement trouver un boulot. Je préfère mourir que de retourner là-bas, répondis-je, désespérée.

– Non ! Jamais ! Tu ne retournes pas dans cet enfer !, hurla Simon.

– J'ai déjà postulée de partout Simon et je n'ai jamais eu de réponse.

Tout les deux savaient le calvaire que j'avais vécu avec ma mère. Quant elle passait ses journées à boire, à me critiquer parce que selon elle, c'était ma faute si mon père nous avait abandonné. Elle a peut-être raison après tout...

« Si je t'avais avorter ton père aurait été encore avec moi. »

« C'est à cause de toi que ton père est partie, petit conne. »

C'est ma faute.

– On va trouver une solution ne t'inquiète pas Athéna, me rassura-t-elle.

– J'ai une solution. Je connais un club qui recrute des serveuses la nuit, je pourrais lui en parler pour que tu passes un entretien d'embauche demain. Qu'est-ce que tu en penses ?, me demanda-t-il.

– C'est parfait !, m'exclamé-je, en lui sautant dans les bras. Merci.

– Non ! Surtout pas le Devil Entrance !, s'exclame-t-elle.

– Pourquoi ? Et pourquoi j'en ai jamais entendu parler ?, demandé-je.

– C'est un club un peu pour les riches tout simplement, répond Simon. Donc, je ne vois pas pourquoi elle ne pourrait pas travailler là bas ?

– Parce que tu vend ta putain de drogue là bas, hurle-t-elle en insistant bien sûr le mot drogue.

– Ne t'inquiète pas Laura. Je ferais l'entretien et si je vois que ça devient trop étrange ou dangereux, je partirai. Je te le promet.

– Tu me fait chier. D'accord mais si ça devient trop dangereux, tu m'envoies le code en cas d'alerte, m'ordonne-t-elle.

Nous avons mis en place un code en cas de danger. Ce n'était qu'un code banal mais très utile, on devait s'envoyer un emoji rouge en cas de danger mais jusqu'à présent, il n'avait jamais été utile.

– Aller traquons à la bonne nouvelle, dit Simon en levant son verre.

Nous trinquons à la bonne nouvelle. J'allais pouvoir rester à Portland, là où ma vie était moins morose et amère.

À vrai dire, je ne pense que ce soit la ville qui fait mon bonheur. Ce sont mes amis, ma nouvelle famille que j'ai créés qui fait que je suis heureuse.

Je me sens enfin à ma place... .

2 septembre. 19h30.

Portland. États-Unis.

Athéna

Cette journée a été infernale. Je n'avais pas compris un seul de mes cours et j'étais épuisée.

Hier soir, j'ai eu la fâcheuse idée de rentrée plus tard que prévue comme une idiote. Si ma mère savait ça, elle dirai que je suis une fille irresponsable et un tas d'autres choses qui me feront culpabiliser toutes ma vie.

Arrivée chez moi, je jette mon sac sur mon lit et m'avance vers mon armoire qui n'a rien de très concluant pour un entretien. Ma garde-robe est composé de couleur sombre et de vêtement simple. Je n'aime pas me faire remarquer alors que de mieux que des nuances sombres. Les couleurs, c'est plus le délire de Laura qui est très extravagante.

Une dizaine de pantalon et de chemise plus tard, je commence à perdre espoir. Quand on est fauchée, on oublie vite le termes shopping.

Je soulève quelques vêtements et fait tomber quelques uns par terre.

– C'est moche... trop moulant... trop court... .

En râlant, je me débarrasse de mon haut et de mon jean. Je me dirige vers mon miroir pour me contempler. Mon corps est fin, trop fin à cause de l'anorexie dont je souffre et des joints qui me coupe l'appétit. Bien sûr, c'était le but. J'ai commencée à arrêter de manger à l'âge de quinze ans quand ma mère n'arrêtait pas de me répéter ses phrases horribles qui resteront encrées dans mon esprit.

« Tu devrais manger moins sinon les garçons t'abandonneront comme ton bon vieux père ».

« Tu es trop grosse.Tu devrais manger moins».

Grosse.

Grosse.

Je suis grosse.

– Arrête de penser, Athena. Tu vas être en retard, dis je à voix haute à mon propre reflet.

Dans un soupire de désespoir, je me décide d'enfiler la tenue que je portais hier soir, une robe moulante rouge qui arrivée jusqu'à mes genoux. Le seul vêtement de couleur dans ma garde-robe.

Je prend la peine de vérifier que je n'ai aucune tâche avant de partir.

Mon téléphone se met à sonner. Mon corps se fige quand j'aperçois le nom sur l'écran.

Papa.

C'est la première fois depuis des années qu'il m'appèle et dieu sait à quel point je pouvais rester des heures, voir des jours à attendre devant mon téléphone qu'il se décide à enfin jouer son rôle de père.

Je n'ai pas le temps de prendre l'appel, j'ai un entretien et je ne veux pas faire mauvaise figure en arrivant en retard. J'ai besoin de ce travaille.

Désolé papa, c'est à ton tour d'attendre.

Trente minutes plus tard, j'arrive enfin devant le Devil Entrance. Une horde de femmes et d'hommes font la queue devant l'établissement. Ils sont tous d'une grande classe ce qui me fait vite regretter mon choix vestimentaire qui est trop simple pour un club comme celui-ci. La panique monte soudain en moi. Je n'étais absolument pas à ma place ici.

Putain ! J'aurai du boire un verre avant de venir ici pour ne pas laisser la peur me consumer comme elle avait l'habitude de le faire.

Tu vas réussir, Athéna.

L'établissement est tellement imposant et lumineux qu'il rend les autres commerces minuscules et insignifiants. Une grande porte noire remplie de tissus en or me fait comprendre que c'est un club seulement réservé aux plus riches, et juste au-dessus de celle-ci une fine écriture d'un rouge vif dont les lettres formes les mots : Devil's Entrance, ne manque pas de taper à l'œil des plus curieux d'entre nous. C'est troublant et effrayant à la fois. J'ai l'impression de rentrer dans l'hôte du Diable et qu'il me souffle à l'oreille :

« Viens, ne résiste pas à la tentation. Entre et tout tes fantasmes se réaliseront. »

Je ne connais pas la personne qui à inventé ce club mais une chose est sûr cette personne est le diable en personne. Cette personne fait en sorte que même si tu n'as pas envie de rentrer dans ce club, quelques choses t'attire malgré tout et tu finis pas céder par pur curiosité.

Je prend une grande inspiration et me décide à rentrer dans les profondeurs de l'enfer.

Une fois à l'intérieur après mettre bataillée avec le vigile pour qu'il me laisse rentrer, je contemple les lieux avec curiosité. Ce club est totalement différent des autres bars et des autres clubs que j'ai pu fréquenter avec Laura et Simon.

De nombreuses tables sont dressées par des serveurs et des serveuses habillaient d'une chemise et d'un pantalon noir pour les hommes, et une jupe moulante et très courte pour les femmes. Les serveuses ont une touche de rouge à lèvre d'un rouge vif. Quant aux serveurs, ils sont une rose rouge à l'arrière de leurs pantalons.

Les tables rondes d'un sombre rouge sont éparpillées de partout dans la pièce, entourées par des chaises noir et doré. En face d'elle, se dresse une énorme scène rectangulaire où l'on peut retrouver le nom du club. Juste à ma gauche se trouve un énorme bar circulaire, aux parois doré. Le plan de travail est d'un marbre noir, parfaitement lisse et brillant avec des LED rouge tout autour. Je repère le barman nettoyé ses verres jusqu'à qu'ils brillent. Un grand nombre de verres sont suspendus au-dessus de sa tête, ils scintillent de propriétés. Je suis persuadé qu'il les laves toutes les minutes pour que les verres brillent autant.

Je prends plaisir à découvrir l'ensemble très classe et sombre, différent du style de chez ma mère qui est coloré. Je regarde ma montre et m'aperçois que je vais réellement être en retard si je continue à rêvasser.

Je m'approche d'un homme habillé différemment des autres, il est vêtu d'un t-shirt simple et d'un jean noir.

– Bonjour, excusez-moi de vous déranger. J'aimerais savoir où se trouve le bureau de Monsieur Bolkonski si je ne me trompes pas, dis-je.

L'homme se tourne vers moi et me fixe de la tête au pied en sirotant son verre de vin blanc.

– Vous voulez le voir pour qu'elle raison ?, dit-il en me fusillant du regard.

– Pour...pour un entretien d'embauche pour le poste de serveuse. Simon lui avait demandé de me faire passer un entretien.

– Oh oui ! Je me souviens, il m'en avait parlé. Tu es Mademoiselle Smith, c'est ça ?, dit-il en m'adressant un sourire. Suis-moi, je vais te conduire à son bureau.

Il ouvre une grande porte noire qui indique « privé ». En entrant à l'intérieur juste à ma droite, se trouve une pièce avec un grand rideau en velours rouge qui me donne une subite envie de savoir ce qui se tramé de l'autre côté. Nous continuons d'avancer dans un long couloir rempli de tableau de femme et d'homme complètement nu, jusqu'à une plaque qui annonça « Alexei Bolkonski ».

L'homme frappe et en l'absence de réponse, il ouvre la porte de lui-même en grand.

- Il ne doit pas être revenue de son rendez-vous. Installe-toi sur une des chaises. Je vais l'attendre avec toi.

Je fais ce qu'il me dit et m'installe sur une des chaises en face du bureau. Je prend la peine de détailler chaque recoin de la pièce comme à mon habitude.

Le bureau d'Alexei a une décoration sobre, voire minimaliste. Les objets sont alignés aux millimètres près.

Est-ce qu'il est maniaque ?

De nombreux cadres d'hommes nus sont encadrés au mur, mais différent de ce que j'ai pu voir dans le couloir, celles-ci sont des photographies et non des peintures comme dans le couloir.

- Ce sont Monsieur Bolkonski qui les a photographiés. C'est un homme surprenant avec de nombreux talents, dit-il, en se servant un verre de whisky. Tu veux un verre ?

- Non, merci. Je préfère éviter, répondis-je.

- Dommage.

Dommage ? Pourquoi donc ?

Soudain, la porte s'ouvre est un homme pénètre dans la pièce. Il est grand, solidement bâti au moins un mètre quatre-vingt quinze. Mes yeux glisse le long de son torse, mais je m'empresse de reporter mon attention vers son visage avant qu'il ne le remarque. Il a un visage magnifiquement angélique , avec ses cheveux courts et blond, et ses yeux d'un bleu presque gris. Son regard est froid et terriblement sexy avec sa mâchoire carré mal rasé. Il m'observe à son tour et m'adresse un sourire. Je déglutis péniblement, hypnotisée par son regard.

Putain, cette homme est un ange.

Mon pouls s'accélère et ma culotte commence à devenir de plus en plus trempée. Je détourne les yeux et fais mine d'observer les photographies.

- Bonjour, vous êtes Mademoiselle Smith, l'ami de Simon ?, demande-t-il.

- Bonjour. Oui, exactement, répondis-je, en me levant brusquement de ma chaise.

- Les photos vous plaisent à ce que je vois, dit-il.

- Oui, elles sont très jolis. Sur...surtout celle entre les deux autres hommes.

Son sourire s'élargit. Si je ne réussis pas cet entretien, je vais me retrouver à devoir rentrer chez moi et ça c'est hors de question.

- Je suis flatté même si je n'ai pas pris cette photo.

- C'est-à-dire ? Vous...vous voulez dire que c'est vous ?

La chaleur monte en moi et se répand jusqu'à mon bas-ventre. Je détourne mon regard du sien et observe en détail la photo. Je pose de nouveau les yeux sur lui et mon imagination prend le dessus sur mes pensées.

- Oui, c'est moi, dit-il fièrement. Je suis Alexei Bolkonski.

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