L'absolu

Mon cœur ceigne* le peu de moi

Il me confine dans la désolation

Entourée de ma torpeur en émoi

Je me brise au mur de l'absolution

Des mots trop obsolètes

Leur obsolescence est programmée

Le français n'est plus en usage

Parlons simple pour tous les usagers

Mais je me fiche des mots usités

Je me fiche du qu'en dira-t-on

Je n'ai plus envie de me taire

Laissez-moi hurler ma peine

Je ne veux pas compter syllabes

Je ne veux pas conter fleurette

Je veux juste pleurer mon désespoir

Car je suis toujours au point départ

Laissez-moi vivre ma peine

Au grand jour si ça me chante

Laissez-moi chanter ballade

À tue-tête, même en balade.

Je veux vivre mais me replie

Je veux vivre mais je me perds

Je voudrais vivre d'amour véritable

L'absolu de toute vie sur Terre.

©Wafa 31/05/22

* Licence poétique : conjugué ainsi pour la sonorité de "saigner" avec la signification de "ceindre".