Violette s'ennuyait

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L'époque était au sucre, à l'abondance et à la légèreté. Chaque invité se jeta sur le buffet, les plats furent vidés en quelques instants et les coupes de champagne frétillaient sous les hautes lumières suspendues aux plafonds baroques. L'air de la lagune apportait une fraicheur moite. La boule à facette se remit à tourner lorsque le DJ lança le dernier Donna Summer. En cette fin des années 70, l'honorable cité retrouvait un peu de son air de fête d'antan. Les passants, sur les fondamente ou les campielli, les passagers d'embarcations traditionnelles, sur le Cannaregio ou sur le rio bordant le palais, levaient les yeux vers ces fenêtres d'où suintait la fête. On avait envie d'y être. Les silhouettes dansantes, les rires, le mélange odorant de parfums, de sueur, d'alcool et de sucre chaud, tout attirait vers ce lieu bâti à une époque où pour leurs propriétaires, la fête était une politesse et l'abondance une simple habitude. Et au milieu des convives survoltés, Violette s'ennuyait alors que le long des canaux, d’autres pallazzi proposaient à la foule des touristes les mêmes façades débordantes d’éclat de voix, de rires et de Disco.

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