Dialogue avec Frodotéa

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Ces signes remarquables faisaient ressentir à Théopharne tout le poids des traditions ancestrales où les Dieux dialoguaient avec leurs peuple. Mais, la population ne leur appartenait pas. Car, en effet, la Divinité de la Conscience faisait de tout pour rester au contact des habitants sans leur imposer les choses mais leur suggérer.

C’est, avec cet embarras symbolique, que Théopharne essayait de percer les mystères de la Déesse. Mais il savait pertinemment que de voir une chose surnaturelle ne correspondait pas à la vision qu’il se faisait d’une apparition divine. Donc, il décidait de chercher dans son intériorité pour savoir les ressentis et les émotions que les inscriptions lui évoquaient.

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Rien ne lui semblait si étrange que d’advenir aux conseils de la Déesse par une longue réflexion. Comment aurait-il pu convenir à ses nouvelles obligations, toutes légères mais difficiles ? Car, jamais, il avait dû auparavant mettre son esprit à contribution mais il savait que cela pouvait être un renouveau de ce qu’il attendait.

Se creusant la tête, des yeux éparpillés à 360 degrés pour un regard réflexif et contemplatif, il disait à Jédoké : « Je ne sais pas ce que nous sommes venus chercher mais le simple fait d’entrevoir une porte me donne des envies de me battre. Mais comment ? »

Alors que Théopharne s’adonnait à son rituel fait de réflexions et de contemplation, Jédoké essayait de l’aider en lui posant énormément de questions.

Une d’entre elle sentait bon l’intrigue. Elle lui disait : « Souviens toi ! Quand tu es songeur, tu es à même d’être réfléchi et d’identifier tes propres besoins. Si un de tes besoin consiste à parler à Frodotéa, ressasse les moments obscurs de ton existence et fais émerger une logique émanant de l’esprit, rien que de l’esprit. Fais vite !»

Théopharne, sur les conseils de Jédoké, se frappait le crâne comme la brisure d’une écrevisse sous les doigts. Il répétait à sa copine, non sans une pointe de perplexité : « Ma chérie, je découvre aujourd’hui mes aptitudes mentales. Alors, s’il te plaît, laisse-moi le temps de trouver la logique intérieure pour me permettre de dialoguer avec la Déesse de la Conscience Frodotéa. »

Sur ces dernières paroles, il mimait à sa compagne à rester fièrement près de lui et lui rappeler avec grande émoi passionnel à quel point elle l’aimait

Cela n’avait l’air de rien, sans doute un petit geste banal sans plus mais il montrait une impression que la fulgurance des émotions, dans son être, perspicaces et fidèles à ses ressentis, subjugués comme un amour unique, lui faisait remettre au lendemain les fameuses barrières éducationnelles et annihilés de ses limites prisonnières : un aveu pour claironner la Vérité d’un fallacieux mensonge fidèlement bien orchestré. De plus, ce pouvoir personnel et attachés du vécu de Théopharne lui permettait également de trouver une manière facilement accessible de communiquer avec Frodotéa.

Pénétrant les entrailles prospères de ces idées, il tenait le choc pour éviter un quelconque malaise et faire fructifier sa logique d’une raison intérieure. Habille au demeurant vivace, Théopharne implémentait un nouveau langage constructif et imagé au sein de son esprit. Son être avait l’air de lui répondre et comprenait que la Déesse venait vers lui.

En effet, le simple fait d’avoir pu créer par une dose intrépide d’ingéniosité son mental et d’avoir pu le façonner pendant quelques minutes, autorisait ce dernier à avoir des pensées suggestives concernant Frodotéa.

Frodotéa, enfin, l’idée, la pensée même, de la mère des mère des Conscience se trouvait présente dans l’imaginaire de ce héros. Avait elle existé ou n’était elle qu’un leurre ? Peu importe, il lui semblait qu’elle guidait ses actes et lui permettrait d’agir avec une plus grande clairvoyance. Oh! Jamais comparable aux objets physiques!

C’était un fait mais dont on pouvait admirer directement aucune tangibilité. Un commandant de bord au sein d’un paquebot dirigeait l’embarcation de Théopharne. Introverti mais efficace pour dicter une morale bienheureuse, il vacillait les pensées existentielles de Théopharne vers notre adulte inexpérimenté : un concentré de béatitude se baladant au sein de la pureté des intentions de ce dernier.

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Le son que sa voix parcourait en disant à Jédoké ses quelques propos : « Mon amour, j’ai finalement été en contact avec Frodotéa et je suis à la fois triste de notre rencontre et heureux qu’elle puisse guider mes pas maintenant et à jamais »

Jédoké reprenait : « Comment cela ? Explique toi ? Quelle est la nature de la Déesse ? Dis le moi, s’il te plaît ? »

Théopharne reprenait enjoué : « Je sais ce qu’il me reste à faire maintenant. Je dois croiser les doigts pour me permettre de triompher de la Cervusé. Car, bien que son pouvoir est avilissant, j’ai un atout en poche... »

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Il avait découvert ce pourquoi il était venu, un pouvoir de milles splendeurs émanant des cieux. Mystérieux et satisfait, Théopharne ne s’attendait pas à ressentir cela, mais la Déesse qu’il avait tant espérée lui était apparue, de manière clarifiante pour son âme. Ce n’était pas une apparition physique mais un songe, une pensée, une idée formée tangiblement dans son esprit.

Il pensait, à raison, que c’était effectivement cela le don vertueux de la Déesse : la possibilité qu’elle pût transmettre sa connaissance, le cheminement des pensées à travers et au-delà des esprits les plus robustes, les plus farouches, mal en point...etc.

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Théopharne savait, ainsi il avait fait de son expérience qu’, en étant plus attentif et plus réfléchi, il aurait pu mélanger, à sa guise et par conscience, les idées provenant d’une Déesse aux maintes formes de l’esprit aux pensées souvent moribonds de sa personnalité : une juxtaposition permettant de le faire avancer sur les pas d’une vie heureuse et épanouie.

Bien entendu, en somme, si vous ne prenez pas attention à ce que vous faites et comment vous le faites, rien de tout ceci ne peut arriver. Mais croyez-moi, c’est une révélation pour Théopharne au-delà de la simple croyance et une grande métamorphose de son être, une recherche qui a finalement abouti.

Théopharne s’imprégnait de ce doux pouvoir malicieux et, même s’il était toujours aussi dépendant de la Cervusé, il avait des idées, effervescentes mixant à la fois de la sympathie et de la bonne humeur.

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Tranquillement, il soumettait ses nouvelles observations empreintes de foi, de clarté et de justesse de la logique de son esprit.

Jédoké observait les pas toujours si harmonieux de son tendre amour et elle avait dû mal à concevoir une entité se matérialisant uniquement à travers les pensées et idées sous-jacentes aux actions tangibles.

Mais, cette fois, Théopharne était prêt pour son grand retour. Muni d’un esprit plus fort, plus dynamique, plus enjoué, le tout mûrissait au-delà des contrées de la dépendance et sauvagement abrupte de la Cervusé.

Oh que oui ! Cette Cervusé, diabolique et pétillante, d’un odorat fétide, ne parvenait plus, comme auparavant, à mettre à genou Théopharne.

Le jeune homme avait fait fi de cette aspiration et consolidait des bases plus solides et réfléchies, en raison de l’objet spirituel et nécessaire qu’il était venu quérir aux confins de la zone boisée, au large de Vlotrios. Il prenait Jédoké par la taille et lui faisait ressentir tout le poids d’un amour pur et unique.

Mais Théopharne avait, au cours de l’aventure, bien changé. Ce n’était plus ce jeune adulte, rongé par les tracas de son expérience qui finissait toujours par mal tourner, mais il était devenu plus autoritaire, plus incisif dans ses décisions ; rien n’aurait pu le faire trébucher, même ces blocs de béton murés sur la paroi.

Avec une intelligence prometteuse, tournée vers sa vérité spirituelle, il repartait avec, dans ses bras, sa copine comme gibier de son filet !

Malgré les péripéties de l’aventure, un peu somme toute embarrassante pour notre cher héros, Théopharne ; il se positionnait à l’arrivée de l’allée centrale de Vlotrios comme un individu ayant dû subir les affres d’une félicité toute bienveillante parmi les découvertes faites au sein de l’antre de Frodotéa.

Il s’empressait de rejoindre ses parents, avec lesquels il demeurait en termes de relation très proche. Vu son penchant pour la Cervusé, il pouvait certifier, avec une grande volonté et détermination acquise pendant son absence, qu’il veillerait à profiter de la vie autant qu’elle pourrait profiter de lui.

Ainsi, la famille, au grand complet, se réfugiait dans la taverne de Suinoréa et se servait des délicieux mets mis sur la table pour les clients de l’auberge, le tout assaisonné d’un liquide au goût amer et donnant vigueur et énergie! Quelle dépendance!

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Théopharne prenait son verre et disait à l'assemblée : "La Déesse Frodotea est en chacun de nous et parmi tous ces esprits : optimistes, pessimistes, neutres, enjoués... etc. Je demeure certain que sa nouvelle apparition n'est pas simplement un hasard, mais le fruit d'une conscience mature et nourrie d'expériences aussi prenantes que difficiles !

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