Chapitre 2
Le commencement
Tic.Tac..Tic.Tac
Une horloge ? Impossible. Pourtant ce tintement semblait en provenir. J'avais l'impression que mon corps était engourdi. J'avais mal à la tête, très mal. Mes oreilles bourdonnaient. J'ouvris les yeux et les refermèrent presque immédiatement. La lumière m'aveuglait. Il me fallut quelques secondes pour m'habituer à la clarté et pour enfin sortir de cet étrange sentiment de mal être que je subissais dans mon propre corps. Je regardai autour de moi. Je ne reconnais pas cet endroit. Je n'étais pas à l'asile, c'est une certitude. Bizarrement ce lieu me semblait familier. J'étais allongée dans un lit assez grand avec des draps d'un bleu royal. Mon regard se fit plus ample sur la pièce, je semblais être dans une chambre. C'était assez spacieux, ce qui me changeait de d'habitude, les murs étaient de couleur pourpre, éveillant mes souvenirs. Une grande fenêtre faisait face au lit, m'envoyant directement le soleil dessus, d'où mon éblouissement temporaire. Il y avait aussi une commode non loin de la fenêtre. Je n'arrivais pas bien à la distinguer, le soleil me faisant mal aux yeux. Je n'avais pas le temps de m'extasier plus devant la décoration qui se présente à moi, un raclement de gorge se fit entendre sur ma droite. Je sursautai et me tournai vers l'auteur de ce bruit assez désagréable. Un homme se tenait assis sur un fauteuil près du lit, un livre à la main.
-" ah ! Tu es enfin réveillée, il était temps !" Ses yeux ne bougeaient pas de son manuscrit. "Tu as dormis une bonne partie de la nuit, tu sais ?"
Je fronçai les sourcils. Ce n'était pas la personne à laquelle je m'attendais, mais il me rappelais quelque chose. Comme un souvenir lointain. J'essayais de me remémorer l'endroit où j'aurai pu le voir. Mais rien. Rien du tout. Une sensation de douleur m'envahit. Le sang battait mes tempes, me faisant mal. Des images incomplètes se formèrent dans mon esprit : la douleur, des cris, le froid, une brûlure, un orage, je suis attachée,une noyade, la folie. Un cri strident retentit dans la pièce, je mis du temps à me rendre compte qu'il provenait de ma gorge. Ma respiration était lourde, j'étouffai. Les images se superposaient devant moi me faisant fermer les yeux. Ce fut une grave erreur, ça empirait. Les images se mettaient à se superposer de plus en plus vite, et après ça je me mis à entendre des voix, ma voix. J'avais l'impression de devenir complètement folle. Des cris résonnaient dans mes oreilles, je plaqua mes mains des deux côtés de ma tête pour les étouffer. Un geste inutile. Les voix étaient toujours là. Tout mon corps se crispa. Je perdis la notion des choses, et me repliai sur moi même. Quelque chose coula sur mon visage. Je n'avais plus la notion du temps, mais j'avais l'impression que les souvenirs étaient plus rapides, et les cris plus forts. Je sentis une main se poser sur mon épaule, puis d'un coup, plus rien. Une douleur sourde me vrilla le dos, me faisant pousser un gémissement de douleur. Ma respiration se calme petit à petit et reprit un rythme normal. Les images se dissipèrent et les voix se mirent à disparaître, d'un seul coup. J'ouvris les yeux, ma vue légèrement trouble. Je me redressa lentement en grimaçant et me remit sur mes pieds.
Je me trouvais en fait allongée par terre, près de mon lit. J'étais dans ma chambre à l'asile. J'ai passé mes mains sur mon visage. J'ai pleuré. Je ne m'en étais pas rendu compte. Mon corps était engourdi, j'avais mal partout. Je pris quelques secondes pour tout remettre en place dans mon esprit. Tout cela était assez flou. Je m'assis sur mon lit, abattue. Qu'est ce qui venait de se passer ? Il m'arrivais de faire des cauchemars qui semblaient être vraiment réel, mais là. Ça dépassait tout ce que j'avais pu vivre par le passé. Je m'adossai au mur et repliai mes genoux contre ma poitrine et les entourèrent de mes bras.
Après avoir repris plus ou moins mes esprits, je remarquai plusieurs choses : tout d'abord, je n'avais plus ma camisole, ce qui en soit était une bonne chose. Ensuite j'avais aussi été changée, avant ma séance de soin : ma tenue était un haut blanc en manche longue, m'arrivant à peu près aux trois quarts des bras ainsi que d'un pantalon de la même couleur. Maintenant je portais le même pantalon mais en revanche mon haut est d'un bleu pastel et cette fois les manches s'arrêtaient au niveau du coude, ce n'était pas flagrant mais juste assez pour que je le remarque. Troisièmement un petit plateau était posé à côté de moi, sur mon lit, avec se qui s'apparentait à mon petit-déjeuner posé dessus. Ce dernier était composé de deux petites tranches de pain, avec un fond de confiture à la fraise et une orange. Et enfin dernièrement je remarquai quelque chose de vraiment étrange,que je n'avais pas remarqué avant : un collier, autour de mon cou. Je passai mes deux mains derrière ma nuque pour le détacher. Je n'en revenais pas, il n'est pas censé être ici. Je ne l'avais pas en partant de chez moi...
Oh, attendez ! Vous devez sûrement être perdus dans toute cette histoire. Laissez moi vous raconter comment j'ai atterrie ici. Je vous préviens, ça risque d'être long. Premièrement je m'appelle Espoir, je vous entend rire d'ici, je sais, c'est un prénom peu commun dirons nous. Je devais sûrement avoir une quinzaine d'année, à l'époque. Je vivais dans un petit village perdu loin des grandes villes, la vie y était tranquille. Ma famille était simple : un père instituteur, une mère au foyer ainsi qu'une petite sœur et deux frère aînés, des jumeaux. Je m'entendais plutôt bien avec eux. Toute cette histoire commença une matinée d'hiver.
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