Chapitre 5
L'entrée chez les fous
Lorsque je me suis éveillée je constatais être dans ma chambre, chez moi. Je n'avais aucune nouvelle de ce qui avait bien pu m'arriver, et ma tête me faisait atrocement souffrir. Ce n'était pas la seule d'ailleurs, il en était de même pour ma jambe gauche, quand je soulevais les couettes qui me couvraient, je pus remarquer qu'un pansement m'avait était fait autour du genou. Cela certifiant mon avis, ce que j'ai vécu était bien réel, sinon je n'aurai jamais eus cette blessure. Remarquant que j'étais en habits de nuit, je me changea rapidement et descendit de ma chambre, cherchant une quelconque forme de vie dans la maison. Le soleil qui passait au travers des fenêtres m'annonçait que j'avais du dormir une bonne partie de la matinée déjà. Tandis que je m'approchais de la cuisine, je pus distinctement entendre une dispute entre mes parents au vu de leur ton, c'était une chose très rare chez eux. Je ne distinguais pas vraiment le sujet de la conversation ne saisissant que quelques mots : « seule », « Lynne », « bleu », « histoire », ou encore « folle ». Lorsque j’entrai dans la pièce, deux pères d'yeux se tournèrent vers moi, l'une montrant une forme de colère ; mon père, t l'autre une forme de tristesse avec un mélange de résignation. Je dansais d'un pied à l'autre mal à l'aise, une tension s'étant installée dans la pièce. Je fixais le sol, attendant des remontrances, et me mit à sursauter lorsque mon père tapa du poing sur la table.
« - Tu pourrais me dire ce qu'il c'est passé !" C'était- il écrié." Tu as laissé ta sœur seule dehors ! Et puis, je pourrais savoir ce qui t'as pris de partir dans le bois, tu sais très bien qu'il t'es interdit d'y aller seule.
- Je...je poursuivait un loup," répondis-je en déglutissant", il...il m'a dit qu'il avait des réponses à des questions que je me posais...alors »
Je ne pus finir ma phrase me faisant couper par mon géniteur
«- Des histoires, encore des histoires ! Quand grandiras- tu donc ? Tu peux me le dire ça ? Lynne nous a raconté toute ces sornettes que tu lui mettait en tête. Ce ne sont que des histoires pour enfants Espoir. Et puis nous n'avons pas de loup dans la région. Il reprit sardonique ? Il t'as parlé ? Et puis quoi encore ? Cesse tes enfantillages.
- Ce ne sont pas des enfantillages ! "Je serrais les poings". Toutes les histoires sont vraies ! J'en ai la preuve ! »
Je redresse mes manches montrant quelques uns de mes bleus et repris.
« - Regarde ça ! J'en ai plein d'autres, tu crois que ce sont des histoires ? Ils sont réels, tout comme le loup que j'ai vu hier soir !
- En effet j'ai remarqué ces marques, et j'ai une explication tout à fait logique : tu es tellement ancrée dans tes histoires de monstres que tu t'infliges ces blessures toi même ! Tu ne vas pas me dire qu'ils sont apparus seuls. Tu commences à devenir dangereuse pour toi même.
- Je ne me suis pas mutilée toute seule !" Je hurlais les poings serrés sentant mes yeux me piquer signe que les larmes montaient, des larmes de rage". Ce n'est pas moi ! C'est cette chose sans visage qui m'a fait ça, en me poursuivant dans la forêt ! »
Il secoua la tête semblant être dépité par mon comportement, il sortit sa montre à gousset de la poche de son veston, regarda l'heure puis la remis à sa place. Il sortit de la pièce sans un regard pour moi, et je me tourna vers ma mère, elle arborait un air encore plus triste que tout à l'heure et des larmes commençaient à briller dans ses yeux. Je m'approcha donc d'elle, elle m'entoura de ses bras, me serrant fort contre elle en sanglotant
« - Dis maman ? Tu me crois toi au moins ? Tu sais que je ne mens pas. Je….pourquoi est ce que tu pleures ? »
Elle desserra doucement sa prise, essuyant les larmes coulant sur ses joues
« - Ce n'est rien mon cœur, ne t'en fais pas. Tout t'ira bien, tu va vite rentrer à la maison, et tout redeviendra comme avant. »
Je fronça les sourcils, ne comprenant pas la situation.
« - Rentrer à la maison ? Mais...je ne compte pas partir, tu sais ?
- Ton père à prévenu l’hôpital psychiatrique de la ville, un amis à lui est médecin là-bas, il va s'occuper de toi et après tu iras bien mieux tu verras »
Je secoua la tête en signe de désapprobation. Non il était hors de question que j'entre dans un hôpital de fou, je vais bien, je vais très bien même. Je chercha frénétiquement dans les poches de ma robe et en sorti le collier que je brandis devant ma mère.
« - Regarde, c'est ça qui est à l'origine de tout. Tout à commencé depuis que la vieille vagabonde me l'a donnée ! Je ne suis pas folle ! »
Mon père revint au même moment dans la salle, une valise de voyage à la main. Ma valise. Je le fixai incrédule et désemparé. Non c'est impossible il ne pouvait pas me faire ça à moi leur fille. Je baissa mes bras qui retombèrent mollement le long de mes hanches.
« - Tu ne peux pas me faire ça ! Je suis ta fille, tu ne peux pas m'enfermer. Je...je refuse
- Tu n'as pas le choix jeune fille", son ton se fit plus doux tandis qu'il s'approchait de moi," tu verras après ça tu iras bien mieux. Tout iras bien mieux. »
On toqua à la porte, ce qui me fit sursauter, mon père se dirigea vers l'entrée et ouvrit la porte, de la où j'étais je pouvais distinguer deux hommes, grands assez musclés et en tenue blanche. Ils avancèrent dans la maison précédent mon père. Ce dernier me désigna de la main.
« - Voici la jeune fille dont je vous ai parlé, il leur donna ma valise, je vous laisse vous occuper d'elle. Je vous en pris ne soyez pas trop brusque. »
L'un des deux lui fit un signe de tête
« - Ne vous inquiétez pas c'est notre travail m'sieur »
Les deux montagnes avancèrent dans ma direction, alors que moi je me reculais jusqu’à ce que mon dos heurte le mur de la cuisine. On aurait dis une souris prise au îège par deux chats. C'est alors qu'arriva dans la pièce Lynne. La petite courut dans ma direction et se jeta dans mes bras.
« - Non Espoir ne pars pas ! Je veux pas que tu partes reste avec moi. »
Je la serrait fort contre ma poitrine tentant de la rassurer comme je pouvais.
« - Ne t'inquiètes pas Ly'. Je, ma voix tremblait, je reviendrais bientôt et puis on ne peut rien n'y faire tu sais ? C'est une décision de papa. »
La petite s'éloigna de moi, ses petites joues roses baignées de larmes. Elle posa son regard sur le collier que je tenais toujours en main et me l'arracha, le brandissant vers mon père.
« - C'est à case de lui tout ça papa, Espoir à raison, elle n'est pas folle ! Il faut pas qu'elle parte avec les méchants monsieur. »
Mon patriarche arborait un air sombre après les paroles de ma cadette, il se dirigea vers elle, lui arrache violemment le collier des mains, et envoya valser ce dernier au sol dans un claquement sourd. Je vis avec horreur le bijoux se briser en plusieurs pièces sur le sol.
« - J'en ai marre de ses sottises, Lynne tu remontes immédiatement dans ta chambre ! Et quand à vous messieurs je vous prieraient de bien vouloir emmener Espoir loin d'ici. »
Malgré les protestation de la petite mon père prit ma valise. Les deux montagnes me saisirent chacun par un bras alors que je tentais vainement de me débattre. Ce qui était peine perdue. On me fit entrer dans une camisole blanche elle aussi et m'enferma dans une voiture. Mes supplications et jérémiades ne semblant affecter personne. Ce fut au tour des deux infirmiers d'entrer dans le véhicule qu'ils allumèrent. La dernière chose que je vis était la visage emplit de larmes de Lynne qui se débattait contre la poigne de mon père. Et l'on m'emmena loin de chez moi, de mon village, de ma vie.
Nous arrivâmes quelques heures plus tard dans la grande ville la plus proche de notre petit coin perdu. J'avais l'impression que tout mon corps était ankylosé par le voyage. Sûrement à cause de la cage de tissu dans laquelle on m'a enfermée. On me sortit de la voiture, me retira la camisole et me fit entrer dans un grand bâtiment, fait entièrement de pierre, je ne pus lire le nom de l'établissement mais je sus, une fois entré à l'intérieur, que nous étions dans un asile. L'un des infirmiers nous quitta tandis que l'autre me fit rapidement visiter la structure et me conduisit à ma « chambre». Quand je lui posa la question par rapport à la non présence de la valise dans la pièce, il me répondit « que je n'en aurait pas besoin ici, et qu'il n'avait pas de temps à perdre avec des questions idiotes de gamine à moitié folle ». Après cette brève discussion, il sortit en refermant la porte en fer derrière lui, à clé bien entendu sinon ce n'aurait pas était drôle pour moi. On m'apporta le déjeuner dans ma chambre qui se composait de deux feuilles de salades, un vieux bout de pain rassit et u petit morceau de fromage. Je n'y toucha pas n'ayant pas le cœur à manger. Je me trouvait au fond de la chambre, assise sur le sol, adossée au mur, les genoux repliés contre ma poitrine. Dans la journée, le fameux ami de mon père passa me rendre visite : le docteur Ducqont. Un nom vraiment bizarre si vous voulez mon avis ( et si vous ne le voulez pas c'est pareil). C'était un homme qui devait avoir un peu plus de cinquante ans, petit, maigrichon, avec une sévère calvitie accompagnée de cheveux grisonnants. Il passa, ce qui me semblait une éternité, à parler au début il voulait avoir une discussion dite « civilisée » avec moi, mais ceci se transforma vite en un monologue du médecin. Il m'expliqua brièvement le fonctionnement de l'hôpital : Les repas étaient pris en communs, nos journées se résumaient souvent à des séances de soins et de traitement et pour le reste du temps, si on ne se retrouvait pas assignés à nos chambres pour mauvais comportement, nous pouvions jouer avec les autres résidents dans la salle principale. Pour tout vous dire, je n'avais écouté qu'à moitié tous son discours, mon attention était focalisée sur toute autre chose.
Adossé au mur, derrière le docteur, se trouvait une créature assez étrange que je n'avais jamais vu auparavant : c'était quelque chose de grand, à peu près un mètre quatre vingt quinze, sa peau semblait faite de reflets rouges, et quelques fois d'écailles de la même couleur. Surtout près de ses yeux, enfin ces bien grand mot disons plutôt deux fentes noirâtres qui ne présentaient aucune émotion. Son visage était assez anguleux et comportait une ossature bien plus développée que la normale au niveau de la mâchoire. Il avait de longs ongles noirs et ne portait comme habits se qui pouvait ressembler à un vieux pagne rapiécé. Quand le vieux docteur fut partit, je ne cessait de fixer la créature, sa bouche était déformée par un sourire que je pensais moqueur à mon égard. Après un grand moment de silence il se décida à parler.
« - Voilà donc une nouvelle. Alors qu'est ce que tu as toi ? Tu entends des voix ?
- Non je vois des choses et je fais des rêves étranges. Mais qui es tu toi d'abord ? Et d'où tu sors ? »
Il ricana et croisa ses bras sur son torse.
« - Qui je suis n'a pas d'importance, je ne te donnerai pas mon nom il ne te seras d'aucune utilité. Alors comme ça Espoir tu fais des rêves étranges. C'est intéressant, très intéressant." Il reprit au vu de ma mine déconfite." Oui je connais ton nom, c'est assez facile le vieux l'a dit trois ou quatre fois au cours de son interminable discours. »
Je décida de me lever du sol et épousseta mes vêtements, le fait qu'il soit ici me laissait pensive. Je me pinçais plusieurs fois d'affiler faisant rougir ma peau, sans succès ce n'est pas un rêve.
Les ricanements de nom interlocuteur redoublèrent lorsqu'il me vit faire.
« - non ma petite, tu ne rêves pas. Je suis bien réel, enfin tout du moins pour toi. Oh et petit conseil d'ami : évite de rester trop longtemps ici il se pourrait que tu devienne folle. »
Sur ces dernier mots il me laissa alors seule, disparaissant aussi vite qu'il était venu.
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