Il s'aventura sur la piste aux étoiles à la faveur de sa ronde de nuit. Elle s'étendait entre ombre et lumière au delà de la Terre Déserte. Là, un lapin de jade insista pour lui offrir une amulette de protection contre la mort rouge. Il l'accepta, en songeant que ce bijou ne servirait que le destin des sots. Puis, il gravit la marelle des pèlerins sous la menace d'un rapace noir, qui attendait qu'il succombe à la fièvre.

 Son ultime devoir était d'affronter l'étreinte de Malok, qui somnolait à l'ombre de l'arbre inflexible. Sa main glissa sur la poignée de sa griffe du voleur d'âme, car il lui faisait plus confiance qu'au talisman du rongeur, surtout depuis qu'elle avait pourfendue l'angoisse de Drystan tourmentée. Enfin, il s'affranchit du dogme du chaos, sous l'œil ardent du disciple de l'Exilé, et demanda comment recouvrer sa fierté volée.

 Bien que de mauvaise volonté, le petit génie disait vrai depuis son arrangement avec le dragon rusé. Et sa revanche sur la bête mythique ne serait pas une clause de rupture lors du dilemme du jour zéro. Drapé dans son impartialité, l'apprenti montra du doigt la flèche du Parthe.

 Il trouva l'entrée de la boucle imaginale là où la vilenie a le goût de la pomme de discorde. Il franchit la clef de voûte du jury pendu, grâce à l'avocat de l'ange et sa formule des héros. Mais l'ombre de l'arbre inflexible n'abritait plus le dragon énigmatique. Et, au signal de l'horloge de Praedy, le messager du décret de l'âme lui apporta sa rétribution. Il l'accepta contre son gré.

 Le spectre rouge contenant l'essence de Eyasluna reposait devant lui, tandis que le vaisseau de Malok quittait le continental avec un sifflement étouffé. Il avait bafoué la première règle de l'Invocateur en vain, pour défier le sinistre citoyen qui fuyait sa vindicte par delà les abysses.