26,01,2025 ÉCRITURE DE SURVIE, ÉCRITURE COMBAT
Ce matin, j'ai ramené l'hiver à la maison, collé sur mes joues rosies. Il imprégnait mes vêtements de son parfum tonique.
Demain, je commencerai la troisième semaine de soins, radiothérapie, chimiothérapie. Je me le répète, oui, car j'ai parfois comme une sensation d'irréalité. Est-ce ça, le déni ? Mais après être passée par la peur, la colère, les pleurs, je ressens un calme étrange. Un détachement apaisant.
Ne pas oublier que la vie est belle, avec ce ciel de grande lessive et ces nuages au vent flottant tels des draps tout frais étendus.
Se soigner, c'est un vrai boulot ! À plein temps ! Une heure trente de trajet plus ou moins pour l' aller et autant de retour. Puis aller à la pharmacie une fois chaque semaine, parce que le pharmacien n'a pas le droit de délivrer les remèdes pour la chimio pour plus d'une semaine. Parfois il faut y retourner, si quelque chose a été prescrit entre deux. Et une prise de sang par semaine aussi, plus prendre les rendez-vous.
J'ai toujours l'angoisse d'oublier quelque chose.
Et cette sensation d'être dépossédée de mon corps. On lui fait ceci, cela, tout le monde est très gentil. On attend parfois longtemps sans un petit mot d'explication. C'est normal. Ça fait partie de notre boulot de patient.
J'ai du mal à accepter tout ça.
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