1.13 - Livre
“ Les livres renferment la sagesse.
— Méfiez-vous tout de même certains sont truffés de bêtises. ”
En rentrant des écuries, Isabelle prit un peu de repos dans ses appartements Avait-elle eu raison de s’être ouverte à cette parfaite inconnue ?
Parvenant à sa chambre, elle découvrit sur son lit un codex protégé par une épaisse couverture en cuir. L’objet de taille réduite ne comportait qu’une trentaine de feuillets.
La jeune femme se demandait quand et comment quelqu’un avait pu déposer ce manuel. La chambre disposait d’une serrure, et elle avait tourné la clef derrière elle. Même les domestiques n’en possédaient pas d’exemplaire.
Elle l’ouvrit. Un billet sur une page de vélin y avait été glissé.
Très chère Isabelle,
Je vous en prie, accordez-moi votre confiance. Le bonheur est au bout du chemin pour Manon et vous.
Affectueusement,
Opale de Montbrumeux
Le texte se terminait par une signature sophistiquée. Ses yeux se délectèrent un instant de ses courbes finement tracées sur lesquelles elle glissa un doigt.
Sous le titre s’étalant sur la page de garde : Précis d’anatomie féminine et guide vers le plaisir, un alinéa précisait : À utiliser seule ou avec une compagne.
Devant cet ouvrage, probablement interdit, son cœur et sa respiration s’accélérèrent. Isabelle ne savait pas comment réagir : entamer cette lecture, ou refermer le livre ? La deuxième attitude semblait la plus sage, mais le titre de l’ouvrage lui avait tourné les sangs et l’attrait de l’inconnu la tentait terriblement. À son corps défendant, la page fut tournée.
Partie 1 : Anatomie. En première page, on avait représenté une femme entièrement nue de manière très détaillée. Une légende indiquait précisément les différentes parties de sa morphologie. Isabelle s’amusait à lire les termes explicités. Les quelques pages suivantes apportaient des précisions supplémentaires en schémas.
Cette partie du livre devrait être enseignée à toutes les jeunes filles afin de leur faire connaître leurs zones érogènes, comme ils appellent cela.
Le volet suivant expliquait le plaisir solitaire, Isabelle l’étudia de manière clinique pour bien comprendre les choses, imaginant pouvoir reproduire les gestes plus tard. Elle devait lutter pour refouler la montée d’une douce chaleur qui embrasait progressivement toutes les fibres de son corps.
La troisième partie du codex parlait de l’amour physique avec une femme. La comtesse a bien compris qui je suis. Mais qui a bien pu lui fournir ces renseignements ? J’ai eu moi-même du mal à me l’avouer.
Tout était parfaitement explicité dans cet ouvrage. Elle lit une première page sur les baisers… mais elle le referma brutalement. Pour aller plus loin dans son exploration sur les plaisirs partagés, elle décida d’attendre sa douce Manon. Peut-être pourraient-elles… Le simple fait d’y penser la rendait folle.
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