Chèvres, passoire et collier de cuir [par PM34]
Le lendemain aux aurores, on frappa à la porte. Paulette étant la seule debout, se dépêcha d’aller ouvrir, espérant que…
— OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !!!
— Il y a bien les quarante-deux chèvres, l’informa le berger.
— Yes ! Les autres vont être contents ! Merci m’sieur !
— Par contre hum… J’accepte que les paiements en nature, fit le berger avec un sourire pervers charmeur.
Paulette soupira et fit entrer le berger et ses quarantes-deux chèvres. Celles-ci ne tardèrent pas à réveiller les quatre compagnons qui furent… plutôt mécontents, disons.
Georgette en décapita une qui lui mangeait les cheveux, puis elle se leva et tomba dans le cadavre qui n’avait pas eu la gentillesse de disparaître.
Blanche sortit de sa chambre avec une bouteille de bière vide dans une main, une chèvre dans l’autre. Maurice ne tarda pas à sortir de la sienne (sa chambre. Pas sa chèvre hein), poursuivi par une bique belliqueuse.
Après ce réveil des plus agréables, les trois amis prirent leur petit déjeuner tandis que Paulette et le berger (on apprendra plus tard qu’il s’appelle Gaspard) faisaient… ce que font Paulette et ses amis, et que José attendait dans son placard qu’on veuille bien la laisser sortir.
Une matinée normale dans le monde merveilleux des guerriers de l’arc-en-ciel…
Quelques heures plus tard, Georgette voulut faire à manger et ouvrit le placard dans lequel elle retrouva Chaussette-fine qui dormait paisiblement dans le sac de cannelle.
Elle usa de toute la douceur dont elle était capable pour l’attraper et la lancer dans la pièce en perdant le moins de cannelle possible, malheureusement la nouvelle tomba sur la passoire qui traînait parce que pourquoi pas et la brisa parce que pourquoi pas.
Elle se fit donc copieusement engueuler par la rousse qui ne fut pas loin de la couper en rondelles.
Heureusement, le brillant Maurice sauva la situation et conçut un plan génial qu’il donna à sa flamboyante camarade.
Quelques minutes plus tard, il était devant la chambre de Paulette, son minigun dans les mains. Pendant ce temps là, Georgette tenait José (qui semblait aimer son nouveau collier de cuir) en laisse et matait allégrement par le trou de la serrure.
Soudain, ses cheveux s’enflammèrent, c’était le signal.
Maurice commença alors à compter jusqu’à dix sur ses doigts (pour que les autres le voient et non parce qu’il ne savait faire de tête, comme le prétendrait plus tard Georgette).
Alors qu’il se demandait quel nombre suivait le cinq, Chaussette-fine qui avait l’oreille collée à la porte entendit Cacagomé parler :
— J’osais pas te le demander, mais...
Aussitôt, elle ouvrit et sauta sur Paulette.
— NE M’APPELLE PAS JOSÉ ! BORDEL DE PUTAIN DE MORTECOUILLE !!!
Comprenant que son plan génial était compromis, Maurice entra, marcha sur Georgette qui était tombé par terre en essayant de retenir la chaussette et tourna son arme vers Gaspard qui était attaché à une croix. Et tira. Beaucoup.
Lorsque le brillant héros eut estimé que c’était suffisant, il relâcha la détente et posa le minigun sur Georgette qui le fit tomber, le canon étant brûlant. Les deux a-jus-d’orange-colytes prirent la croix et s’en allèrent, laissant Paulette subir les insultes et autres postillons de José Chaussette-fine qui était toujours perchée sur elle.
— Qu’est-ce que vous foutez ? demanda Alba qui les vit arriver en portant la croix.
— C’est José, commença Georgette, elle a cassé la passoire.
— Me dites pas que…
— Siiiiii !
Aidés de la montagne de muscles qu’était Alba, les deux héros mirent la croix à l’horizontale et versèrent les pâtes (qui avaient finit de cuire depuis) dans Gaspard. N’ayant pensé à tout, les héros furent consternés de voir l’eau couler par terre, mais prirent tout de même le temps de mettre un saladier sous Gaspard et de finir de l’ouvrir, faisant couler dans le plat un mélange appétissant de pâtes et d’autres machins qui ne sont pas supposés sortir d’un corps humain.
Maurice mélangea le tout avec du fromage râpé tandis qu’Alba mettait la table et pendant que Georgette partait chercher Chaussette-fine pour qu’elle nettoie. Elle revint avec celle-ci en laisse, lui ordonna de s'asseoir puis la détacha afin qu’elle lave le sol.
Lorsque l’esclave eut fini et que Paulette se fut habillée et eut compris ce qui lui était arrivé, tous se mirent à table et mangèrent les meilleurs pâtes à la bolognaise de leur vie.
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