Dans le chapitre précédent que vous n’avez pas lu car personne ne l’a écrit, les GARC se faisaient copieusement assommer à coup de bouteille par leur cheffe adorée, la sublime Albarc-en-ciel.

— Tu l’as déjà fait la blague du “dans le chapitre suivant qui n’a pas été écrit…” ! Tome II, chapitre 24 !

— TA GUEULE !

La magnifique Albarc-en-ciel, disais-je, les avais cogné copieusement avant de les mettre dans la piscine de la pièce qui venait d'apparaître au bout du couloir. Elle avait ensuite retiré malicieusement l'échelle avant d’aller se prendre une bière et se préparer pour son vingtième cours de la journée, laissant ses camarades se démerder.

Maurice, après avoir essayé de noyer Georgette à de multiples reprises, attrapa le rebord de la piscine et utilisa ses bras musclés pour hisser son corps de rêve hors de l’eau.

Bien entendu, cela ne se passa pas aussi facilement qu’il l’avait imaginé. Tout d’abord, il n’avait ni bras musclés, ni corps de rêve, et en plus de cela Paulette et Georgette tentèrent de s’accrocher à lui, telles les ignobles sangsues qu’elles étaient, afin de sortir de l’eau, sachant bien que leur piètre hauteur ne leur permettrai de le faire seules.. Il finit par tomber, emmenant ses deux amies avec lui dans les flots.

Chaussette-fine leur adressa un regard consterné avant d’attraper le rebord à son tour. Elle se hissa sans mal mais éternua à mi-hauteur, ce qui lui fit lâcher prise. Son nez fit la rencontre chaleureuse de la paroi et elle failli se noyer, tandis que l’eau se colorait des dizaines de litres de sang qui lui sortaient des narines.

Georgette fit bien entendu un malaise, ce dont Maurice profita pour l’enfoncer dans l’eau. Paulette quant à elle, en héroïne généreuse qu’elle était, tentait tant bien que mal de maintenir la tête de Josette la boulette hors de l’eau, tout en demandant gentiment à son ami d’arrêter de tuer la rousse.

La porte finit par s’ouvrir lentement, ce dont ils déduisirent qu’Alba, dans sa grande bonté, avait pris pitié de leur misérable existence et venait les aider. Ils furent quelque peu déçus, cependant, de voir une chèvre naine sauter sur Paulette, qui lâcha son amie la chaussette pour l’attraper, ayant évalué sans mal la valeur qu’elle accordait à chacun de ces deux êtres.

De peur que les bêlement de la chèvre n’ameutent ses dizaines de consorts, Maurice laissa Georgette se noyer seule et sortit de l’eau en seulement six essais. Dans sa grande miséricorde et un élan d’une certaine sympathie pour la chèvre, il prit l’échelle, qu’il fit malencontreusement tomber sur Chaussette-fine.

Paulette jura et lui donna la bique que le vaillant héros posa sur le sol. Elle attrapa ensuite l'échelle et la tendit à Maurice qui la remit en place. Elle put alors sortir de l’eau et grommeler un vague remerciement dans lequel il était question d’aiguille de trikô dans le fondement.

Elle emmena ensuite sa chèvre jusqu’à la cuisine, de laquelle elle revint avec une bouteille de vodka et un sachet de cannelle. Elle n'eut qu'à vider les deux dans la piscine pour que les deux cadavres plus ou moins morts qui la souillaient reviennent à la vie. Georgette réussit même à sauter directement hors de la piscine tandis que la chaussette faisait le tour de celle-ci en courant.

Le valeureux Maurice, la génialissime Paulette et la roussâtre Georgette sortirent de la pièce aussi trempés que revanchards, laissant derrière eux une Josette la boulette qui avait entrepris de boire l’entièreté de la piscine pour ne pas gâcher la moindre goutte de vodka.

Au grand désarroi des trois héros, Alba était en plein cours sur l’arrosage de la terre. Sur son écran, le professeur expliquait en quoi la gravitation quantique à boucle et les cycles de Deimos (l’une des deux lunes de la planète Mars) influaient sur la capillarité des sols. L’idée d’une nouvelle bagarre avec ses idiots de camarades lui fit plaisir, cependant ceux-ci s’éloignèrent vite, non par respect de son cours mais plutôt par totale répulsion à l’idée d'apprendre quoi que ce soit de scolaire.

Le trio sortit du bunker afin de capturer des PNJ, Maurice voulant apprendre sa Technique Secrète de Strangulation à ses deux compères. En bonnes germanistes, celles-ci furent enchantées par le sigle de cette technique ancestrale.

Rageusement, Alba lança une bouteille de bière vide dans leur direction avant de retourner devant son ordinateur. Le professeur expliquait à présent comme calculer l'humidité d'un sol selon le type de terre et le carré de la dérivée de la racine cubique du produit de pi et du nombre d'or (divisé, bien entendu, par la constante de Planck).

Nul ne prêta attention au projectile qui renversa une bouteille posée sur la table. Celle-ci laissa s'échapper un peu d'Hamlèpre dans un ralenti dramatique que suivit prestement un fondu au noir...