Chèvre, cannelle, siège. [par PM34]
— Il était une fois une chèvre qui faisait chier. Depuis, sa tête est posée sur l’étagère de Georgette. Tu comprends ça ? Ferme ta putain de gueule ! Ferme ta putain de bordel de gueule !
— Bêêêêêêêêêêêêêêêh !
— Mortecouille ! J’vais te joseter toi !
Devant l’absence de réaction de la bique, Chaussette-fine lui enfila une bouteille de vodka dans un orifice que nous n’évoquerons pas ici afin de ne pas heurter la sensibilité des autres chèvres.
Elle la lui ressortit par la bouche puis jura : elle s’était trompée et avait souillé une bouteille pleine !
Elle vérifia que personne ne la regardait puis s’enfila le litre de vodka cul sec avant de remettre la bouteille à sa place.
Pendant ce temps là, Georgette essayait tant bien que mal de recoller les morceaux avec Pedro. Ayant enroulé les bris de Meaux sa lame adorée dans du double face, elle la planta dans la chèvre la plus proche. Elle fut instantanément apaisée par le doux bruit du sang qui coule et surtout par le fait qu’elle ait bien fermé sa gueule cette saloperie !
Voyant la scène, une bique lui fit savoir son indignation, ce à quoi la rousse lui répondit par un coup de katana entre les deux yeux. Malheureusement, Pedro s’était à nouveau brisé dans l’estomac de la première chèvre et le double face n’aida pas à le retirer. La toute petite fille fit la moue, puis lâcha son arme et sauta sur la chèvre à mains nues et entreprit de l’écorcher vive.
Heureusement pour la bique, Maurice intervint et captura Georgette dans un filet ignifugé.
Une gueule de bois plus tard, Alba et Paulette se réveillèrent et tentèrent tant bien que mal de comprendre la raison pour laquelle Josette la pompette imitait un oignon, entourée d’une dizaine de chèvres qui boitaient.
Elles furent d’autant plus surprises de ne pas entendre Georgette ou Maurice, ce qui est toujours signe d’une catastrophe en cours avec les enfants.
Les deux héroïnes (sniiif) cherchèrent dans tout le QG, puis se rappelèrent de la présence récente d’une piscine. Elles s’y précipitèrent et y trouvèrent Maurice devant le bassin rempli de cannelle. Celui-ci contenait également plusieurs engins qui remuaient la poudre.
— Qu’est-ce que tu fous ? demandèrent les deux héroïnes.
— Euh… Rien du tout !
— Où est Georgette ? insista Paulette.
— Euh, vous avez regardé sous le canapé ?
— Maurice…
— Et dans sa chambre ? Elle dort peut-être…
— Je compte jusqu’à trois, le menaça Alba.
— Dans le placard à cannelle peut-être ?
— Un…
— Elle est peut-être sortie se dégourdir les jambes…
— Deux…
— Mais euh…
— Deux et demi…
— Bon ok… Elle est dans la piscine…
— Bien. Maintenant, pourquoi elle est pleine de cannelle et qu’est-ce que c’est que ces machins ? demanda Cacagomé.
— En fait, c'est des scies que j’ai récupérées. Elles touillent la cannelle et coupent tout ce qui est plus gros. Et comme j’ai mis Georgette dedans, elle meurt sans arrêt à cause des scies et ressuscite en même temps grâce à la cannelle. Mais je crois qu’elle ressent la douleur, du coup je trouve ça rigolo ! Comme José avait vidé la piscine, je trouvais ça sympa de tester la cannello-réanimation.
— Mais…
— Comment tu peux être aussi ingénieux pour la torturer et ne pas savoir compter jusqu’à cinq ?
— Eh ! Je sais compter jusqu’à dix maintenant ! Je m’améliore, hein ?
— Hem, oui on va dire ça comme ça...
— Mais je suis pas sûr qu’elle souffre hein. Elle est dans son élément après tout !
— On va lui demander. Débranche les scies.
— Non !
— Scie !
— Ok…
L’ingénieux Maurice débrancha donc la dizaine de scies et se réfugia bravement derrière Alba, une tentative qui aurait pu fonctionner s’il n’était deux fois plus large qu’elle et si elle ne s’était écartée.
Georgette mit quelques secondes à apparaître, elle sortit de la piscine, enflamma ses cheveux, puis se jeta sur Maurice qui poussa Paulette sur son chemin. Il prit héroïquement la fuite, se réfugiant vaillamment dans sa chambre dont il barricada courageusement la porte. Georgette, deux katana dans chaque main, se posta devant celle-ci, résolue à maintenir son siège (compréhensive, Paulette lui avait apporté un fauteuil) aussi longtemps que nécessaire.
Enfin, Alba se rendit compte qu’un mec bizarre attendait au milieu du salon depuis le début du chapitre.
— Bonjour, se présenta-t-il. Je suis Bart Ératome !
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