Après avoir mangé tout ce qu’il y avait de comestible dans sa chambre (c’est-à-dire pas grand chose) y compris les crottes de nez vieilles de dix ans en décoration sur son mur, le répugnant héros assiégé finit par se rendre, le ventre encore plus vide que son cerveau. Pour des raisons tactiques qui seront explicitées plus tard, on ne l’affama pas davantage. Au contraire, les GARC se réunirent autour d’une bonne plâtrée de pâtes… AU FROMAGE !! Les habitudes ne changent pas, sauce roquefort pour Maurice, maroilles pour Alba, tomme de brebis pavé d’affinois pour Paulette, reblochon pour Georgette et nature pour Josette la coquillette PARCE QU’ELLE AIME PAS LE FROMAGE CETTE INGRATE. Quand ils eurent fini, Georgette sortit la cuillère à boule de glace et ses amis se réjouirent trop vite…

— De la glace !! Trop cool !

— Euh nan, c’est pour… MAINTENANT ! chuchota-t-elle en une tentative ratée de signal discret.

Paulette et Josette se jetèrent sur Maurice qui tomba de sa chaise et se retrouva allongé sur le sol, maintenu par les deux filles. La rousse s’avança vers lui, triomphante, brandissant sa cuillère à glace. Elle s’attaqua d’abord aux bras de sa victime, découpant de superbes boules de chair/os/sang qu’elle entassa à côté d’elle. Le brave Maurice laissait échapper des hurlements aussi virils que ceux d’une fillette.

— Euh… Georgette, tu veux pas le laisser tranquille ? Le pauvre… dit Alba.

— Mais Alba, il me met tout le temps au premier plan sur la couverture des GARC parce que je suis petite, ça se fait pas ! protesta-t-elle en attaquant le ventre (vous comprenez maintenant pourquoi il fallait faire manger Maurice, ça fait plus de matière à découper…)

— Ouais mais quand même…

— Et puis aussi, IL EST JAMAIS MORT ET C’EST PAS JUSTE !! MOI JE SUIS MORTE CINQ FOIS PLUS LA CENTAINE DE FOIS DU CHAPITRE D’AVANT ET LUI ZÉRO !! C’EST PAS NORMAL, C’EST INJUSTE ET C’EST HORRIBLE ET C’EST INDIGNE DES GARC LÀ !!!

— Ah ouais, j’avoue que là, ça craint. Bon bah vas-y alors !

— YEEEESSSSSS !!

C’est ainsi que Maurice mourut pour la première et pas dernière fois des GARC, réduisant un peu l’immense injustice dont étaient victimes les quatre merveilleuses filles de l’équipe. Le jeune homme fut douloureusement pour lui, joyeusement pour sa bourreau, découpé en centaines de boules qui servirent en premier lieu à faire une mémorable bataille de bouts de Maurice dont on soumit la candidature aux sports GARC-lympiques (avec le baby-baseball, la torture de Sims, le massacre de plein de choses, le trikô, le katana et le bière-whisky-tequila-ricard-bière-vin-vodka-cocktails-bière-saké-bière-rhum-Gin-liqueur-bière-absinthe-Malibu-bière-pong). Certains bouts perdus refirent un peu la peinture du QG en rouge. Après, les filles rassemblèrent tous les projectiles pour affronter un méchant qui arriva par magie quelques minutes plus tard.

— Mouahahaha !! Je suis Chiara Jeu et je vous tiens depuis votre naissance !!

Pour la deuxième fois en deux chapitres, la badassitude revint à José (si c’est pas du respect, ça, MERDE !) qui saisit le minigun de Maurice et utilisa comme munitions… LES BOUTS DE MAURICE BIEN SÛR !! Comme quoi, il était mille fois plus utile mort que vivant…Malheureusement une seule balle fit mouche, atteignant l’épaule de la cible, puisque la rage a la mainmise sur les GARC depuis… ben depuis qu’ils existent, comme l’a si bien dit Chiara. Elle partit donc en se moquant d’eux.

— Euh juste, lança Alba, tu veux pas nous envoyer Martial Zeimeur ? Nan parce que sinon, Georgette va mourir dix fois en deux minutes dans le prochain chap…

Chiara lui rit au nez et leur fit un signe de la main.

— À bientôt bande de faibles !

L’insulte ne plut pas à Paulette qui envoya une aiguille de trikô dans la nuque de la méchante. Cette dernière se retourna.

— Vous n’avez vraiment rien compris, fit-elle. Je me nourris de votre violence, alimentée par votre rage, et je deviens plus forte. Cette aiguille, c’est comme un point de vie supplémentaire pour moi. Abrutis !

Et elle s’en alla.

— Connasse ! fit aimablement Georgette

— Un point de vie supplémentaire, dit une voix sortie de nulle part.

— Ta gueule !

— Un point de vie supplémentaire, répéta la voix.

La rouquine s’apprêta à jurer de nouveau quand six mains se plaquèrent sur sa grande gueule. Après quelques minutes à essayer de se débattre, elle comprit son erreur grâce à la cheffe qui lui fit rentrer dans le crâne à coups de bouteilles de bière de façon très pédagogue qu’il fallait qu’elle arrête.

Réunies dans le salon, les héroïnes se consacraient au recollage de Maurice, au plus grand plaisir de Paulette, fan des puzzles (tout en empêchant la Chaussette-sale la cannibale de bouffer un morceau).

— J’peux garder sa tête pour compléter ma collection ? demanda Georgette

— Venez on le refait n’importe comment ! proposa brillament Chaussette-fine.

— Owiii ! fit la rousse.

— Nope, déclara Alba.

— Y a plus de double face ! annonça Cacagomé.

— Tu peux le recoudre ?

Au bout d’un moment, le dernier bout de Maurice fut recollé. Enfin le dernier…

— REGARDEZ IL MANQUE LA PARTIE GAUCHE DE SA BARBE !!! se moqua Georgette avec bonheur.

— Bweuh, c’est la balle de l’épaule de Chiara x) pouffa José.

Maurice-Frankenstein poussa un énorme cri de rage (encore elle, décidément) quand il se vit dans le miroir.