C'est la majorité qui a raison ! [par PM34 (encore)]
— GEORGEEEEEEETTE ! s’écrièrent quatre imbéciles.
— Ouiiii ?
— BON ANNIVERSAIRE !!!
— Oooh ! Merci d’y avoir pensé, moi-même j’avais oublié…
— Ça fait un mois que tu nous le rappelles sans arrêt… intervint Maurice.
— Hein ? Mais non voyons, moi je vous rappelle l’anniversaire de Geoffroy Roux de Bézieux !
— C’est qui ?
— J’sais pô, mais son nom est super stylé et y a “roux” dedans, alors c’est forcément un type bien !
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Paulette donna un discret coup de poing dans la gueule de Maurice avant que celui-ci n’objecte quoi que ce soit, attrapa son amie par un pied et la tira du lit. Tous se retinrent de rire quand la tête de la rousse heurta bruyamment le sol, puis ils suivirent les deux naines jusqu’au salon. Georgette vit un grand gâteau qui trônait sur la table.
— C’est nous qu’on l’a fait ! expliqua José. Paulette, Alba, et moi avons fait un gâteau chacun et comme ils sont de taille différent, on les a empilés ! Et Maurice s’est occupé du glaçage, il y tenait mais je ne sais pas pourquoi…
— Le “mort au rousses” écrit à la chantilly apporte peut-être un début de réponse…
— Et il a même pensé à faire une faute, des fois qu’on sache pas qui c’est…
— Mauriiiice ? s’enflamma la rousse.
— Euh… Attends ! Tu vas pas me taper alors que je t’ai pas encore offert mon cadeau ! Hein ?
Un poing dans la gueule pour toute réponse, le vaillant héros jugea utile de s’évanouir sur le coup, même s’il prétendrait plus tard qu’il n’avait fait que le simuler.
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— Tiens Georgette, voici mes cadeaux, fit Josette la gentillette en lui tendant un paquet.
La rousse se jeta dessus et déchira l’emballage encore plus rapidement qu’elle ne déchirait la gueule de son pire ami, c’est dire la vitesse phénoménale à laquelle volèrent les papiers cadeaux !
— Des… Pourquoi des bobs ?
— Mets-les !
La rousse s'exécuta et les empila sur sa petite tête, après quoi José lui arracha ses couvre-chefs et les lança par terre, avant de sauter de l’un à l’autre en hurlant :
— JE PARS SUR LES CHAPEAUX D’ROUX !!!
— Mais…
— Laisse tomber, lui dit Paulette. C’est un cas désespéré…
— Et ton cadeau, il est où ? demanda Georgette qui n’était pas du genre à perdre ses objectifs de vue.
— Je laisse Alba te donner le sien, le mien nécessite un peu de préparation… Je reviens tout de suite !
— Albaaaaaaa ?
La cheffe lui offrit un magnifique Katana dont le manche contenait un tube de cannelle, aussi appelé “trousse de secours”.
— Merciiiii ! s’écria la rousse en embrassant chaleureusement son amie.
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L’utilisation du terme “chaleureusement” n’étant pas du second degré mais du troisième, la belle Alba eut grand besoin d’une bière pour se rafraîchir.
C’est à ce moment que revint Paulette, un grand seau dans chaque main. Elle ramassa Maurice et lui donna quelques claques pour se défouler le réveiller. Elle tendit ensuite les seaux à Georgette qui les ouvrit. Elle découvrit du goudron dans l’un et des plumes dans l’autre.
— Paulette, c’est bien ce que je pense ???
— Ouiiii ! Bon anniversaire !
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La naine rejoignit alors José qui avait préparé du pop corn et Alba qui râla un peu par principe avant de piocher dedans.
Maurice eut beau se débattre, sa chère amie (c’est faux, elle avait été estimée à 10€ la fois où il avait voulu la vendre) lui renversa sur la tête le seau de goudron puis celui de plumes. Étrangement, celui-ci n’était pas très réceptif à la drôlerie de la chose, c’est pourquoi il menaça sa compère :
— Georgette je vais te…
— Il a l’air tranchant ton katana Alba, mais je ferai mieux de le tester… On sait jamais… Hum, tu disais, Maurice ? demanda-t-elle en faisant des grands gestes avec.
— T’offrir mon cadeau… Je vais t’offrir mon cadeau…
— Parfait !
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Maurice lui apporta un grand carton qu’elle éventra en deux coups de katana.
— Il coupe trop bien !! T’es la meilleure Alba ! Je vais l'appeler… Il me faut un nom badass… Je sais ! Il s'appellera Fernand ! Bon voyons voir… Kesseka, Maurice ?
— Un trône… Ça me fait vraiment mal au cœur et à tout le reste de mon corps, mais comme tu es la meilleure guerrière on a décidé que tu serais la nouvelle cheffe des garc…
— Mais... voulut protester Alba, vite arrêtée cependant par José qui la fit taire.
— Oh ouééé ! Merci bande de nazes ! s’exclama la rousse. Et désolée Alba, mais c’est vrai que c’est moi la meilleure… Allez donc me faire des pâtes à la cannelles ! Et plus vite que ça !
Georgette sauta sur son trône en disant cela. Celui-ci se mit alors à vibrer et des fils de laine en sortirent qui enserrèrent l’ex-nouvelle cheffe.
— Héphaïstos’ style ! s’écria Maurice avec un accent anglais plus que douteux.
— Tu croyais vraiment que t’allais remplacer la boss alors que tu lui arrives littéralement pas à la cheville ? se moqua Josette la sadiquette.
— Par contre Kaka, c’était pas prévu dans le plan, ton cadeau… se plaignit Maurice.
— Mais si, on avait dit qu’on lui offrait chacun nos cadeaux pour endormir sa méfiance et qu’on finissait par toi avec le piège !
— Je suis pas convaincu…
— Justement, on est victorieux et c’est grâce à mon plan machiavélique !
— Ouais ! Attends, quoi ?
— Euh les gars, torturez-moi si vous voulez mais ne parlez PAS de Machiavel en ma présence ! s’énerva la prisonnière.
— Avec plaisir ! s’écria Alba. José, l’entonnoir ! Maurice et Paulette, les Horcruxes !
— Tout de suite, cheffe ! s’exclamèrent-ils en riant.
— JE suis la cheffe des garc, compris petite ? fit-elle avec un sourir sadique.
— Mais c’était pour rire, je sais bien que tu es la seule plus compétente d’entre nous, jamais je n’aurais voulu prendre ta place… C’était seulement pour rigoler… pleurnicha Georgette.
— Ravie de te l’entendre dire !
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Chaussette-Fine revint avec un large entonnoir, suivie peu après par Maurice et Paulette qui poussaient avec une difficultée apparente un grand chariot plein de cartons. José donna son objet à la cheffe puis vint les aider et poussa le chariot à elle seule, sans difficultée, durant le reste du trajet.
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— Ta majorité, ça se fête ! s’exclama Alba en enfonçant l’entonnoire dans la grande gueule de la rousse.
— Anh anh ahehai ! se défendit celle-ci.
— Avec plaisir ! fit José en vidant dans l'entonnoir les bouteilles de bière Corona que Paulette et Maurice sortaient des cartons.
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Quelques millions de bières plus tard, les quatre fantastiques retirèrent leur entonnoir de la gueule de leur prisonnières. Étrangement, celle-ci ne semblait pas plus en état de parler…
Un filet de bave d'une rare élégance coula de sa bouche grande ouverte tandis que des ronflements retentirent, évoquant à Paulette les camions qui transitaient par la décharge de son enfance. Quelle magnifique et poétique madeleine de Proust…
Pire que le reste, la rousse avait énormément gonflé. Des bourrelets gigantesques dépassaient entre les fils qui l'attachaient.
— Pourquoi elle est comme ça ?
— Bah, dans la vraie vie elle aurait passé son temps à uriner pour évacuer le trop plein de liquide, mais là faut croire que l'auteur a jugé plus drôle de la faire gonfler pour garder l'alcool dedans…
— Cooool.
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Épuisés, les héros s'en allèrent dormir, laissant leur (énorme) prisonnière sur place.
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