Le chapitre (presque) sans insultes [Par Larousse]

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Après de longues secondes de silence, un grognement sortit des décombres, puis une main. Quelqu’un râla puis un bras apparut, puis une tête puis un corps entier qui ressemblait à un zombie, mais bien vivant. La personne en question éternua violemment, ce qui souffla de l’emplacement du QG tous les bouts de murs, de toit et de bordel (dont les cadavres des méchants) qui emprisonnaient les autres GARC. Ils firent donc un joli vol plané, se relevèrent en époussetant leurs vêtements (parce que oui, ils sont en pleine forme) et se tournèrent vers l’auteur de la mini-tempête :

— Maurice putain ! T’aurais pas pu faire gaffe ?!

— Mince, je suis vraiment désolé ! ATCHOUM !

La seule chose que parvint à faire l’imbécile fut de se prendre une baffe dans la gueule.

— Oh mais ta barbe a repoussé ! s’exclama Georgette en enlevant sa main de la joue de son ami. GÉNIAL !!

— Tu ressembles même plus à un bagnard ! fit Paulette.

— On va y remédier, hein !

— Oh nooon !

— Elle va être gentille, elle va juste faire la moitié, pas vrai Georgette, intervint José.

— Excellente idée !!

Le temps de raser une demie barbe plus un seconde plus tard, Maurice maintenait la tête de la rousse dans une bassine remplie de bière pour tester sa résistance à l’alcool. Après quelques bulles, elle se noya et mourut, résignée, ne voulant plus ingurgiter une goutte d’alcool involontairement.

C’est alors qu’une voix retentit dans tout le QG, ou du moins tout ce qu’il en restait puisqu’il n’avait pas encore été reconstruit.

— Maurice, le quota de morts gratuites de Georgette vient d’être épuisé car il a dépassé les 350000. Désormais, chaque fois que tu la tueras sans son accord, tu mourras de la même façon qu’elle l’instant d’après.

— Oh oui ! approuva Alba, on aura enfin peut-être un peu de répit !

— Chouette ! s’écria la victime.

— Oh non ! râlèrent les alcoolites.

— Boum boum boum ! firent les pas furieux de Maurice qui partait rager dans sa chambre.


— Ça vous dit on reconstruit le QG ? demanda Alba.

— Ouaiiiis ! J’en ai marre de me faire chier dessus par des pigeons pendant la nuit, fit Paulette.

— Vous faites, je vous regarde ! proposa José.

— Nope.

Les GARC se mirent à l’ouvrage. Quelques heures plus tard (ouais, ils sont badass, hein !), le QG fut entièrement reconstruit et avait même gagné un immense jardin.

— Hé regardez ! fit Maurice. J’ai trouvé un bébé arbre, je vais le planter au milieu du jardin !

— Il est bizarre, il est tout noir, remarqua Georgette.

— Sale raciste !

— Sale roussiste !

— Je suis pas roussiste !

— Je suis pas raciste !

— Superbe ta coiffure de barbe ! intervint José.

— Merci ma petite chaussette, fit l’intéressé calmement. Dis, tu me fais confiance, hein ?

— Euh non ?

— Ferme les yeux.

— Non ?

— Ouvre la bouche, j’ai cuisiné une nouvelle recette à base d’alcool, mentit le héros.

— Aaahh ! s’extasia José en faisant ce qu’il lui demandait.

Imaginez un ralenti plein de suspens…

Maurice décapsula une bière qui n’était nullement de son œuvre, la vida dans la bouche de José et s’écria :

— TADAAAAMMMM !!!

Et il brandit la dernière bière Corona de la terre. Il se fit joseter aussitôt, un sourire plaqué sur la figure, fier de son mauvais coup. Et on ne le dira pas, mais les trois spectatrices de la scène applaudirent derrière le dos de Chaussette-fine. Quant à Maurice, elles décidèrent de le laisser mort pendant quelques heures ou plus si affinité pour avoir la paix, et elles si firent une soirée sympa entre filles.

Le lendemain, elles traînèrent le cadavre de Maurice dans un filet qui lui-même fut enfermé dans un placard fermé. En effet, quoi de mieux qu’un peu de challenge pour le zéro ? Alba grommela une incantation bizarre, puis quelques secondes plus tard, un cri de rage se fit entendre et les filles passèrent la matinée à écouter joyeusement Maurice se débattre avec son filet et son placard. Quand il sortit finalement, Alba, José et Paulette lui servirent des carottes rapées qu’il dégusta avec un plaisir sadique, ignorant que Georgette était cachée dans sa chambre...

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