Une addition salée (rapport au beurre) [par PM34]
— GEORGEEEEEEEETTE !
— Gné ? Qu’est-ce que quoi, Kaka ?
— T'as pas encore dessoûlé, hein ?
— Mais euh, c'est qu'il est tôt…
— Il est 15 heures…
— Ah…
— Ça fait une semaine, t'abuses !
— Mais c'est pas ma faute, wesh !
— Mouais… Tu peux aller faire les courses pour moi ? J'ai besoin de beurre pour faire un gâteau.
— Ah…
— Allez, s'il te plaît ! Alba joue aux Sims, José dort et Maurice… Je l'aime bien, hein, mais pas question que je confie une mission aussi importante à ce débile. Il n'y a que toi, Georgette !
— Ah…
— Merci ! Je n'ai besoin que de beurre, ça ira vite ! Et tu auras une plus grosse part que les autres, pour te remercier !
Aussitôt, la rousse courut vers la porte, se prit les pieds dans le tapis et tomba.
— Oublie pas de prendre des sous ! lui hurla Paulette.
La petite Georgette se releva donc et partit racketter Maurice chercher son porte-monnaie. Elle s'empressa ensuite d'aller au magasin le plus proche et d'y acheter un kilo de beurre.
— Voilààààà ! cria-t-elle en revenant.
Elle mit le beurre sur la table et prit sa pose de super-héroïne, exhibant ses quelques muscles.
— Quarante six minutes et vingt trois secondes ! annonça Josette.
— J’ai gagné ! Je vous avais dit qu’elle mettrait moins d’une heure ! s’exclama Alba. Bravo championne !
— Pfffff… Chuis déçu, se plaignit Maurice.
— Mais euh... Qu’est-ce que quoi, wesh ? Vous étiez pas censés ne pas être dispo ?
— Nan, on voulait voir si tu étais capable de te démerder avec un peu d’alcool dans le sang, expliqua Paulette. Tu t’en es plutôt bien tirée !
— Mais euh…
— Arrête de te plaindre, tu auras quand même droit à la plus grosse part de gâteau !
— Ah ouééé ! Il est où ?
— Pas prêt puisque j’avais besoin de beurre…
— Ah…
— Vas taper Maurice en attendant, ça devrait pas être long !
— Cool ! s’exclama la rousse.
— Pas cool ! s’exclama le brun.
Il fuit donc, comme à son habitude, poursuivi par une rousse énervée, ce qui est également habituel.
— GEORGEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEETTE ! VIENS ICI TOUT DE SUITE !
La course-poursuite s’arrêta aussitôt et la rousse revint à la cuisine, espérant que le gâteau serait déjà prêt. Elle fut chaleureusement accueillie par un coup de rouleau à pâtisserie qui l’envoya voler contre un mur.
— Qu’est-ce que c’est que ça ??? demanda-t-elle en désignant le beurre.
— Bah du beurre, même le narrateur le dit !
— Nan c’est pas du beurre ça, c’est de la merde !
— Bah pourtant y a marqué “beurre” dessus…
— Peut-être, mais je voulais du vrai beurre ! Pas de… De ça, là !
— Bah euh, c’est bien du beurre…
— DOUX ! Du putain de beurre doux ! Qu’est-ce que tu veux que j’en fasse ?
— Des gâteaux !
— Non !
— Bah ?
— Si je te demande de me ramener un homme, tu vas prendre n’importe quel PNJ, non ?
— Euh, oui mais qu’est-ce que tu veux en faire ?
— C’est pas la question ! Si je te demande de me ramener un connard, tu vas me ramener Maurice !
— Oui…
— Bah là c’est pareil ! Si je ne te demande pas spécifiquement de la merde, tu m’en ramène pas !
— Mais le beurre doux c’est pas de la merde...
Excédée par tant de bêtise, Paulette redonna à la rousse un coup de rouleau à pâtisserie qui l'assomma.
— Toi, tu vas avoir la punition que tu mérite !
— Ça va, Kaka ? demanda Maurice. T’as l’air au bout… du rouleau !
Il eut donc droit, lui aussi, à un coup qu’il avait bien mérité.
Lorsque Georgette se réveilla, elle se rendit compte qu’elle était attachée sur la table de la cuisine, les bras en croix. Un seau était maintenu collé à son ventre par plusieurs mètres de scotch et quelque chose, à l’intérieur, la chatouillait. Perspicace, elle remarqua également que ta tête formait un angle anormal avec le reste de son corps afin que ses longs cheveux puissent être enroulés autour du seau. Heureusement pour elle, un pansement plein de cannelle lui évitait d’en mourir.
— Tu aimes l’installation ? demanda Paulette. Ce fut un peu compliqué à mettre en place, mais heureusement Maurice m’a aidé ! D’ailleurs, c’est lui qui as eu l’idée d’utiliser tes cheveux.
— C’était rigolo, confirma celui-ci.
Bien qu’elle ne comprenait pas grand chose, la rousse fut particulièrement satisfaite de le voir se tenir un sac de glaçon contre le crâne.
— Feu ! ordonna Paulette.
— Georgette, j’ai deux pieds, trois yeux, cinq langues, six bras, un cheveux et une centaine de dents. Qui suis-je ?
— Euh… Bah euh…
Comme d’habitude lorsqu’elle faisait fonctionner son cerveau trop violemment, la rousse s’enflamma. Le feu partit de la racine de ses cheveux jusqu’au bout de ceux-ci. Le seau se mit à chauffer et des couinements paniqués en sortirent.
— Ça marche ! s’enthousiasma Paulette. Maurice, t’es un génie !
— Je sais.
Comme vous l’aurez deviné si vous avez un peu de culture G en ce qui concerne la torture, les deux compères avaient réinventé le supplice du rat. J’explique pour Larousse ceux qui n’auraient pas la ref :
Le supplice du rat consiste à placer un seau retourné sur le ventre de quelqu’un. On chauffe ensuite le seau ce qui va faire paniquer l’animal. Par instinct de survie, celui-ci se mettra alors à creuser la paroie la moins solide pour s’enfuir : le ventre de votre victime !
N.B. Une variante existe dans laquelle on fait s'asseoir le prisonnier sur le seau. Le principe reste le même sauf que le rat vas ici creuser dans l’anus du torturé. Bien que cette variante soit très appréciée par Paulette la sadiquette, elle n’a pas été utilisée ici par respect pour la dignité de Georgette.
Le rat creusa, Georgette hurla, José rappliqua.
— Ça sent bon ! Qu’est-ce que vous préparez ?
— Un rat-goût, plaisanta Maurice.
— Coooool !
Lorsque le rat eut fini de creuser, Georgette de hurler et Josette de lècher le sang coulant du seau, Paulette souleva celui-ci. La bestiole en sortit en courant et s’échappa dans le QG, laissant des empreintes sanguinolentes derrière lui.
Josette se précipita pour manger le trou de la rousse. Maurice rit bêtement à cause du sous-entendu de la phrase précédente. Paulette se rendit compte qu’elle devrait nettoyer tout ça et jura.
— 39 ! Vous l’avez ? Et toi Paulette, tu vas laver !
— Maurice, ta gueule.
— Ok…
Paulette se retint de frapper son ami et se tourna vers sa victime. La table de la cuisine était vide.
— La cadavre a disparu… se plaignit la chaussette.
— Mais non, connasse ! grogna le cadavre.
Maurice et Paulette éclatèrent de rire en voyant Josette chercher le corps qu’elle avait réussi à s’enfiler autour du cou à force de passer sa tête dans le trou de celui-ci.
— Putain, je vous laisse sans surveillance trente secondes et voilà ce que vous faites !
— Albaaaaa, sauve-moi !!! la supplia l’écharpe de José.
— J’en ai marre de vous…
Avant que la cheffe ne puisse les engueuler comme ils le méritaient, le minuteur du four sonna. Paulette en sortit ses gâteaux. Lorsqu’ils furent assez refroidis, tous se régalèrent avec.
FIN.
— José, putain retire-moi !
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