Nichon [par PM34]
Elles coururent.
L'albavion était bien plus éloigné que dans leurs souvenirs. Après une dizaine de minutes de fuite effrénée, les vaillantes héroïnes s'autorisèrent une pause.
— Il est loin ce putain d'avion… ronchonna Georgette.
— Tu paraphrases le narrateur, là… remarqua très justement Paulette.
— Et c'est pas un "putain d'avion" mais un superbe albavion ! renchérit la cheffe.
— Vodka ? demanda José.
— Plus tard. Courez ! ordonna la rousse en voyant arriver les hordes de leurs poursuivants covidiens.
Elle s'élança à toute allure, mais s'arrêta au bout de quelques mètres.
— Qu'est-ce que vous fichez, wesh ? demanda-t-elle à ses amies qui n'avaient pas bougé.
— On attend un peu…
— Pourquoi ???
— Bah, sinon ça voudrait dire qu'on t'obéit. C'est une question de principe…
Quelques secondes plus tard, toutes prirent métaphoriquement leurs jambes à leur cou.
Après encore quelques minutes de course, Josette la boulette trébucha contre un objet informe traînant au milieu de l'aérodrome. Reconnaissant le cadavre de Maurice, Georgette lui écrasa la tête. Paulette aida sa fille à se relever, ne laissant que la gentille Alba pour traîner le corps partiellement disloqué du héros.
— Georgette ! Aux pieds ! s'écria-t-elle.
— Qu'est-ce que j'ai fait quoi, wesh ?
— Aux pieds !
— Pfff…
La rousse accouru, la cheffe lui fit tendre un bras avant de lui arracher l'artère radiale. Le sang gicla, réanimant Maurice. Celui-ci bouscula Georgette par inadvertance avant de se mettre à courir. Alba saupoudra de cannelle le cadavre sanguinolent de la rousse avant de le suivre. La rousse ressuscita et courut tuer Maurice.
Les cinq vaillants imbéciles quittèrent finalement l'aérodrome.
— Et l'albavion ?
— Pas vu… Mais par contre il y a toujours l'armée de Marco…
— Courez…
Ils coururent.
— Ça commence à être chiant, ce chapitre…
— J'ressusciterai pas Maurice, wesh ! s'écria la rousse en le voyant sur le point de vomir ses poumons.
— Sérieux, on cours depuis vingt minutes et lui est mort après 5 minutes ? Quel faible, se moqua José.
Trop essoufflé pour réagir, la pauvre victime garda le silence.
Finalement, le groupe arriva au sommet d'une colline. En contrebas, des soldats covidiens escortaient des vaches qui tiraient l'albavion.
— Attention, chuchota Maurice. Les vaches peuvent entendre des sons de onze décibels ! C'est le bruit d'une feuille tombant d'un arbre.
— Depuis quand c'est toi l'expert en vache ?
— Une longue histoire qui commence avec Zeus qui veut pécho et…
— Chut.
— Ok.
— Eh ! Regardez là-bas !
— Bien vu, cheffe !
Quelle facilité scénaristique chance ! À quelques dizaines de mètres des héros se tenait un large rocher sphérique.
— Nichon ! gloussa Paulette.
— Euh…
— J'vous avais dit que ça ferait bizarre venant d'une fille…
— Ok… On peut se concentrer sur le plan ?
— Quel plan ?
— On pousse le rocher sur les méchants.
— Et mon albavion ?
— Euh…
— On fait diversion pour qu’ils s’en éloignent et on leur lance le rocher à la gueule !
— Ok. Qui est la diversion ?
— Georgette ! vota Maurice à l’unanimité.
— Pourquoi pas ! approuva José.
— Parce que j’ai pas envie ! se plaignit la rousse.
— Lançons-la ! s’extasia le bel homme.
— T’es qui, toi ? demanda Maurice.
— Désolé, répondit Ryan Gosling. Je passais par hasard et… Désolé, je m’en vais…
— Ok… C’est pas le truc le plus bizarre qui nous soit arrivé...
— Cheffe, tu vas pas les laisser me balancer, hein ? pleurnicha la rousse.
— Non… soupira Alba, indécise.
— En plus, j’ai calculé qu’il faudrait une force d’environ 1578 Newton pour bouger ce caillou !
— Étant donné la nature du sol, le taux d'humidité et la vitesse relative de la lune par rapport à la Terre, le coefficient de frottement doit être entre 0,36 et 0,38… estima Alba.
— Il faut demander l'autorisation avant de faire des expériences sur quelqu'un ! s'écria Paulette.
— Pardon ?
— Bah, vous récitiez vos cours alors j'ai paniqué…
— Depuis quand ?
— Maurice, ta gueule.
— Z'êtes trop fortes, les copines ! s'enthousiasma José.
— Vous avez surtout dit n'importe quoi, non ? demanda Maurice.
— Non ! se défendirent les trois.
— Z'êtes trop nulles, les copines… souffla José.
Coupant cours à la conversation, Georgette lança Maurice. La diversion fonctionna à merveille. Les guerrières coururent (encore…) au rocher. José et sa force herculéenne le poussèrent. Le caillou dévala la colline et écrasa l'albavion.
— JOSÉÉÉÉÉ !!!
— Bah quoi ? C'est pas pour ça que vous avez fait partir les méchants ?
— MAIS C'EST EUX QU'IL FALLAIT ÉCRASER CONNASSE !!!
— Ah ? Bah fallait le dire !
— J'vais la tuer…
— Calme-toi, cheffe… Je retourne le chercher, ton caillou…
— C'est ça, ouais…
— LES FIIIIIILLES !!! OSKOUR !!!
— Bon, allons aider Maurice…
—Nan, pouffa Georgette. Je regarde.
— Y a des vaches qui n'attendent que d'être décapi…
— TAÏOOOOOO !
Le combat fut court mais intense.
— Comme ma…
— MAURICE, TA GUEULE !
Les méchants furent vite vaincus.
Ouais, je décris pas. Démerdez-vous pour imaginer la bagarre.
— Cheffe ! J'ai remonté le rocher, comme tu voulais. J'en fais quoi ?
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