— Il commence à être long, son petit tour…

— Ça fait 17 heures. Il serait pas parti en vacances sans son PC, donc c’est pas normal…

Alba décida d’aller voir Georgette.

— Bon, l’est toujours pas revenu, l’autre boulet, comment t’expliques ça ?

— Il s’est sûrement perdu, c’est pas grave.

— Mouais… Bon…

C’est alors que son téléphone sonna.

— Allô ? Ah… QUOI ?... T’es sûre de toi, là ?... Putain elle va m’entendre. GEORGETTE !!!

— Ouiiii ?

— Paulette a retrouvé son cadavre ! Tu m’expliques ?

— Il s’est fait agresser ? Torturer et massacrer ? Whaouu, j’ai loupé un truc !

— Nan connasse ! Alors ?

— Ben il a dû faire un accident, je te rappelles qu’il a même pas son permis…

— C’est pas un accident.

— Bah euh, je sais pas, moi ! C’est toi qui a remplacé son verre d’eau par de l’alcool !

— C’est pas ça non plus, tu le sais très bien !

Alba dégaina ses bouteilles de bière et ses mains qui allèrent remuer la tête de la rousse.

— KESTAFÉ À SA PUTAIN DE CAISSE ??

— Mé vazy c’est bon, c’est pas comme si c’était grave, dans trois secondes il sera de nouveau là pour faire chier…

— Dis !

— Ok bah j’ai rajouté des petits gadgets sympas, voilà…

— Sympas ?

— Ouais, genre une ceinture étrangleuse, un appuie-tête assommant, un siège brûl...euh chauffant… Pis j’ai échangé le frein et l’accélérateur aussi. Et j’ai rajouté l’embuage automatique, l’auto-blocage des rouxes, euh… Le plafond pleuvant aussi ! Tu vois, plein de trucs cool !

— J’avoue que c’est d’une ingéniosité qui ne te ressemble pas mais si tu pouvais essayer de ne pas le tuer à la moindre occasion…

— Mais il fait pareil et tu lui dit rien !

— J’avoue, j’ai jeté l’éponge…

— Bah ramasse-là et va essuyer la table. Putain quoi !

— C’est moi la cheffe alors tu vas te calmer direct, la minus !

C’est alors que Paulette vint interrompre cet échange cordial.

— Voilà le mort, et j’ai une super idée ! Pour aller avec la déco de José, je vous propose qu’on lui fasse une petite teinture rousse !

L’idée fut adoptée et mise à l’œuvre à l’unanimité, puis Alba dilua du sang de roux dans de la bière (la majorité, ça se fête !) pour réveiller Maurice.

— Alors cette voiture ? questionna José.

Elle n’eut pas de réponse puisque, sans surprise, le jeune homme se précipitait sur Georgette.

— Eh regarde ! intervint encore la chaussette. J’ai invité ton pote, t’as vu ?

Elle désigna alors une des têtes accrochées au mur.

— Arthur ? PUTAIN MAIS ON AVAIT DIT PAS ARTHUR CONNASSE !! Le pauvre, merde !

Le héros changea donc de cible. Désespérée, la cheffe tenta une distraction : elle jeta un miroir à Maurice qui vit avec horreur sa magnifique nouvelle chevelure rousse. Il fonça donc dans la douche pour tenter de récupérer son âme et ses cheveux bruns. Ce fut un échec. Paulette lui promit de lui raser la tête à une condition. C’est là qu’Albalcool entra en jeu :

— Tu dois boire tout ça en moins de 12 heures ! lança-t-elle en ouvrant une porte derrière laquelle s’alignaient des dizaines et des dizaines de bouteilles d’alcools en tout genre. La majorité, ça se fête !

Puis elle l’enferma.