70. Une longue histoire

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Deux années après cette histoire, je fendais la foule tokyoïte grouillante du samedi soir. Nous étions peu de temps après le Hanami, la température se trouvait être presque estivale. Je devais repartir en France le lendemain. Finies les vacances, fini le tourisme. Mon amie Agathe, expatriée au Japon depuis huit mois, m’avait fait découvrir Tokyo d’est en ouest. J’avais eu le plaisir de déambuler dans les rues de la capitale. J’avais visité l’historique temple de Senso-ji, l’hyperconnecté Akihabara, le carrefour iconique de Shibuya, le bucolique mont Fuji et l’insulaire Odaiba.

Pour mon dernier soir, Agathe m’emmenait faire une ultime expérience, nocturne et défendue. C’était la sortie qu’il nous fallait faire au Japon, moi qui avais la vingtaine, elle qui était célibataire.

— Ce sera idéal pour enfin rencontrer des Japonais, promettait Agathe.

L’expatriée avait souhaité conserver secrète notre destination, pourtant j’avais lu suffisamment de livres touristiques, de mangas et écouté assez de légendes urbaines pour m’en douter. Le district de Shinjuku, particulièrement le quartier de Kabukicho, était surnommé le quartier rouge. Il pullulait de bars, de clubs et de restaurants prétendument tenus par des yakuzas. J’observais, médusée, les devantures des établissements qui, en lieu et place des menus, affichaient des photographies de belles femmes très peu vêtues, en tenues de soubrettes ou en costume de lycéenne. Aucun doute n’était permis, il s’agissait bien de bar à hôtesses.

De la prostitution ? Officiellement, il n’en était pas question. Officieusement, ce devait être extraordinairement facile d’avoir une relation sexuelle tarifée avec une Japonaise, ici. Au Japon, la prostitution était interdite ! Mais apparemment, Shinjuku était l’une de ces zones de non-droit qui existent dans toutes les grandes villes du monde.

— Je ne sais pas si c’est une bonne idée ! dis-je, au moment où mon amie interrompait sa marche, devant une porte kitchissime, encadrée de néons fuchsia clignotant et de fausses roses rouges.

Je n’osais même pas regarder les photographies, taille XXL, qui tapissaient l’immeuble. Malheureusement, mes yeux les avaient déjà vues de loin. Je ne m’étais pas détourné assez vite. Des jeunes hommes y étaient photographiés, en buste. Il n’y avait pas de nudité, contrairement aux annonces incluant des femmes. On ne voyait que les visages de ces garçons. Ils ressemblaient à des mannequins de mode, en plus vulgaire. Les beautés que vantaient ces affiches étaient à l’opposé de la figure masculine autoritaire et virile que j’aurais pu trouver en Europe, si je m’étais rendu dans un établissement pour femmes. Ici, les play-boys n’étaient pas bodybuildés, grands, barbus et larges d’épaules ; ils n’avaient pas de mâchoire carrée, de sourcils épais et d’attitude arrogante ; ils n’allaient pas faire rebondir leurs pectoraux comme des clafoutis ; leur pénis ne serait pas moulé dans un petit moule-burnes fuchsia impudique. Les hôtes japonais semblaient être à l’opposé de ces chippendales français ; ils étaient charismatiques, androgynes, maquillés et apprêtés comme des dandys.

Paradoxalement, j’aurais été moins mal à l’aise dans un spectacle de strip-teaseurs. Au moins, dans ce cas-là, je ne prenais aucun risque d’être émoustillée. Avec de charmants Japonais, je pouvais être tentée et je n’étais pas célibataire.

— Allons, un peu de courage ! On ne vit qu’une fois ! On regrettera toute notre vie de ne pas avoir fait ça ! Viens !

Agathe m’entraina et nous franchîmes, ensemble, le seuil d’un Host-Club.

Nous nous intégrâmes dans la file d’attente qui se trouvait dans le couloir intérieur, derrière la porte d’entrée. A nos pieds, des pétales de roses collaient au linoléum. A cause de nos têtes de gaijins blondes, notre admission dans le club n’était pas assurée. Une cliente étrangère a moins de chances de devenir une habituée, ce qui est moins intéressant pour ces établissements. Un groupe de six Japonaises entrèrent avant nous. Mon malaise monta d’un cran. Je n’étais pas sûre d’être prête à vivre cette expérience. Bien sûr, j’avais la curiosité de découvrir un tel lieu. J’estimais que, pour mes romans, une telle virée serait instructive. Dans tous les cas, je n’avais pas envie de ressentir la blessure narcissique d’un recalage en boite. Agathe et moi nous étions faites jolies, mais l’important, dans ce genre d’endroit, n’était pas d’apporter une promesse de sexe, mais une promesse d’argent. Avions-nous l’air suffisamment riche ?

— Follow me ! demanda un homme venu nous accueillir.

Je mis un moment à comprendre que cela signifiait que nous n’étions pas recalés. Agathe me donna un coup de coude pour que je suive le Japonais qui nous avait invitées. Nous entrâmes dans un ascenseur. J’étais prise d’une sévère chute de tension. Mon amie haussa les sourcils d’un air entendu et j’observai, à mon tour, le garçon qui nous conduisait dans l’antre de la débauche. Il avait des fesses rondes que lui moulait un pantalon noir près du corps, une chemise blanche slim sortie sur sa taille, des chaussures de ville cirées, des cheveux désordonnés et un bel accent anglais.

It’s my pleasure Madam.

La porte de l’ascenseur s’ouvrit et nous passâmes devant. Nous pénétrâmes dans une grande pièce où des convives, en tailleur ou à genoux, buvaient autour de tables basses, typiquement japonaises. Les murs mauves, les rideaux en velours, la musique trop forte, les lumières colorées et l’odeur puissante de la fumée de cigarette faisaient régner une atmosphère d’interdit. Occupés, ou non, tous les hôtes présents dans la pièce se tournèrent vers les nouvelles venues et crièrent : « Irrashaimase ! »

Notre hôte privilégié nous fit ensuite assoir à une table. Nous nous agenouillâmes donc sur les coussins. Devant nous des bougies brillaient au centre de table. Le jeune homme nous tendit une carte à chacune. J’attrapai la mienne, en pensant y découvrir le tarif des consommations. Au lieu de cela, j’y découvris un seul prix, encadré en haut de la page : 1000 yens à la demi-heure. Il était précisé qu’un minimum d’une heure était exigé et que toutes demi-heures supplémentaires seraient facturées. Sous l’encadré, étaient imprimées les photographies des garçons, chacune accompagnée d’une courte description.

— Il faut en choisir un, m’expliqua Agathe en se penchant vers moi et en forçant sur la voix. Il aura un pourcentage sur toutes les consommations que tu auras faites dans la soirée.

Je hochai la tête pour indiquer que je comprenais. Je remis mes lunettes en place sur mon nez, cherchai à distinguer les écritures. La lumière écarlate tamisée ne facilitait pas le déchiffrage des caractères. Je parvins à lire les descriptions, heureusement traduites en anglais. Chaque hôte avait la sienne. Les clichés étaient souvent cocasses. Les jeunes hommes prenaient des poses adorables ou bougonnes, plus rarement sexy. J’appris leur prénom, leur âge et leur signe astrologique. Certains d’entre eux déclaraient faire des études, d’autres aimer l’alcool ou avoir des chats chez eux, des informations éclectiques, banales ou surprenantes. Les hôtes se vendaient sur ces pages, se donnaient sans trop se dévoiler non plus. Parfois, malgré la tension que je ressentais, je souriais face à certaines photos ou descriptions.

— Celui-là dit qu’il rêvait de devenir Sumo, quand il était petit ! dis-je à Agathe.

Elle retint son rire derrière ses mains. Ses joues étaient devenues rouges, sous l’effet de la différence de températures avec l’extérieur, supposais-je.

— Tu crois que c’est vrai ?

— Je ne sais pas, peut-être. En tout cas, c’est efficace pour retenir l’attention.

L’hôte qui nous avait accueillies revint vers nous un verre à la main. Sans nous demander notre avis, il plaça devant nous des verres à shooter et remplit à ras bord ces derniers de saké. Je le remerciai et attendis qu’il soit suffisamment loin pour dire à ma voisine :

— Cette soirée va nous couter cher.

— Attends ! Il suffit de ne pas vider nos verres trop vite. S’ils sont vides, ils viendront nous les remplir encore.

J’acquiesçai, mais portai ma propre coupe à mes lèvres et vidai le saké cul sec. J’avais besoin de me détendre et un peu d’alcool pouvait m’y aider. En plus, il me semblait que boire faisait partie de l’expérience.

You’ve beautiful blue eyes.

Mon amie et moi-même levâmes les yeux en même temps pour découvrir l’hôte qui venait de nous faire ce compliment. Puisque l’une et l’autre avions les yeux bleus, nous ne sûmes jamais laquelle avait été l’objet de ce compliment. Le jeune japonais déposa sa carte de visite sur la table, nous remercia (de quoi, je l’ignorais) et nous salua.

Commença alors une tournée de prétendants à notre table. Les hôtes japonais, tous plus charmants les uns que les autres, vinrent successivement se présenter à nous. Evidemment, ce ballet de séduction avait tendance à nous mettre mal à l’aise, mais nous jouions le jeu. Ils trinquaient avec nous et n’omettaient jamais de laisser leur petite carte de visite sur la table. Ils nous assaillaient de questions censées nous mettre en valeur et nous détendre : « D’où venez-vous ? Qu’est-ce que vous aimez ? Vous aimez l’alcool ? Quel alcool ? Vous avez un copain ? Vous faites quoi dans la vie ? »

Ils parlaient anglais pour la plupart. Agathe s’adressait à eux en japonais, alors ils s’exclamaient :

— Oh ! Mais vous parlez le japonais ? Vous vous débrouillez bien.

De mon côté, j’avais bien du mal à comprendre l’anglais de ces messieurs, à cause de la musique qui couvrait leur mauvais accent.

Petit à petit ce rituel qui se répétait, ces petites attentions et surtout l’alcool parvinrent à me déstresser. Le défilé se poursuivit durant quarante-cinq minutes et toutes ces jolies têtes se confondaient dans mon esprit. Honnêtement, je n’aurais plus su dire lequel avait déposé telle carte, qui était qui. Toutefois, certains rares noms m’avaient plus marquée que d’autres. C’était sans doute comme cela que j’allais pouvoir me trouver un favori.

Quand celui qui semblait être le patron de l’établissement vint nous demander si nous avions choisi, je n’étais pas vraiment prête.

— Nous allons rester une heure de plus, annonça Agathe.

La couperose de ma voisine ne s’était pas estompée, tandis qu’elle parlait. Nous commencions tout juste à nous sentir bien et, comme Agathe, j’avais envie de poursuivre l’expérience.

Le patron demanda quelque chose en japonais à mon amie et elle lui répondit. Je ne pouvais pas comprendre ce qu’ils se disaient. Mon amie se pencha contre mon oreille, pour me dire :

— Il nous demande si nous avons envie d’hôtes particuliers à notre table, pour l’heure qui vient.

— Qu’est-ce que tu lui as dit ?

— J’ai demandé Naoto, pour moi. Et toi ?

Naoto ? Je me souvenais. Agathe avait donc retenu la boutade à propos du sumotori. En plus, elle m’avait dit que ce prénom lui rappelait un héros de mangas très sexy. En effet, cela tenait à peu de choses.

Pour ma part, mes yeux parcoururent les cartes de visite éparpillées anarchiquement devant moi, à la recherche de l’une d’entre elles en particulier. Celle où l’alphabet coréen accompagnait les hiragana japonais. Je la trouvais finalement. Je déchiffrai le prénom sur la carte, fière de constater que je pouvais lire les hangeuls.

J’avais retenu ce prétendant parce que sa description faisait état de sa nationalité coréenne. J’étais en vacances au Japon, parce que mon amie s’y trouvait et que j’avais envie de lui rendre visite. Pourtant, en Asie, le pays qui m’intriguait réellement était la Corée du Sud. Cela faisait déjà plusieurs mois que je me renseignais sur la péninsule, car j’avais commencé à écrire un roman qui s’y déroulait. Lorsque l’hôte coréen s’était présenté à nous, son visage m’avait paru, en effet, légèrement différent de celui des Japonais. Je l’avais trouvé moins anguleux et plus suave, plus pâle aussi. Il avait une coupe de cheveux classique, sage, avec une frange asymétrique qui lui dissimulait le front, jusqu’à la frontière de ses yeux, très noirs.

Nous fûmes rapidement rejointes par les deux jeunes hommes. Ils avaient chacun leur style. Naoto jouait le rôle du comique de service, de l’amuseur et de l’ambianceur. Ce fut lui qui organisa une partie de pierre-feuille-ciseaux nippone et qui entraina Agathe dans un fou rire qui lui mit la larme à l’œil. Mon prétendant était plus humble et discret. Il s’était construit un personnage silencieux et mystérieux. Il parlait peu, regardait longuement les bougies devant lui. Les flammes se mettaient alors à danser dans ses iris sombres. De temps en temps, il se tournait vers moi et m’observait dans les yeux jusqu’à ce que je détourne les yeux. Il avait un regard particulier, qui voulait dire beaucoup trop de choses à la fois.

J’avais tout le loisir de le regarder de près, à présent. Précédemment, il m’avait paru très jeune, pourtant, en y regardant de plus près, je remarquai son cou épais, sa pomme d’Adam saillante. Il devait faire ma taille, un mètre soixante environ. Finalement, je devais être très proche de lui en âge. Une proximité qui acheva de me troubler.

La description sur notre menu ne disait pas grand-chose sur lui et j’aurais voulu en savoir davantage. Je lui demandai pourquoi il était parti de Corée du Sud pour venir ici, où il était né et à quel âge il avait choisi de s’expatrier. J’appris qu’il était né et avait grandi à Nasukju, qu’il n’avait plus de famille nulle part et qu’il était venu ici à l’âge de seize ans. Ses réponses restaient toujours courtes et évasives. Il ne me donnait aucun détail et cela me frustrait.

— As-tu une petite amie ?

Puisqu’il me l’avait lui-même demandé, je pouvais me le permettre.

— Je n’en ai pas ? Je suis quelqu’un de libre.

— Tu vois des femmes, en dehors du club ?

Ce n’était pas très subtil comme question, mais j’avais besoin de savoir réellement en quoi consistait son métier.

— Quand elles appellent ce numéro, dit-il.

Il désigne sa carte de visite, parmi les autres. Je perdis toute décontraction à l’évocation des potentielles prolongations que pouvait avoir une telle soirée.

— Tu es intéressée ? demanda-t-il.

A l’énoncé de cette question, Agathe s’interrompit dans sa partie de pierre-feuille-ciseaux.

— A quoi tu joues ? dit-elle, en français.

J’étais en couple, heureuse et en couple. Agathe était une amie suffisamment franche pour m’empêcher de commettre une erreur pareille.

— Je ne suis pas riche, dis-je, en espérant que cela suffirait à me sauver de ce mauvais pas.

— Ce n’est pas un problème ! intervint Naoto, pas avec lui. C’est un Coréen et il ne fait jamais rien comme nous. Il m’a dit, un jour, qu’il vendait sa compagnie, son temps et sa conversation, mais que son corps, lui, n’était pas à vendre.

Le jeune homme aux traits angéliques se redressa sur sa chaise, il n’avait pas cessé de sourire mystérieusement. Il regardait ailleurs comme si on était en train de parler de quelqu’un d’autre.

— Je suis désolée, dis-je, pour briser le silence que je trouvais pesant.

— Ce n’est rien.

— Je sais que ça ne se demande pas, mais ce métier, ça vous plait vraiment ?

— Evidemment, rit Naoto. Puisqu’on est là. Vous voulez reprendre à boire ?

— Et toi, tu aimes ce métier ? insistai-je, pendant que Naoto s’éclipsait pour aller nous chercher des boissons.

— J’ai connu pire.

— Pourquoi tu fais ça ?

Il haussa les épaules.

— Comme ça. J’aime m’amuser et boire de l’alcool. Je crois que je plais bien aux femmes et, moi, j’aime bien les femmes. Je profite de ma jeunesse.

L’ambiance musicale obligeait le jeune homme à se penchait sur moi pour discuter. Il était tout près de mon visage. Cette proximité n’était pas désagréable. Je ne culpabilisais pas. Une expression dit que lire le menu, ce n’est pas trahir son régime. Je me perdais donc dans la contemplation de ce spécimen coréen. Je n’y pouvais rien si ce garçon m’intriguait. Mon imagination tournait déjà à plein régime sur lui. J’avais envie de lui inventer un passé à sa mesure, un passé digne d’un héros de roman.

— Ça te dérange si je fume ? demanda-t-il.

Il avait déjà sorti son paquet de cigarettes et pour cause, j’avais peu de chances de lui imposer un refus. Ça n’aurait eu aucun sens, puisque le bar était plein de fumeurs qui ne se gênaient pas depuis des heures. Ma gorge ma grattait.

— Tu en veux une ? proposa-t-il en sortant une blonde qu’il posa entre ses lèvres.

— Non merci, je ne fume pas.

Il me regarda comme si j’étais un extraterrestre. Puis, il sortit un briquet à clapet. Je pris le temps de regarder l’objet. Ce n’était ni un bic ni un zippo, mais bel et bien un joli briquet en métal. Il était gravé. Je remis mes lunettes en place, encore une fois. Il s’agissait d’un oiseau, en train de déplier ses ailes.

Le jeune homme remarqua mon intérêt.

— C’est un phénix.

— Il est magnifique.

Le fumeur frotta à plusieurs reprises le silex. Il s’amusa à faire partir la flamme, puis à la laisser s’éteindre, pour l’allumer à nouveau. La flamme semblait provoquer chez le garçon quelque chose de l’ordre de l’attraction irrépressible. Je le soupçonnai d’être pyromane.

Ce serait un héros de roman pyromane, avec un passé sombre et douloureux, qui contrasterait avec une personnalité optimiste.

— C’est un cadeau, avoua-t-il.

— Une femme ?

Il confirma en étouffant la flamme sous le clapet.

— Tu as été amoureux d’elle ?

— Tu retournes en France quand ? voulut-il savoir.

— Demain.

— Tu ne diras rien à Naoto, ni à un de mes collègues.

— Rien à personne.

Il baissa les yeux les releva.

— La fille qui m’a offert ce briquet a été mon premier amour.

— Ça ne s’est pas bien terminé.

Il marqua son accord.

— Elle est partie ?

— Non, c’est moi qui l’ai quitté.

— Une Japonaise ?

— Non, une Coréenne.

— C’est à cause d’elle que tu es parti au Japon ?

— En partie, oui.

— Elle s’appelait comment ?

— Hyuna.

— Elle était belle ?

— Oui, elle était belle.

— Pourquoi tu l’as quitté ?

— C’est une longue histoire.

Il utilisa enfin son briquet pour allumer sa cigarette. Puis, il rangea l’objet. Je sus que je n’allais pas en apprendre davantage sur le passé de ce jeune Coréen. Pourtant, mon intuition me dictait que cette « longue histoire » m’aurait beaucoup plu.

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