En fin de journée Julio rentra. Il avait trouvé de la nourriture pour deux ou trois jours, son sac à dos était plein. Lola et moi préparèrent le repas. Après le diner nous fîmes de nouveau le point de la journée.

Nos listes étaient prêtes, Julio retournera dès demain dans le magasin de bricolage et dans celui d’articles de sport qui le jouxtait. Il avait prévu de prendre en plus des outils pour le travail du bois.

Chacun lut aux autres sa liste, les articles collectés étaient cochés par Simon. D’autres articles s’étaient rajoutés : deux cages de transport pour animaux, deux jerricans pour le carburant, des gants, bonnets, bottes fourrées et doudounes pour chacun, des raquettes de montagne.

Les besoins étaient tellement nombreux, il fallait tant de choses. Le risque était d’oublier quelque chose d’indispensable.

Le lendemain Julio alla collecter le reste des articles. Il en profita pour remplir les deux jerricans de carburant et les transvasa dans le réservoir du bus. Il faudrait encore deux déplacements à la station essence, deux jerricans pour compléter le réservoir et deux en réserve. Le plein d’essence nous permettait largement d’atteindre le gite. Il en profita pour démonter les sièges inutiles afin de libérer de l’espace pour les bagages.

Le matin suivant, Julio fit deux fois l’aller et retour à la station essence pour remplir le réservoir et avoir une réserve. Il fit aussi une descente dans plusieurs pharmacies afin de rassembler les produits notés sur ma liste, il récupéra aussi des produits d’hygiène. Les masques et le gel hydro-alcoolique étaient plus rares. Il dut faire quatre officines différentes pour trouver la quantité voulue.

Après le déjeuner, il avait prévu de s’attaquer aux produits alimentaires et de droguerie. Lola allait l’accompagner. A eux deux, ils pouvaient tout finir avant ce soir.

Diego rangeait dans des caisses plastiques les articles de cuisine préparés par Lola, et tous les articles prévus pour le départ.

Simon continuait son dossier, il imprimait des fiches sur les techniques de filage et de tissage ainsi que la fabrication des machines correspondantes. Il collectait aussi toutes informations concernant l’élevage.

J’ai rassemblé tout le nécessaire de couture et tout le tissu que j’avais trouvé, j’avais glissé quelques aiguilles à tricoter dans le sac de couture.

Puis je suis allée porter secours aux filles perdues dans une montagne de vêtements. Nous avons tout trié et fait des choix. Les filles devaient être freinées dans leur élan, elles avaient des difficultés à prioriser l’utile à l’agréable. Il fallut trois heures pour boucler les valises des filles. Avant la fermeture finale, chacune put choisir le vêtement qu’elle souhaitait emporter sans se soucier de son utilité. Chacune choisit une jolie robe d’été avec les sandales assorties. On put enfin fermer les valises. Celle de Simon fut rapidement faite, il savait ce qui était utile pour la montagne. Je fis rapidement la mienne et celle de Diego. Je préparais deux valises vides pour Julio et Lola.

Diego venait de finir de tout ranger dans les caisses. Il avait ajouté un ballon de foot, des raquettes de badminton et ses volants.

Julio et Lola rentrèrent en fin de journée. Je venais de finir la préparation du repas. Ils avaient trouvé tous les produits des listes, ils avaient couru dans plusieurs grandes surfaces et avaient dû même visiter leurs réserves pour trouver notre nécessaire. Ils firent rapidement leurs valises.

Depuis trois jours les magasins n’avaient plus de vendeurs, ils étaient normalement fermés, mais tous avaient leurs portes forcées et étaient ouverts aux pillages. On avait plus le choix, on faisait pareil.

Nous étions prêts pour le départ. Il restait juste à aller chercher le bus et le charger des bagages entassés dans l’appartement.

Après le diner notre réunion nous permis de refaire le point. Simon venait de terminer d’imprimer des infos sur l’élevage et sur l’agriculture, son dossier était assez épais. Il emportera aussi son ordi portable même s’il ne servira qu’un jour ou deux, le temps d’être totalement déchargé.

Avant de se coucher, nous avons décidé que chacun choisirait un objet à emporter juste pour se faire plaisir. Julio pris sa guitare, Lola son livre de cuisine, Simon ses livres d’Harry Potter, Anna son justaucorps à paillettes pour la gym, Louisa sa poupée, Diego des boules de pétanque, et moi je pris un dictionnaire et un livre sur les plantes médicinales.

Nous étions fin prêts. Dès l’aube, nous ferons le chargement. Lola et moi préparons les repas à emporter pour la journée. C’était notre dernière nuit dans l’appartement et en ville. Nous allons devoir survivre en montagne en totale autarcie. Cette idée était angoissante et excitante en même temps. De toute façon, nous n’avions pas le choix.