CHAPITRE 7 - La première semaine
Finalement, la première semaine passa à la vitesse de l’éclair.
Nous étions mi-novembre, les premières neiges n’allaient pas tarder. Il fallait trouver rapidement des chaines pour la camionnette. Nous devions aussi poursuivre la collecte de nourriture dans les maisons vides pendant que les routes étaient encore praticables.
Julio et Simon ont trouvé dans un garage privé des jeux de chaines pour les pneus. Ils les ont tous pris, ne sachant quel jeu convenait. Ils ont pu rapporter aussi des bouteilles de gaz. Au total, ils en ont collecté une vingtaine dans plusieurs demeures. J’avais compté deux bonbonnes par mois. On en avait pour un bon moment, de quoi voir venir. Ils ont aussi déniché une luge et des skis avec chaussures et bâtons, de quoi faire le bonheur des enfants pendant l’hiver.
Pour les provisions, ils ont fait toute la semaine des va-et-vient entre le bourg et notre gite. Le véhicule était plein à chaque fois, notre cellier débordait. Diego avait débarrassé des étagères dans la grange pour y ranger les outils, il en avait réservé une aussi pour le stockage des provisions en surplus. Après réévaluation de notre stock alimentaire, il s’avérait que l’on pouvait tenir largement jusqu’en été, en gardant le même rythme de repas.
Après une semaine de tests sur les repas, on jugea que les quantités étaient bonnes. Le petit déjeuner était copieux, même si nous n’étions pas encore au point pour la cuisson du pain. Il était bon mais pas assez levé, cependant on s’améliorait de jour en jour. Le diner nous rassasiait tous, le plus compliqué restait à trouver des préparations différentes pour apporter un peu de variété aux menus.
Grâce aux aliments récoltés durant la semaine nous diversifierons un peu plus nos menus.
Je faisais bouillir tous les jours une grande marmite d’eau du robinet, cette eau refroidie était réservée à notre boisson. Nous ne savions pas si elle était toujours potable. On devait également faire chauffer de l'eau pour la toilette.
Julio et Simon avaient ramené beaucoup de pâtes, de légumes secs, d’épices, de café, de chocolat en poudre, de lait en poudre et en brique, des confitures, des boites de conserve en tout genre. Ils avaient même trouvé deux jambons fumés suspendus dans une cheminée. Voilà, on pouvait un peu souffler, le stock alimentaire était fait et nous permettait de tenir de longs mois.
Diégo et Lola avaient passé la semaine à ramasser du bois. Dans la forêt, Diégo sciait en tronçons les arbres abattus par les bûcherons des mois auparavant. Lola avait fait démarrer le petit camion de la scierie, le réservoir était presque plein. C’est ce véhicule qu’ils utilisaient pour redescendre le bois jusqu’au gite. Ils entassaient les tronçons le long du mur du gite. Chaque tronçon devra être fendu ensuite pour avoir la taille d’une buche. Ce travail pourra être fait plus tard, au fur et à mesure. Diego avait repéré près de la grange un billot de bois bien pratique pour fendre les bûches. Julio devra l’aider en arrivant à le rapprocher tout près du gite.
Les filles m’épaulèrent toute la journée pour ranger et nettoyer le gite. Elles ne se lassaient pas de gambader dans la nature. Elles ont découvert dans les alentours un châtaignier. Elles ont rempli des sacs et des sacs de fruits. Le soir même, on en faisait griller dans la cheminée, un délice.
Après le diner, détendus près de l’âtre, grignotant les châtaignes grillées, tous s’interrogeaient sur nos voisins. Je pensais que nous devions attendre encore une semaine avant de leur rendre visite. Nous ne pouvions pas prendre le risque, si l’un de nous était porteur du virus, de leur transmettre. On se devait pour les protéger de respecter une quatorzaine d’isolement. On se mit tous d’accord pour faire notre visite dans une semaine, le dimanche suivant.
Julio était intrigué de n’avoir durant la semaine jamais rencontré personne, ni vivant, ni mort. En ville, avant notre départ, les corps n’étaient plus enterrés et restaient à se décomposer dans les logements. Dans le bourg, rien de semblable à toute cette horreur, il n’y avait plus personne. Mais où sont passés les habitants ? C’était un mystère à élucider. Simon décida qu’il mènerait l’enquête à ce sujet, on pouvait lui faire confiance, il ne lâchera pas l’affaire avant de l’avoir résolue.
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