Le samedi était arrivé. Dans l’après-midi, on attendait nos nouveaux voisins. Anna et Louisa ne tenaient plus en place, elles ne pouvaient contenir leur impatience. Il faut dire qu’avec cette pandémie, elles n’avaient plus de contact avec l’extérieur depuis des mois.

La voiture des voisins n’était pas encore sur le chemin, que les filles hurlaient déjà à pleins poumons : « Les voilà, ils arrivent ».

En effet, une camionnette arrivait doucement jusqu’au gite. Il y avait deux passagers, Alfred au volant et un homme plus jeune à ses côtés.

Toute la famille s’était réunie devant la porte pour les recevoir chaleureusement. Diego fit les présentations de toute la famille.

Alfred nous présenta à son tour son ami. Il s’appelait Miguel et était berger sur le versant ouest. L’ermite, fidèle à sa réputation, avait décliné notre invitation, mais nous en remerciait. Nous étions un peu déçus de son absence, mais on espérait avoir bien d’autres occasions de le rencontrer.

Tous attablés autour d’un apéritif, on débordait de questions envers nos invités.

Miguel retourna au véhicule, il avait des cadeaux pour la famille. Il déposa ses présents sur la table : trois tomes de fromage de montagne de belle taille, trois bouteilles de lait frais de brebis et trois peaux de mouton.

La famille sautait de joie, surtout les enfants évidemment. Le fromage allait nettement améliorer notre ordinaire. Miguel nous expliqua qu’à la bergerie, il faisait des fromages et tannait les peaux. Il se proposa de nous fournir régulièrement en fromages et lait. Ce berger était un jeune homme d’à peine trente ans, très sympathique et jovial. Il semblait bien s’entendre avec Simon.

Alfred nous confia qu’il était artisan maçon et qu’il travaillait auparavant dans toute la région, essentiellement à la restauration des gites des touristes. Lui aussi se proposa de nous apporter de l’aide en cas de besoin et de nous faire découvrir la région.

Avant le repas pendant l’apéritif, nous avons décidé de nous retrouver tous les samedis soirs dans notre gite pour diner tous ensemble, et partager de bons moments. Nous espérions finir par convaincre l’ermite de se joindre à nous. Diego se proposait, en compagnie d'Alfred, de lui rendre une visite dès le lendemain. Ils se mirent d’accord, Alfred passera le prendre demain vers quinze heures.

Le festin fut un régal pour les petits et les grands. Lola et moi avions préparé des pains au thon et aux sardines, une marmite de petits pois, du jambon fumé, le fromage de Miguel, des tartes avec des fruits au sirop et un gâteau aux châtaignes.

Tous rassasiés, on profitait de ce bon moment. Alfred écoutait avec admiration Julio à la guitare. Miguel jouait avec enthousiasme à un jeu de société avec les enfants.

De voir tout le monde réuni et détendu, je trouvais qu’on s’en sortait plutôt très bien.