CHAPITRE 18 - Noël
Nous attendions avec impatience nos invités. Nos trois voisins sont arrivés dans la camionnette d’Alfred. Les filles leur ont offert aussitôt les friandises. Ils étaient tous trois vraiment touchés par cette petite attention, Miguel surtout, il sautait de joie comme un enfant. Je pris à l’écart Alfred pour lui prodiguer un peu de soutien par quelques mots de réconfort. Je savais que sa défunte épouse lui manquait cruellement, et particulièrement les jours de fête où l’absence est plus forte. Il me remercia vivement d'avoir eu cette pensée pour lui. On rejoignit le groupe pour attendre les fermiers. L’ermite nous dit qu’il connaissait un peu le fermier, il avait autrefois travaillé comme saisonnier dans la ferme qui à l’époque appartenait aux grands-parents. Il avait connu le fermier adolescent, mais ne l’avait jamais revu depuis.
Les fermiers arrivèrent en fourgonnette. Diego et Julio les ont accueillis devant la porte et les ont faits vite entrer au chaud afin de leur présenter notre petit groupe, d’abord toute notre famille, puis nos trois amis voisins.
Le père nous dit qu’il s’appelait Alberto et son épouse Nina, leur fils aîné Mickael et le plus jeune David. Il nous remercia de notre invitation, Nina avait préparé un gâteau qu’elle offrit à Lola. Les filles donnèrent à chacun une petite bourse de chocolats, les fils étaient très contents.
En prenant l’apéritif, des rapprochements s’étaient déjà établis, les hommes entre eux, Miguel et Michael, Simon et David. Les filles de leur côté avalaient des chocolats avec gourmandise. Nina s’était rapprochée de Lola et nous aidait à la cuisine.
Le repas était délicieux et abondant. Nous avons tous dévoré comme des ogres. Manger du poisson et de la viande, autrement qu’en conserve, nous semblaient impensable un mois auparavant.
Le repas terminé Alberto alla chercher dans son véhicule une bouteille de liqueur de plantes que Nina avait faite pendant l’été. C’était très bon, mais comme avec ce type d’alcool, il ne fallait pas en abuser.
La journée passa très vite, tous nos voisins se préparaient à partir. Dans la cuisine, j’ai préparé pour chacun dans des petits sacs des côtelettes de mouton que nous n’avions pas mangé. J’avais rajouté dans le sac de Nina des parts de bûche pour les enfants.
Nous étions heureux d’avoir pu partager cette fête avec tous nos voisins. La famille de la ferme nous a promis de repasser nous voir bientôt. Simon et David se sont mis d’accord pour se revoir très rapidement.
Les conversations de la journée avaient été très intéressantes, sur le travail de chacun, sur notre installation et notre organisation dans le gite. Alberto trouvait que l’on se débrouillait pas trop mal pour des citadins. Mais nous, on savait très bien que ses conseils nous seront très utiles.
Comme nous, ils n’avaient aucune nouvelle de l’extérieur et captaient le même flash d’information sur la radio, identique à celui de la télé avant notre départ qui disait en gros : « Débrouillez-vous tout seul ».
Par contre, Alberto nous apprit qu’il y avait, à une petite centaine de kilomètres, un camp militaire avec habituellement une trentaine d’hommes en poste. Il sera peut-être possible d’avoir par eux des informations concernant l’évolution de la situation dans la région, dans le pays et dans le monde. Mais dans l’immédiat la neige ne permettait pas de sillonner les routes de montagne sans danger.
Après le départ de nos invités, nous étions tous joyeux, repus et détendus. Les adultes pour avoir pu recréer des liens sociaux et même amicaux, Simon d’avoir trouvé un copain de son âge, et les filles d’avoir reçu des petites danseuses en cadeau.
Rassemblés près de la cheminée, la soirée tirait à sa fin. Julio nous berçait avec des mélodies jouées sur sa guitare.
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