CHAPITRE 23 - Pâques
Julio et Diego préparèrent les gigots, là encore en papillote, c’était tellement bon la première fois. Lola s’affairait avec les filles pour faire de beaux gâteaux. Dès l’aube, je me suis attaquée aux œufs en chocolat. Je vidais les œufs frais, qui seront utilisés ensuite pour les pâtisseries, en leur faisant un petit trou en haut et en bas, puis je soufflais très fort. Les coquilles ainsi vidées de leur contenu me servaient de moule pour le chocolat fondu que je versais à l’intérieur. Quelques heures au frais dans un tas de neige, et il ne restait plus qu’à casser délicatement les coquilles pour obtenir de beaux œufs en chocolat. Un joli ruban autour de chacun et je pouvais les offrir à la famille et aux amis.
De nouveau, nous étions tous réunis les deux familles avec les enfants et nos trois voisins. Le repas était délicieux, nous avons dévoré les gigots avec voracité, les pâtisseries concluaient notre copieux festin. Les œufs en chocolat étaient appréciés par chacun.
La température s’était adoucie, une petite marche digestive nous fera du bien à tous. Le galion était terminé et avait belle allure. Les garçons avaient fait du beau travail avec beaucoup de précision. Le bateau était même à l’échelle et comportait tous les détails et accessoires d’un vrai galion. Lola avait taillé et cousu de belles voilures. La mise à l’eau allait se faire aujourd’hui. Simon et David se relayaient sur le sentier, pour le porter jusqu’au cours d’eau, ils le tenaient à bout de bras avec une fierté certaine, tout le groupe les suivait impatient.
Agenouillés près du ruisseau, Alberto et Julio entouraient leurs fils. Le moment fatidique était arrivé, le galion allait-il flotter ou couler à pic ? Notre petit groupe rassemblé autour d’eux retenait son souffle. Ensemble Simon et David posèrent délicatement l’embarcation sur l’eau. Il flottait. Ce n’était que cris de joie autour d’eux, les filles sautaient partout en hurlant, tout le monde applaudissait leur réussite. En file indienne, on emboitait tous le pas aux garçons qui suivaient leur galion voguant dans le courant, une cordelette tenue par Julio permettait de le guider et surtout de le récupérer facilement.
Le retour au gite était joyeux, Simon et David n’en finissaient pas de nous raconter avec détails toutes les étapes de la navigation. Cependant, ils n’avaient pas encore baptisé leur galion. Tout le groupe insistait pour qu’ils lui trouvent un nom. Les deux garçons ont décidé de se retirer à l’écart dans la chambre des enfants pour faire leur choix, c’était une décision importante. Pendant que les adultes prenaient le café et que les filles se goinfraient de chocolat, Simon et David sont revenus près de nous. Tous attendions le résultat de leur réflexion, ils nous annoncent en chœur que le galion s’appellera le « Lola Nina ». Les deux mamans flattées embrassaient leurs fils de joie. Simon nous expliqua que ce nom convenait parfaitement car il se rapprochait de ceux des galions de Christophe Colomb. Les garçons étaient très fiers sous nos applaudissements. Dès demain, ils inscriront le nom sur le galion.
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