Une semaine, nous avions une semaine devant nous avant de commencer les labours et un travail considérable à accomplir. Nous devions comme au début de l’hiver remplir nos celliers de divers aliments. Les maisons du village et de la région ont été vidées de toute nourriture par nos soins. Quotidiennement, des allées et venues avec les camionnettes pleines à craquer, nos celliers s’étaient métamorphosés en vrai supermarché. Nous avions un volume impressionnant de produits de base : sucre, café, chocolat, huile, riz, pâtes, légumes secs et beaucoup d’autres aliments. Des produits d’entretien, des fournitures scolaires, des vêtements, du linge, tout ce qui nous semblait intéressant finissait sur nos étagères. A la fin de la semaine, nos celliers et ceux d’Alberto débordaient de nourriture et de produits divers. Nous avions aussi augmenté considérablement le nombre de bouteilles de gaz pour la cuisson en nous servant directement chez le marchand de gaz.

Il était temps de s’occuper des pleins de carburant d’abord pour le minibus, puis pour les cuves d’Alberto, sa cuve de fioul pour le chauffage de la ferme en hiver et sa cuve de gasoil pour les pleins des tracteurs.

Alfred avait passé deux journées à vidanger les fosses septiques des maisons de chacun. Après avoir refait le plein du camion spécialisé, il le rangea dans un garage non loin de sa maison. Il avait fait également le ramonage des cheminées des différentes maisons, là encore, il connaissait le local de l’artisan et s’était servi de son matériel.

Alberto avait fait le plein de sa citerne de fioul, ils pourront passer le prochain hiver au chaud. Il a fait également le plein de sa cuve de gasoil, carburant pour ses engins agricoles et son groupe électrogène.

Julio, quant à lui, s’était mis à la recherche d’un lave-linge et d’un frigo. Diego devait mesurer les consommations de chaque appareil et voir si nos panneaux solaires produisaient suffisamment pour le fonctionnement de ces appareils.

Il est vrai que la lessive était une vraie corvée, toute la famille participait à la tâche, lavait, frottait, rinçait, essorait. Un lave-linge nous sera d’un grand secours. Vivre comme il y a un siècle peut avoir du bon, mais certains appareils font cruellement défaut. De même que le frigo, pendant l’hiver nous avions notre frigo igloo, mais pour l’été, il nous fallait pouvoir conserver les aliments au frais. A la fin de la semaine, il avait trouvé les deux appareils électro-ménagers. Diego n’avait plus qu’à les installer et faire les tests.

Nous poursuivions avec autant de plaisir nos soirées du samedi avec les amis. Alberto et sa famille se joignaient souvent à nous. Ce moment de détente faisait plaisir à chacun, toute la semaine tous travaillaient dur. Les enfants aimaient aussi se retrouver pour jouer, dans la semaine ils poursuivaient studieusement leurs apprentissages scolaires.

La semaine suivante Alberto commença les labours, son fils, Alfred et Julio suivaient ses consignes pour lui apporter toute l’aide dont il avait besoin. Ses champs nous paraissaient immenses, à nous, citadins. Les travaux des champs les occupèrent toute la semaine. Le vendredi matin les champs étaient labourés, prêts pour les semences.

Le vendredi après-midi, Alberto embarqua un motoculteur dans sa camionnette pour aller labourer les potagers. Diego et l’ermite avaient chacun délimité une parcelle à cet effet. Ils avaient trié, sélectionné et partagé les semis. Ils avaient trouvé dans le village des outils de jardinage supplémentaires qu’ils s’étaient partagés.

La semaine suivante, ils enfumaient les champs et commençaient les semences de céréales. Les potagers recevaient eux aussi leurs premiers semis : carottes, navets, poireaux, oignons, courges, haricots, pois, choux, salade…

J’avais trouvé dans le lot des sachets de graines de fleurs, je faisais moi aussi mes plantations le long des murs du gite et de la maisonnette.

La cheminée n’était plus allumée toute la journée, seule une petite flambée le soir était suffisante. On consommait nettement moins de bois. Il était temps pour Diego et moi de s’installer dans la maisonnette, laissant à Julio et Lola un peu plus d’intimité avec leurs enfants, même si nous n’étions qu’à quelques mètres d’eux.