L’été était bien installé, les températures étaient chaudes, la nature nous offrait en abondance quantité de produits.

Diego avait installé dans notre gite, dans la ferme et dans chacune des maisons de nos trois voisins, les panneaux solaires. Tous étaient ravis d’avoir un peu plus de confort avec une énergie autonome.

Les veaux, les agneaux, les poussins et les lapereaux étaient nés et grossissaient à vue d’œil. Les élevages d’Alberto, de Miguel et notre poulailler avaient maintenant de quoi nous nourrir pour l’année à venir.

Le potager de Diego et celui de l’ermite avaient belle allure, ils nous fournissaient suffisamment en légumes frais au quotidien, et nous permettaient de  faire des quantités de conserves. Nous avons dû vider la totalité des maisons du village de leurs bocaux et pots en verre. On avait besoin d’un stock considérable de conserves pour tenir tout l’hiver prochain.

On avait trouvé dans les jardins du village pas mal d’arbres fruitiers différents. La fabrication de confitures de toutes sortes, compotes diverses, fruits au sirop, liqueurs de fruits, n’avaient plus de secret pour nous. L’énorme quantité de sucre que nous avions pris dans le fournil de la boulangerie était bien utile pour faire nos confitures. Nos journées étaient rythmées par les cueillettes et préparation des conserves. Les légumes et fruits frais nous avaient tellement manqué durant l’hiver que nous en faisions une consommation impressionnante, et surtout sans restriction.

Lola était devenue experte en apiculture, et récoltait régulièrement un miel succulent, elle en avait collecté une telle quantité qu’elle pouvait en mettre en pots pour plus tard. Elle pêchait régulièrement avec les enfants et rapportait très souvent de belles truites et carpes. Lorsque sa pêche était trop abondante, elle conservait les poissons dans le congélateur.

En effet, depuis que Diego avait doublé notre volume d’énergie avec les deux panneaux solaires supplémentaires, nous avions pu prendre dans une maison un petit congélateur, peu consommateur d’électricité. Il nous servait uniquement à stocker les poissons et à faire des sorbets aux fruits.

Les champs de blé et de maïs d’Alfredo étaient très beaux, les moissons n’allaient pas tarder.

Les enfants n’avaient plus de cours depuis le début de l’été. Ils gambadaient toute la journée dans la montagne, pêchaient, aidaient à la cueillette des fruits, et se baignaient dans le cours d’eau ou faisaient naviguer leur galion. De temps à autre, le samedi soir, ils nous jouaient une petite pièce de théâtre, sous la direction de Simon, bien souvent des adaptations très originales de contes de Grimm, d’Andersen ou de Perrault. Les adultes adoraient, Anna et Louisa nous amusaient beaucoup par leurs interprétations souvent très fantaisistes.

Julio et Alfred travaillaient aux champs avec Alberto et son fils. Miguel s’occupait de ses moutons et de ceux d’Alberto, et avait fabriqué une grande quantité de fromages, de grosses tomes bien alignées sur des étagères.

Nina restait à la ferme et se chargeait des vaches. Elle s’était même lancée, en plus du beurre, dans la fabrication de yaourts. Ils étaient délicieux et faisaient le bonheur des enfants, et des grands aussi.