6ème chapitre : En cours
La sonnerie stridente cesse enfin. De toute façon, elle ne nous gêne pas, on s’habitue à tout.
Vanellopé revêt une robe noire, moulante, sans manches et des chaussures à talons aiguilles à semelle rouge.
Je l’observe, légèrement dubitative :
« Tu vas vraiment porter ça pour le cours d’histoire ?
Mon amie hausse les épaules :
- Bien sûr pourquoi pas ? »
Je me change à mon tour, me décidant pour un jean près du corps et un débardeur blanc, ne laissant aucune place à l’imagination.
Et nous voilà partis.
La salle est presque vide, il faut dire que nous ne sommes pas obligés d’assister à tous les cours ; nous sommes libres de notre emploi du temps et cela jusqu’à vingt-cinq ans, la majorité.
Mais à la fin de chaque mois, nous avons des tests et il vaut mieux avoir la moyenne, si ce n’est pas le cas nous sommes punis… et ce n’est pas en copiant des lignes : coup de fouet, exposition à des radiations… l’Abri se veut fournisseur d’élite, de talents, prêt à reconstruire le monde, il n’y a pas de places pour les autres.
Autant vous dire qu’il y a peu de mauvais élèves.
Dirk est déjà installé au fond de la classe, ses yeux bleus fixent l’écran accroché au mur.
La table près de la sienne est occupée par cette peste de Faustine ; elle et moi ne nous entendons pas du tout, je la trouve prétentieuse et superficielle… je crois qu’elle me reproche la même chose.
Elle est pour le moment, la petite amie attitrée de Dirk, ce qui n’empêche nullement ce dernier de s’amuser ailleurs.
Il m’est impossible de résister à l’envie de l’énerver, je m’installe donc au bureau situé juste devant le garçon.
Dirk a pour nouveau paysage mes longues boucles brunes.
Vaneloppé me fait un signe complice, mais préfère s’asseoir au premier rang.
Je remarque Liam debout au fond de la pièce, les bras croisés. Le visage fermé, il semble regretter d’être là.
Je n’aperçois pas mon frère et me demande où il peut-être ; ce dernier commence à m’inquiéter, cela fait plusieurs cours qu’il manque et je le trouve assez agité, sans en connaître la raison.
Une douce mélodie envahit la pièce. Ici, pas de professeur. L’écran s’allume et la leçon débute.
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